Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Suite à l'interview par le New York Times du dictateur palestinien Mahmoud Abbas, dans laquelle il dit que des troupes de l'OTAN pourraient être responsables de la sécurité d'un futur état palestinien, et malgré l'opposition du ministre Naftali Bennett, des experts militaires israéliens disent que les forces internationales pourraient être efficaces dans le maintien du calme régional.

Le major-général (de réserve) Danny Rothschild, qui était commandant de l'unité de liaison de Tsahal au sud-Liban dans les années 1980, a déclaré que dans la cas où des troupes internationales maintiendraient en effet la sécurité de la frontière entre l'état juif et un état palestinien, la chose la plus importante est quelle autorité recevront ces troupes.

"Au cours de mon service au Liban, le principal problème était le fait que les troupes n'étaient pas autorisées à ouvrir le feu," a dit Rothschild, notant que "bien que les casques bleus aient été déployés dans la région, ils y étaient seulement pour faire des rapports à l'ONU. Des rapports ne sont pas suffisants pour maintenir la sécurité."

Il a ajouté qu'au cours des années, il y a eu beaucoup de problèmes avec les forces internationales, insistant sur le fait que "si les gouvernements ne sont d'accord d'envoyer des troupes à la condition que leurs soldats ne combattent pas, tout cela sera sans valeur."

"Quand j'étais à la tête (de l'unité de Tsahal au sud-Liban), la FINUL a commencé comme une force norvégienne, puis les soldats sont venus de France, puis de Grande-Bretagne. Au fil du temps, lorsque ces soldats ont commencé a subir des victimes, les soldats qui venaient arrivaient de pays du tiers monde, comme le Ghana, le Népal et l'Inde. A ce point, les pays occidentaux ont réalisé qu'ils n'étaient plus intéressés à aller vers des pays comme l'Afghanistan et l'Irak."

Le brigadier général (de réserve) Giora Inbar, qui était également un commandant de l'unité de liaison de Tsahal au sud-Liban, dit néanmoins que si les israéliens et les palestiniens signent un accord de paix "dans le but de vivre côte a côte dans de bonnes relations de voisinage, une force internationale pourrait certainement y contribuer."

Dans le cas où une telle opération est atteinte, Inbar a ajouté : "des lignes directrices communes devront être mises en œuvre, telles que des patrouilles communes… et un transfert d'informations."

Selon Inbar, la présence de troupes dans les régions en conflit "a prouvé, au moins dans certains cas, une certaine réussite comme dans le cas de la Bosnie. Une force internationale a réussi à calmer considérablement une haine ethnique qui a duré des années."

L'aide que peuvent offrir des forces internationales, a souligné Inbar, est très dépendante des pays qui envoient les troupes. "L'OTAN est très efficace par rapport à la FINUL," a-t-il déclaré. "Les forces qui comprennent des troupes américaines peuvent être efficaces, comme c'était le cas dans le Sinaï. Il est important de noter qu'il y a une grande différence entre les troupes, y compris les forces que vous ne voudriez pas voir assurer votre sécurité."

"Si l'OTAN envoie des troupes d'Angleterre, de France ou d'autres pays qui ont de bonnes relations avec Israël, elles s'assureront qu'aucun conflit inutile surgisse, et vous pourrez compter sur elles."

Dans l'interview donnée au New York Times, Abbas a déclaré que le déploiement de troupes de l'OTAN pourrait être pour une période de temps indéfinie. "Pendant longtemps, et où ils veulent, non seulement sur les frontières orientales, mais aussi sur les frontières occidentales, partout," a déclaré Abbas. "La tierce partie peut rester. Ils peuvent rester pour rassurer les israéliens, et pour nous protéger."

Abbas a déclaré que l'idée de déployer des troupes de l'OTAN a également été soutenue par les anciens premiers ministres Ehoud Olmert et Ehoud Barak, ainsi que par le président américain George W. Bush.

Il a dit qu'il avait déjà présenté l'idée au premier ministre Benyamin Netanyahou d'une force de l'OTAN dirigée par les américains, qui inclurait des jordaniens.