Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Une source diplomatique israélienne a révélé lundi que si Jonathan Pollard sortait de prison en novembre comme l'annoncent certaines sources, il ne sera pas autorisé à venir en Israël, de peur qu'il soit reçu en héros.

"Les américains sont très inquiets d'une situation dans laquelle Pollard serait reçu comme un héros en Israël, et vont donc probablement l'empêcher de quitter le territoire américain," a déclaré la source.

Le procureur général américain Loretta Lynch a déclaré samedi qu'elle n'interfèrera pas dans la libération possible de Pollard, et a nié que le geste a été programmé pour apaiser les inquiétudes israéliennes sur l'accord nucléaire iranien.

Pollard a été emprisonné pendant 30 ans, la moitié de sa vie, après avoir utilisé son rôle d'officier de renseignement de la marine américaine pour passer des renseignements a Israël sur les menaces régionales contre l'état juif. Il a été condamné à une peine de prison a vie, contrairement à des espions d'autres nations alliées ou même ennemies qui n'ont purgé qu'une petite partie de leur peine.

Il est sujet à une libération conditionnelle en novembre après 30 ans dans le cadre de la structure juridique de son emprisonnement, et des politiciens israéliens, comme la ministre de la justice Ayelet Shaked, ont déclaré que sa libération potentielle est sans rapport avec l'accord avec l'Iran. Et pourtant, une audience de libération conditionnelle précédente qui a eu lieu en juillet 2014 a été rejetée sur base d'un document déclassifié, que les critiques disent comprendre de fausses accusations contre Pollard.

Lynch a fait l'écho de la déclaration de Shaked.

"Il aurait été extrêmement bien pensé de la part des gens il y a 30 ans de condamner Pollard et de définir une date de sortie pour coïncider avec l'accord avec l'Iran. Et si ils avaient été en mesure de le faire je serais très impressionnée."

Expliquant la dernière audience de libération conditionnelle en novembre, elle a dit : "notre structure de détermination des peines a changé à la fin des années 80 et au début des années 90 pour arriver à ce qu'une peine de prison à vie soit maintenant une réelle peine à vie. Mais en vertu de la loi dans laquelle il a été condamné et les lois de notre pays, ce n'est pas vraiment une recommandation requise pour nous."

Le directeur du renseignement américain James Clapper a parlé de l'éventuelle libération de Pollard vendredi dernier, et a montré une hostilité permanente contre Pollard.

"Je pense que dans la communauté du renseignement, il est perçu très négativement. Même si beaucoup de gens qui étaient en place quand cela est arrivé ont quitté la communauté. Mais il y a encore je pense une mémoire institutionnelle de l'affaire et elle est très négative," a déclaré Clapper.

Le sentiment "négatif" envers Pollard a été exprimé de la pire manière par le vice-président américain Joe Biden, qui à la fin 2011 avait déclaré que Pollard ne serait libéré que "sur mon cadavre".