Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le pape François a rencontré le dictateur de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas à Bethlehem dimanche, lors d'une réunion qui a vu Abbas accuser Israël de "judaïser Jérusalem".

Lors de la réunion, Abbas a insisté en disant qu'Israël "agit systématiquement pour changer l'identité et le caractère de Jérusalem, et étrangler les palestiniens, chrétiens comme musulmans, dans le but de les pousser dehors."

Plus tôt, le pape s'est adressé à ce qu'il appelle "l'état de Palestine", selon Maan, appelant Abbas "un homme de paix". Dans son discours, il a appelé à une solution à deux états et la fin du conflit israélo-palestinien, qu'il juge "inacceptable".

"Le temps est venu pour chacun de trouver le courage… pour forger une paix qui repose sur la reconnaissance par tous du droit des deux états d'exister et de vivre en paix et en sécurité dans des frontières internationalement reconnues," a-t-il exhorté.

Le pape a également fait un arrêt de quelques instants devant le mur de sécurité à Bethlehem, en baissant la tête en signe de prière devant un graffiti proclamant : "pape, nous avons besoin de voir quelqu'un parler de justice. Bethlehem ressemble au ghetto de Varsovie. Libérer la Palestine."

La pape a invité dimanche Abbas et Shimon Pères à se joindre à lui à son domicile du Vatican pour une "prière sincère" pour la paix.

"Je tiens à vous inviter, le président Mahmoud Abbas, avec le président Shimon Pères, à vous joindre à moi dans une prière sincère à D.ieu pour le don de la paix," a-t-il dit à la fin d'une messe en plein air à Bethlehem.

"J'offre ma maison au Vatican comme un lieu pour cette rencontre de prière," a-t-il dit. "Construire la paix est difficile, mais vivre sans la paix est un tourment constant. Les hommes et les femmes de ce pays et du monde entier, tous, nous demandent de porter devant D.ieu leurs fervents espoirs pour la paix."

Bien que le pape ait lui-même dit que ce sera un "voyage purement religieux", il semble que sa parole se soit envolée avec les vents du désert. Son arrêt devant le mur de sécurité tient en effet plus de la propagande que de la politique, ou en tout cas de la religion.

Le Vatican a déclaré que le principal motif de la visite était une rencontre à Jérusalem avec Bartholomé 1er, le patriarche orthodoxe de Constantinople, cherchant à guérir un conflit de près de 1000 ans entre les églises orthodoxes et catholiques.

Mais avant le voyage, le secrétaire d'état du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, a défendu le droit a une patrie "souveraine et indépendante" pour les arabes dits "palestiniens", et a dit espérer que la visite de son pape conduirait a "des décisions courageuses" pour la paix.

Le rabbin Sergio Bergman, un membre du parlement argentin et ami du pape François, a déclaré en février que le pape entend se définir comme le "Che Guevara des palestiniens" et soutenir leur "lutte et droits" lors de sa visite.

Il a été par ailleurs noté que le pape est remarquablement discret sur les violentes persécutions des chrétiens à Bethlehem, préférant s'en prendre ouvertement à quelques graffitis "prix à payer" faits contre des églises et mosquées.