Politique Israël

Une caractéristique  propre du Judaïsme est, depuis toujours, celle de débattre  afin de mettre en évidence les multiples facettes que chaque situation humaine présente. Les plus grands penseurs de tous les temps sont passés à l’histoire grâce à leur capacité notoire que nous retrouvons à la fois dans les études du domaine religieux et laïque.  Il résulte également dans cette dérive l’extrême richesse du Judaïsme moderne démontrée, si nécessaire, par l’importante quantité de prix Nobel obtenue par des hommes appartenant à une culture numériquement  peu significative.

Il  n’y a pas à faire les surpris si aux États Unis (avec la naissance de Jstreet), et dernièrement en Europe (avec celle de Jcall), beaucoup d’hommes appartenant au Judaïsme (en compagnie contestable, toutefois, de signatures peu conformes à la cause qui voudrait être soutenue) se sont coalisés pour critiquer les politiques israéliennes ainsi que, avec un acharnement particulier, celles du gouvernement actuel.

Durant l’histoire du Judaïsme nous avons assisté aux nettes séparations qui malheureusement n’ont  fait qu’aboutir sur des tragiques conséquences. Lorsque le fascisme était presque à l’unanimité soutenu par le peuple italien, y compris par pas mal de juifs, comme " bravi italiani " ils n’ont pas hésité à prendre, officiellement  les distances des juifs italiens antifascistes qui pour la plupart  finissaient à peu près tous en prison.  Ils étaient de "bravi italiani", je le répète, et certains d’entre eux arrivèrent même à donner vie au  journal "La nostra bandiera" "notre drapeau"  (le titre se passe de commentaire). Tragiques furent les conséquences de leur action,  ils donnaient  à beaucoup, à trop d’entre eux, cette illusion que rien de grave n’aurait été fait contre eux.  Déraison que certains continuèrent à nourrir durant une série de décrets antisémites, et encore après la proclamation  des lois raciales fascistes du 18 septembre 1938.

De nouveau, durant les moments difficiles de la guerre de 1967 et de 1973, de nombreux, trop  nombreux  juifs italiens furent déchirés entre l’obéissance politique et le (quasi) dû de la solidarité juive à l’état d’Israël menacé d’anéantissement.  Peu  ont été ceux qui ont su se dégager de l’obéissance d’un parti hostile vers Israël, à ce moment prècis.

Aujourd’hui encore, durant ces jours.  Apparaît encore une fois pour certains d’entre eux  le politically correct, assumer des positions qui donneront, d’une part, des opportunités strictement personnelles, et de l’autre part semblent jouer des coudes avec la réalité qui est sous les yeux de tous, si seulement on prend la peine de vouloir  la regarder avec le recul nécessaire. Comment peut-on  reprocher à un gouvernement démocratiquement élu le simple fait de vouloir gouverner avec une coalition majoritaire et non avec une autre, quand bien même pourrait-elle proposée par des puissances étrangères ? Comment est-il possible  de vouloir prétendre d’enseigner, installés dans leurs tiepide case (Primo Levi, se questo è un uomo), à une entière population ce qu’elle doit faire, et continuer à feindre les dangers qui sont bien connus par ceux qui chaque jour doivent affronter la situation?

Comment fut-il possible d’oublier la présence, au sein du Parlement Européen, des si nombreux  adversaires intraitables devant n’importe quelle initiative israélienne, qui ne se laisseront pas échapper l’occasion qui leur est offerte sur un plateau d’argent (Antisémites nous ? Mais même les juifs se le disent!) pour donner libre cours aux plus mauvais sentiments ? Et, de plus, pourquoi le Parlement Européen? Pourquoi envoyer  des critiques et des conseils à l’état  juif , de la part d’un groupe de juifs, à une institution qui n’a rien à faire ni avec les expéditeurs  ni avec  les destinataires ? Ceci ne ressemble t’il pas au comportement de certains enfants de la maternelle  qui s’adressent à un enfant plus grand pour dire, du compagnon, "lui, il est méchant "?

Comment est-il pensable d’unir ces propres signatures avec celles de personnages inqualifiables ? Comment est-il possible  de ne pas comprendre que nos ennemis expriment un concept totalement diffèrent lorsqu’ils le formule dans notre langue et puis en arabe? Comment est-il possible de ne pas s’apercevoir par quel moyen ils éduquent leurs enfants dans la haine, déversée non seulement  envers  les israéliens, mais aussi à l’égard  des juifs, et, j’ajouterais ici, des non islamiques, étant tous ensemble considérés ouvertement des dhimmi à conquérir et à soumettre ? Comment est-il possible de ne pas comprendre les grands dangers auxquels serait exposé Israël s’il acceptait certaines demandes qui arrivent du monde entier ?

Et pourtant, à croire que cela ne suffit pas, les  signataires de Jcall n’ont pas pris en considération l’ensemble de tout ces éléments.

Aujourd’hui le danger, d’ores et déjà annoncé depuis quelques années, d’une relance de propos antisémites (je répète: antisémites, même si, pour se montrer "présentables", ils sont  prêts  à jouer à l’antisionisme) est sous les  yeux de tous ; et cependant on continue à faire semblant de ne pas s’en apercevoir, ou plutôt on préféré même ne pas en parler.  Et acceptons que veulent l’ignorer  ceux qui appartiennent au monde qui traditionnellement  ne nous a jamais accepté, mais pourquoi nous retrouvons la même chose dans le milieu juif ? Pourquoi répéter  l’erreur des fondateurs de "La nostra bandiera" ? Pourquoi continuer à flatter ceux qui  ne nous accepterons jamais car, quelque soit notre comportement d’ouverture  et d’acceptation,  on nous considère différents d’eux ?

Cette tragique erreur empêche aussi  aux signataires de bonne foi (j’aime à penser que quelqu’un le soit) de comprendre, et de faire comprendre à tous les italiens, que le danger  auquel est exposé Israël, et combattu avec précaution par les leaders israéliens, est le même qui plane sur tout l’Occident. Mais personne ne s’en aperçoit, ou, mieux, beaucoup préfèrent regarder autre part.  Ceci ne fait que le jeu des fondamentalistes islamiques qui, beaucoup plus honnêtes que certains de nos politiciens et de nombreux journalistes, déclarent ouvertement de vouloir conquérir l’Occident avec les lois de la démocratie  pour, ensuite, imposer la sharia. Durant ces jours Gheddafi, qui semble être désormais accepté dans tous les congrès internationaux, déclarait  que, quand la Turquie se sera introduite en Europe, elle servira de cheval de Troie à l’Islam destiné à dominer sur le continent trahi  de la part de sa propre population débauchée et droguée.

Certains juifs pensent que le fait de savoir discuter si ouvertement et durement soit une démonstration de force, même en s’alliant  avec  ceux qui soutiennent les thèses de nos ennemis ; nous devons nous rendre compte, au contraire, que cette division est vue par nos ennemis comme un signe de faiblesse à cultiver et à développer ; nous devons comprendre que chaque fissure ne sera pour eux que un instrument de plus pour s’infiltrer et nous détruire de l’intérieur ;  faisons attention à ne pas leur offrir de nouvelles énergies qui trouvent leur origine dans le moment où ils se sentent près  de leur victoire et  de notre anéantissement. Ceci appartient  au  caractère même des combattants de l’Islam radical.

Souhaitons que bientôt, encore une fois, aussi en Europe apparaisse un leader qui sache réunir le peuple juif comme il est toujours arrivé dans les moments les plus difficiles de son histoire.

Traduit par Claudia Bourdin