Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a nié mardi les rapports disant que les liens entre son pays et Israël pourraient être normalisés en quelques jours.

S'exprimant lors d'une conférence de presse aux côtés du premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, Erdogan a présenté une nouvelle demande à Israël : que l'état juif présente un "protocole écrit" dans lequel il promet de lever le "siège" de Gaza.

"Il est impossible que les relations entre Israël et la Turquie reviennent à ce qu'elles étaient sans un protocole écrit," a-t-il déclaré.

"Les discussions sur l'affaire du Mavi Marmara ne sont pas terminées, nous n'en sommes pas encore là," a-t-il ajouté.

Ces commentaires viennent deux jours après que le ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a déclaré que son pays et Israël sont plus proches que jamais d'une normalisation des relations bilatérales depuis l'incident du Mavi Marmara en 2010.

"Il y a eu récemment un élan et une nouvelle approche dans les négociations d'indemnisation. Nous pourrions dire que la plupart des différences ont été supprimées récemment au cours de ces discussions," a-t-il dit dans une interview télévisée.

Lundi, il a été signalé que le gouvernement israélien avait décidé qu'il payerait 20 millions de dollars pour les familles des neuf extrémistes turcs tués sur le Mavi Marmara.

En contrepartie de la renumérotation, la Turquie sera d'accord d'abandonner les charges dans ses propres tribunaux contre les soldats de Tsahal qui ont participé au raid sur le Marmara.

L'incident s'était produit lorsque des soldats israéliens ont mené un raid contre une flottille de six navires cherchant à violer le blocus naval de Gaza par Israël.

L'un des navires de la flottille, le Mavi Marmara, a refusé les ordres israéliens de se rendre au port d'Ashdod. Les soldats sont alors montés à bord avec des armes tirant des balles de peinture, pour rencontrer une extrême violence de la part des membres de l'organisation islamiste IHH qui étaient à bord et les ont attaqué avec des gourdins et des couteaux. Les soldats arrivés par la suite n'ont pas eu d'autre choix que d'ouvrir le feu pour protéger leurs camarades, tuant neuf extrémistes qui se trouvaient à bord.

Quand Israël a refusé la demande de la Turquie de présenter des excuses pour le raid, la Turquie a retiré son ambassadeur en Israël et a expulsé l'ambassadeur israélien à Ankara.

Sous la pression du président américain Barack Obama, le premier ministre Benyamin Netanyahou s'est excusé en mars dernier auprès du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan pour la mort des neuf turcs de la flottille en 2010.

Dans les mois qui se sont écoulés depuis les excuses d'Israël, Erdogan n'a jamais cessé ses attaques verbales contre Israël. Lors d'un incident, il a accusé l'état juif d'être derrière l'éviction du président islamiste égyptien Mohammed Morsi par l'armée.