Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le secrétaire d'état du Vatican a fait une révélation dramatique avant la visite du pape François en Israël dimanche et lundi prochain, déclarant que le pape parlera des "droits du peuple palestinien d'avoir une patrie, souveraine et indépendante."

Le cardinal Pietro Parolin tient, dans le Vatican, un rôle équivalent à celui d'un premier ministre. S'exprimant à la télévision du Vatican jeudi, il a déclaré : "nous savons que le pape va dans un pays qui souffre particulièrement." Il ne parlait pas de la Syrie ou des dizaines de pays de par le monde qui voient des dizaines ou des centaines de milliers de personnes massacrées chaque année, mais d'un état qui n'existe pas et qui est représenté soit par un dictateur (AP), soit par un terroriste (Hamas).

"J'espère vraiment que le fruit sera d'aider les politiciens et toutes les personnes de bonne volonté à prendre des décisions courageuses sur la voie de la paix," a déclaré Parolin.

Lorsqu'on lui a demandé ce dont le pape entend notamment parler au cours de sa visite, Parolin a révélé qu'il parlerait "d'une part du droit d'Israël à exister en paix et en sécurité au sein de ses frontières internationalement reconnues."

D'autre part, le pape parlera "du droit du peuple palestinien à une patrie, souveraine et indépendante, le droit de circuler librement, le droit de vivre dans la dignité," selon Parolin.

En fait, le Vatican a déjà reconnu "l'état de Palestine" en 2012 lors du vote de l'Organisation des Nations Unies pour conférer le statut d'état non-membre observateur aux territoires occupés par les arabes en Judée Samarie et a Gaza, un statut juridique jusque-là seulement détenu par le Vatican.

Malgré l'insistance du pape que sa visite en "religieuse et non politique", ces dernières révélations et sa décision de commencer son voyage de Jordanie directement par hélicoptère vers la ville de Bethlehem occupée par l'AP ont été accueillies par des sources arabes comme une mesure de "reconnaissance de la Palestine" qui vise à aider à "mettre fin à l'occupation."

Le rabbin Sergio Bergman, un membre du parlement argentin et ami du pape François, a déclaré en février que le pape entend se définir comme le "Che Guevara des palestiniens" et soutenir leur "lutte et droits" lors de sa visite.

Il a été par ailleurs noté que le pape est remarquablement discret sur les violentes persécutions des chrétiens à Bethlehem, préférant s'en prendre ouvertement à quelques graffitis "prix à payer" faits contre des églises et mosquées.