Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le gouvernement israélien attend du président américain Barack Obama qu'il ne reproduise pas les mêmes politiques "naïves" dans ses rapports avec l'Egypte d'après Mohamed Morsi, comme il l'avait fait dans sa gestion de la crise qui a renversé Hosni Moubarak, a déclaré un haut responsable israélien à Radio Israël.

Jérusalem, n'a pas caché son mécontentement envers Obama pour ce que des responsables gouvernementaux estiment avoir été un abandon d'un allié clé, espère que les Etats-Unis soutiendront les efforts de l'armée pour stabiliser le pays après que des millions de personnes sont descendues dans les rues pour réclamer le départ de Morsi, le successeur islamiste de Moubarak.

Selon cette source gouvernementale, "la naïveté" d'Obama l'a amené à s'engager dans un dialogue avec les Frères Musulmans et ouvert la voie à la chute de Moubarak.

Une source diplomatique israélienne a déclaré mardi à Radio Israël que les responsables de Jérusalem anticipent une crise prolongée en Egypte, parce que les Frères Musulmans n'ont pas l'intention d'abandonner le pouvoir sans combattre.

La source a ajouté que le général Abdel Fatah al-Sisi, le commandant en chef des forces armées, a réalisé ce qui était en jeu et a pris sur lui de "sauver l'Egypte" de la domination islamiste.

Le responsable a déclaré à Radio Israël qu'al-Sisi a exprimé l'espoir que l'administration Obama ne "pinaillera" pas si le fait qu'un coup d'état militaire a ou lieu ou pas. La loi américaine prévoit que l'aide étrangère soit retirée à un pays où l'armée a démis un gouvernement démocratiquement élu.

La Maison Blanche a refusé de qualifier le renversement militaire du président égyptien de coup d'état lundi, et a dit qu'il n'y aurait pas de coupure immédiate de l'aide américaine à l'Egypte, un geste qui distance Washington des Frères Musulmans qui ont été renversés.

En vertu d'une loi datant des années 1980, un label "coup d'état" obligerait les Etats-Unis à couper leur aide de plus d'un milliard et demie de dollars par an envoyé chaque année à l'Egypte et entraînerait la perte du peu d'influence que possède encore Washington au Caire, laissant alors peu d'options aux américains pour aider le cours des événements en Egypte, un important allié régional.

Obama et ses principaux collaborateurs ont dénoncé l'éviction de Morsi, démocratiquement élu, mais ont pris soin de ne pas appeler à sa réintégration, suscitant des spéculations que les Etats-Unis soutiennent tacitement son éviction.

Au lieu de cela, ils ont exprimé leur soutien en général pour un retour à la démocratie, reflétant au moins en partie la fatigue américaine envers le gouvernement islamiste de Morsi, jugé par une majorité égyptienne et internationale comme largement inefficace.