Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le premier ministre Benyamin Netanyahou a vivement critiqué dimanche le secrétaire d'état américain John Kerry pour avoir menacé Israël de boycott si les pourparlers de paix échouaient.

"Les tentatives d'imposer un boycott contre l'état d'Israël sont immorales et injustes," a déclaré Netanyahou à l'ouverture de la réunion hebdomadaire du cabinet ministériel. "En outre, elles n'atteindront pas leur objectif. Tout d'abord, elles provoquent les palestiniens à adhérer à des positions intransigeantes et donc repoussent la paix. Deuxièmement, aucune pression ne me fera concéder les intérêts vitaux de l'état d'Israël, en particulier la sécurité des citoyens d'Israël."

"Pour ces deux raisons, les menaces de boycott de l'état d'Israël ne pourront atteindre leur objectif," a conclu Netanyahou.

Mercredi dernier, Thomas Friedman, du New York Times, a publié quelques détails sur le plan de Kerry, qui, dit-il, fera appel à un retrait israélien progressif de la Judée Samarie sur les bases des lignes de 1949, avec des arrangements sécuritaires "sans précédent" dans la vallée stratégique du Jourdain."

Le retrait israélien n'inclura pas certains blocs d'implantations, mais Israël compensera la partie arabe avec des terres israéliennes. L'accord fera appel à ce que l'état de "Palestine" ait sa capitale dans la partie arabe de Jérusalem Est, et reconnaîtra Israël comme l'état-nation du peuple juif. Il ne comprendra aucun "droit au retour" de réfugiés arabes dans l'Israël d'avant 1967, a dit Friedman.

Des dirigeants juifs ont révélé plus tard que la reconnaissance mutuelle est un autre facteur du plan, avec Israël reconnaissant l'état palestinien, et l'autorité palestinienne qui sera forcée de reconnaître Israël comme la patrie juive, une condition que l'AP a déjà refusé publiquement d'accepter.

Le tollé du public contre le plan a été fort, avec des manifestations en cours contre les préconditions du plan, la libération de 106 terroristes arabes, et des protestations et des appels à la prière contre l'acceptation par Israël de l'accord cadre de Kerry.

L'outrage s'est intensifié depuis la nouvelle menace de boycott, la deuxième fois que Kerry est reconnu pour orchestrer les boycotts contre Israël, en dépit du statut d'allié. Le ministre de la défense adjoint, Danny Danon, a répondu aux menaces de boycott de Kerry, en disant : "nous respectons le secrétaire d'état Kerry mais ne discuterons pas avec un fusil sur la tempe. Les amis ne mettent pas d'ultimatums sur la sécurité de l'état d'Israël."

"Nous allons prendre les décisions qui protégent les intérêts de l'état d'Israël," a poursuivi Danon. "Si nous avions fait des choix sur la base des différentes prévisions de boycott, nous ne serions pas ici aujourd'hui. Par le passé, nous avons vu que partout où l'armée israélienne n'était pas présente, le terrorisme a pris racine."