Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

L'Organisation des Nations Unies a critiqué dimanche soir la politique d'Israël envers les immigrants illégaux, alors que des milliers d'entre eux ont manifesté à Tel Aviv, demandant à Israël de les reconnaître comme réfugiés et de leur accorder l'asile.

Le haut commissariat des Nations Unies pour les droits de l'homme (HCR) a publié une déclaration dans laquelle il accuse Israël de "semer la peur et le chaos" parmi les étrangers en situation irrégulière qui, selon lui, devraient être désignés comme des "demandeurs d'asile" et non pas des "infiltrés".

"Nous exigeons que le gouvernement examine les demandes d'asile des étrangers et arrête les arrestations a grande échelle dans le sud de Tel Aviv," a déclaré l'agence onusienne, ajoutant que, si elle approuve le centre de détention pour les infiltrés dans le sud d'Israël, il n'est pas acceptable dans sa forme actuelle alors que l'agence le considère comme un centre de détention à long terme.

Les infiltrations venant d'Afrique ont été un problème majeur pour Israël au cours des dernières années, des dizaines de milliers de personnes sont entrées en Israël en essayant de trouver du travail et se sont installées dans les quartiers de la classe ouvrière dans le sud de Tel Aviv, à Eilat et de nombreuses autres villes israéliennes.

Les résidents de ces quartiers ont souffert de harcèlement sans fin, de peur, de violences et de viols perpétrés par les nombreux infiltrés illégaux, sans parler des destructions de synagogues et autres lieux.

Alors qu'Israël a réussi à obtenir de quelques-uns de ces immigrants illégaux qu'ils retournent dans leur pays d'origine, en les payant quelques milliers de dollars chacun, et empêché un nouvel afflux d'entrer dans l'état hébreu par la construction d'une clôture le long de la frontière avec l'Egypte, le problème demeure avec les infiltrés illégaux qui sont encore en Israël.

Israël a récemment approuvé une modification de la loi pour empêcher l'infiltration d'immigrants illégaux, qui permet à la police de mettre en prison ces immigrants clandestins pour une période allant jusqu'à 12 mois dans des centres de détention spéciaux.

En réponse, quelques 200 immigrants illégaux en Israël se sont enfuis de l'établissement ouvert spécial de Holot dans le sud d'Israël, et ont protesté à Jérusalem. Les manifestants ont déclaré que le centre ouvert, où ils doivent retourner chaque nuit, est essentiellement une prison. Beaucoup ont accusé le gouvernement de racisme, mais sont incapables d'expliquer pourquoi ils insistent pour rester dans un état qu'ils considèrent comme raciste alors que ce même état est prêt à leur offrir des sommes conséquentes pour qu'ils en partent.

Lorsqu'ils ont vu que cette action n'a pas aidé, les étrangers en situation irrégulière ont annoncé une "grève générale", qui a débuté dimanche. Ils se sont réunis à la place Rabin de Tel Aviv et ont exigé que le gouvernement leur permette de rester en Israël et de travailler légalement.

Ces immigrants illégaux estiment qu'ils devraient recevoir le statut de réfugiés. Les clandestins que les autorités israéliennes reconnaissent comme réfugiés sont autorisés à travailler dans le pays et reçoivent des aides, mais les autorités affirment à raison que la majorité sont tout simplement des migrants économiques et non éligibles au statut de réfugié.