Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré que l'accord actuellement en discussion entre l'Iran et le groupe P5+1 sur le programme nucléaire de Téhéran est pire que ce qu'il avait craint.

"L'accord dangereux qui est en cours de négociation à Lausanne confirme nos préoccupations, et pire encore," a déclaré Netanyahou dans un discours lors d'une retransmission de la réunion de son cabinet à la radio publique.

Netanyahou a également souligné les préoccupations sur les ambitions expansionnistes de l'Iran dans la région via les groupes islamistes chiites et d'autres groupes terroristes.

"Alors même que les réunions se déroulent sur cet accord dangereux, les mandataires de l'Iran au Yémen envahissent de larges sections de ce pays et tentent de prendre le contrôle des détroits stratégiques de Bab el-Mandeb, ce qui affecterait l'équilibre naval et l'offre mondiale de pétrole."

"Après l'axe Beyrouth-Damas-Bagdad, l'Iran mène un mouvement de pince dans le sud afin de prendre et conquérir l'ensemble du Moyen Orient. L'axe Iran-Lansanne-Yémen est très dangereux pour l'humanité et doit être arrêté."

Les déclarations du premier ministre viennent après qu'un proche du "président" iranien Hassan Rouhani ait fait défection alors qu'il était en Suisse pour les pourparlers, et a révélé que l'équipe de négociation des Etats-Unis se faisait essentiellement l'écho de la position du régime iranien.

"L'équipe de négociation des Etats-Unis est surtout là pour parler au nom de l'Iran avec les autres membres du P5+1 et les convaincre de signer l'accord," a déclaré Amir Hossein Mottaghi, peu de temps après avoir déserté.

Ces révélations viennent après que d'importantes sources israéliennes ont admis qu'Israël se prépare à la forte probabilité qu'un "mauvais accord" soit signé en dépit de son opposition féroce et des réserves de nombreux membres des soi-disant "puissances mondiales" qui négocient avec l'Iran.

"L'accord ressemble à un fait accompli, et cela est très mauvais, même si nous espérons toujours qu'il y ait un développement de dernière minute qui nous surprenne," a déclaré la source dimanche. "Si un accord est signé, la lutte contre celui-ci sera d'abord d'aller au Congrès américain, mais en ce moment nous ne sommes pas certains que le Congrès pourrait bloquer l'accord."

Les sénateurs républicains ont bougé pour adopter une loi pour limiter l'effet d'un accord sur le nucléaire iranien, qui rendrait l'accord nul quand Barack Obama quittera ses fonctions.

Mais même cela pourrait ne pas être suffisant pour empêcher un accord, a dit le responsable.

"Le problème avec ce projet de loi, c'est qu'Obama, au pire, si il voit qu'il ne peut pas l'arrêter, mènera des négociations pour adoucir un accord et le vider entièrement de son contenu," a noté le responsable.

Il prédit ainsi que toute chance de prévenir ou de modifier les termes d'un accord sera pratiquement impossible une fois le document rédigé.

Le diplomate restait pessimiste sur les termes d'un accord définitif, notant qu'Obama a poursuivi un accord provisoire en dépit des nombreuses réserves, dont celles de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) qui a déclaré que l'Iran mentait sur son programme nucléaire et ses capacités.

Il a ajouté que Jérusalem poussera, directement ou indirectement, par l'intermédiaire des organisations internationales ou aux Etats-Unis, pour s'assurer que l'Iran soit puni pour toute violation d'un futur accord, ce que la dictature islamique fera probablement.

Dans l'intervalle, a déclaré le diplomate, les responsables de la défense envisagent déjà de renforcer la présence militaire le long des frontières d'Israël.

"Vous voyez comment ils opèrent en Syrie, en Irak et maintenant au Yémen," a déclaré la source. "Il est clair qu'au lendemain d'un accord, leur appétit ne fera qu'augmenter."

"Nous devons être prêts pour cela, et en même temps continuer à maintenir une force militaire viable face à ce qui est à venir," a-t-il ajouté.