Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le premier ministre britannique David Cameron arrive mercredi pour sa première visite en Israël en tant que chef de l'état britannique.

Le bureau de Cameron a déclaré qu'il allait rencontrer le premier ministre Benyamin Netanyahou et prononcera un discours devant le parlement israélien, la Knesset, mercredi.

Mardi, Youli Edelstein, président de la Knesset, a menacé d'annuler le discours prévu de Cameron, de peur que des députés de l'opposition désertent le plenum pour protester contre la loi dite de gouvernance.

Selon le site israélien Walla!, des députés de l'opposition ont discuté de la possibilité de sortir pendant le discours de Netanyahou, qui devrait précéder celui de Cameron.

Plus tôt mardi, Edelstein a rencontré le dirigeant de l'opposition et chef du parti travailliste, Yitzhak Herzog, et a exigé de lui que l'opposition reste dans le plenum tout au long de la visite de Cameron.

Herzog, pour sa part, a assuré le président de la Knesset que la visite de Cameron ne serait pas interrompue par un membre du parti travailliste. Cependant, d'autres députés de l'opposition n'ont pas pris le même engagement.

La visite de Cameron verra également d'autres difficultés : la grève du ministère des affaires étrangères en cours mettra tous les préparatifs et les arrangements entre les mains du bureau de Netanyahou et de l'ambassade britannique à Tel Aviv.

Lors de sa visite, Cameron ne réitèrera pas seulement l'engagement de la Grande-Bretagne à parvenir à une solution a deux états et son engagement aux efforts américains pour forger un accord-cadre entre les deux parties, mais explorera également de plus grandes possibilités de développement de la coopération économique et dans le hi-tech entre le Royaume-Uni et Israël.

"Notre partenariat technologique est le plus fort dans le monde, et nous devons capitaliser dessus, créer plus d'emplois en Grande-Bretagne et fournir une sécurité économique aux familles qui travaillent dur," a déclaré Cameron avant son voyage.

"J'ai un avion chargé de sociétés britanniques innovantes qui viennent avec moi, et nous les mettrons en contact avec des entreprises israéliennes afin qu'elles puissent forger de nouveaux partenariats qui leur donneront un avantage concurrentiel dans la course mondiale."

Accompagné d'une délégation d'affaire qui représente 17 entreprises, Cameron dévoilera également un plan pour aider les entreprises "palestiniennes" à se développer.

Sur les pourparlers de paix en cours, Cameron a dit que les efforts pour parvenir à un règlement étaient dans une "phase critique", une référence à la date limite d'avril pour l'aboutissement des négociations menées par le secrétaire d'état américain John Kerry.

"Je veux encourager le premier ministre Netanyahou et le président Abbas à construire sur le leadership fort qu'ils ont montré jusqu'à présent et de prendre les mesures difficiles finales vers la paix. Le prix pourrait être grand : un Moyen Orient stable et prospère, avec un état palestinien souverain et viable aux côtés d'un Israël en sécurité," a déclaré Cameron. Selon Cameron donc, en cas de paix entre Israël et l'AP, la guerre civile s'arrêterait en Syrie, le Hezbollah disparaîtrait au Liban, la paix reviendrait en Egypte, en Irak, au Yémen, l'Iran deviendrait une démocratie, tout comme les états du Golfe et la Turquie…

Cameron a également prévu de rencontrer Abbas lors de son voyage de deux jours, qui comprendra une courte visite dans la ville de Bethlehem en Judée.

C'est à Bethlehem, et non au siège du gouvernement de l'AP à Ramallah, qu'il rencontrera Abbas.

La décision de limiter la visite du leader britannique à Bethlehem, ainsi que la courte durée de sa visite, a attiré la colère de l'autorité palestinienne cette semaine.

"Si quelqu'un veut visiter Israël, qu'il visite Israël. Il n'y a aucune raison d'avoir après coup une visite symbolique en 'Palestine'," a déclaré le porte-parole du Fatah, Hanan Ashrawi. "Cela montre le déséquilibre de la situation dans son ensemble."

Cameron avait initialement prévu de se rendre en Israël le mois dernier, mais avait été forcé d'annuler le voyage en raison du fait que son pays faisait face à d'importantes inondations dans certaines parties de l'Angleterre.