Israël : Défense au Moyen-Orient

Les troubles balayent l'Egypte une fois de plus : la police anti-émeute égyptienne a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur la place Tahrir au Caire pour vider un camp de tentes de protestation, déclenchant des affrontements avec des manifestants qui ont riposté avec des pierres et incendié un véhicule blindé de la police. Plus de 600 personnes ont été blessés et deux décès ont été confirmés, selon la télévision d'état qui cite le ministère de la santé.

Les scènes de protestataires combattants des forces de police comprenant des milliers d'hommes rappellent le soulèvement de 18 jours qui a forcé le président Hosni Moubarak au départ en février. Ces violences ont lieu seulement neuf jours avant les premières élections législatives de l'Egypte post-Moubarak.

Selon des témoins, les violences ont commencé quand la police anti-émeute a démantelé un petit campement de tentes mis en place pour commémorer les manifestants tués pendant la révolution et qu'elle a attaqué environs 200 manifestants "pacifiques" qui y ont campé pendant la nuit dans le but de relancer une présence militante à long terme.

"La violence engendre la violence," a déclaré Sahar Abdel-Mohsen, un ingénieur qui s'est joint à la protestation après un appel lancé sur Twitter exhortant les gens à venir se défendre contre les attaques de la police. "Nous sommes fatigués de tout cela et nous ne quitterons pas la place."

La police a tiré des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et a frappé les manifestants avec des matraques, vidant la place et repoussant les combats dans les rues environnantes.

Abdel-Mohsen a déclaré qu'un de ses amis a été blessé par une balle en caoutchouc qui a touché sa tête et qu'il a vu un autre manifestant se faire blesser de la même manière au cou.

La foule a retourné un véhicule blindé et y a mis le feu. Une fumée noire s'élevait au-dessus des manifestants en colère.

Les confrontations de samedi sont parmi les rares à impliquer des forces de police, qui reste en général en retrait, laissant la charge sécuritaire à l'armée. Il n'y avait aucune présence militaire dans et autour de la place samedi.

"A bas Tantawi" criaient des centaines de manifestants, se referant au chef militaire dirigeant l'Egypte actuellement, le maréchal Hussein Tantawi, alors qu'ils jetaient des pierres et tout ce qu'ils pouvaient trouver en direction des policiers, qui ont répondu avec de lourdes salves de balles en caoutchouc.

L'agence de presse officielle MENA a rapporté que la police a pris position sur la place Tahrir dans la matinée pour disperser les manifestants. Les affrontements ont continué sans relâche pendant l'après-midi.

Le conseil militaire dirigeant l'Egypte, en charge depuis la démission de Moubarak le 11 février, a dit qu'il cèdera le pouvoir après des élections présidentielles qui n'ont pas encore été fixées. Les élections législatives doivent débuter le 28 novembre.