Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

L'autorité palestinienne, et non Israël, devrait faire des concessions afin d'entamer des négociations de paix, a déclaré lundi le ministre du tourisme Uzi Landau (Israël Beitenou).

"John Kerry n'est pas le seul à être sérieux," a déclaré Landau, un jour après que Kerry ait conclu sa dernière visite dans la région pour tenter de reprendre les négociations au point mort. "Nous sommes également sérieux, et nous exigeons des négociations sans conditions préalables. La question est de savoir si Abbas et ses associés sont également sérieux. Après tout, ils auraient pu entamer des négociations il y a quatre ans, mais ils ont refusé, parce qu'ils croient qu'il y aura toujours quelqu'un pour faire pression sur Israël, alors pourquoi entamer des négociations dans lesquelles ils auront à faire des concessions et des compromis ?"

Landau a dit qu'il croit que le premier ministre Benyamin Netanyahou est correct dans ses demandes de négociations de paix sans conditions préalables, mais a ajouté que si l'autorité palestinienne exige des gestes d'Israël en vue d'entamer des pourparlers, Israël devrait demander des gestes réciproques à l'AP.

Un exemple de geste qu'Israël devrait exiger, dit Landau, est que l'AP modifie son système d'éducation dans lequel les juifs sont décrits comme des singes, des porcs, des ennemis de l'humanité. En outre, dit-il, si l'autorité palestinienne exige que la construction israélienne en Judée et Samarie soit gelée, Israël devrait faire une demande similaire à l'autorité palestinienne.

"Ils nous disent que lorsque nous construisons en Judée et en Samarie, cela modifie le statut quo et affecte les résultats des négociations, mais cela est vrai aussi pour eux," a-t-il noté. "Ils construisent beaucoup plus que nous en Judée et en Samarie. Pourquoi ne pas exiger les mêmes choses de leur part ? Quand on entre dans des négociations, la réciprocité à une grande valeur."

Interrogé pour savoir si il défend l'idée d'un état palestinien, le ministre Landau a répondu : "un état palestinien n'est pas possible en ce moment. Regardez le Moyen Orient et voyez comment il évolue. Je le dis à tous ceux qui pensent que si nous créons un état palestinien il y aura la paix et la tranquillité pendant trente ou quarante ans. Quand vous voyez les pays arabes comme la Tunisie, le Libye, le Yémen et l'Irak… voyez ce qui se passe en Egypte, un pays que Sadate qualifiait de seul pays arabe alors que tous les autres ne sont que des tribus avec des drapeaux."

Il a noté que l'autorité palestinienne a signé un accord avec Israël en tant qu'entité unique, puis s'est scindée en deux entités, l'une a Gaza et l'autre dans des zones de Judée et Samarie contrôlées par l'AP, où Abbas a peur de déclencher des élections qu'il pourrait perdre. "Ils nous disent qu'il est un partenaire avec lequel il est possible de signer un accord et obtenir vingt ans de paix ? Ce n'est pas réaliste du tout," a dit Landau.

"Je ne crois pas dans un état palestinien et je m'oppose à un état palestinien," a déclaré Landau, ajoutant dans le même temps qu'il estime que le premier ministre devrait être autorisé à agir comme il l'entend.

"Je pense que la ligne de fond est que les gens ont conclu que l'option d'un état palestinien n'existe pas. Pas à cause de nous, à cause d'eux," a-t-il ajouté. "Vous signez avec un et qu'est-ce qui va en sortir ? Le chef d'une autre tribu viendra et décidera autrement."