Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

La réunion du cabinet ministériel de dimanche examinant les efforts du secrétaire d'état américain John Kerry pour renouveler les négociations de paix directes entre Israël et l'autorité palestinienne a exposé des écarts importants au sein de la coalition.

Lors de la réunion, le ministre du tourisme, Uzi Landau (Likoud Beitenou) a mentionné une déclaration d'Abba Eban, selon laquelle un retrait israélien du territoire qu'il a capturé durant la guerre des Six Jours en 1967 marquera un retour aux "frontières d'Auschwitz".

Le ministre de la protection de l'environnement, Amir Peretz (Hatnoua), a pour sa part déclaré que tout futur accord de paix avec l'AP serait bas sur ces frontières.

"Certainement, tout accord diplomatique sera basé sur les frontières de 1967 avec des échanges de terres," a-t-il dit. "Le moment de vérité est venu, et la présence de Kerry dans la région est extrêmement importante. J'espère que le président israélien (Shimon Pères) qui est en Jordanie fera des déclarations qui relanceront les processus."

Le ministre Landau a mis en garde : "le légendaire ministre des affaires étrangères Abba Eban disait que les frontières de 1967 étaient des "frontières d'Auschwitz". "Quel pays pourrait se retirer sur des frontières qu'il ne peut pas protéger ?"

Landau faisait référence à une interview qu'Eban a donné à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel en 1969, dans laquelle il disait : "la carte de juin (1967) est pour nous synonyme d'insécurité et de danger. Je n'exagère pas quand je dis que c'est pour nous comme une mémoire d'Auschwitz."

Kerry a dit vendredi dans une conférence de presse à Tel Aviv que les dirigeants israéliens et palestiniens doivent prendre des "décisions difficiles" pour reprendre les pourparlers.

"Il est clair que dans le long terme le statu quo n'est pas viable," a déclaré Kerry, notant que le seul chemin vers la paix passe par des négociations directes.

"Nous arrivons à un moment où des décisions difficiles doivent être prises," a-t-il déclaré à l'issue de sa quatrième visite dans la région depuis qu'il a pris ses fonctions en février.

"En fin de compte, ce sont les peuples israéliens et palestiniens qui décideront tous deux de l'issue… et qui recevront les plus grands bénéfices" de la reprise des pourparlers, a déclaré Kerry après ses entretiens avec le premier ministre Benyamin Netanyahou et le président de l'AP Mahmoud Abbas.

"J'ai clairement dis dans mes discussions que les parties devraient se concentrer à faire des progrès vers des négociations directes," a-t-il déclaré vendredi, ajoutant que chaque partie devrait "s'abstenir de toute rhétorique ou d'actions provocatrices… qui nous ramèneront en arrière."