Antisémitisme : racisme envers les Juifs & Israël

Le plus grand groupe juif de Russie a protesté contre les déclarations d'un évêque local, répétées par un responsable du ministère de la justice, que le dernier tsar du pays avait été assassiné par des juifs à des fins rituelles.

Marina Molodtsova, enquêteur principal pour un comité ministériel spécial sur le meurtre de Nicolas II de Russie en 1917, a déclaré lundi lors d'une conférence à Moscou que son comité effectuera "un examen psycho-historique" pour savoir si l'exécution de la famille impériale était un meurtre rituel, a rapporté Ria Novosti.

Au même événement, le père Tikhon Shevkounov, évêque de l'église orthodoxe russe, a déclaré que selon "l'approche la plus rigoureuse de la version du meurtre rituel, une partie importante de la commission de l'église sur le meurtre de Nicolas II n'a aucun doute que ce meurtre était rituel."

La fédération des communautés juives de Russie, un groupe affilié à Habad avec plus de 100 communautés affiliées en Russie, a qualifié ces suggestions de "expression choquante d'un mythe antisémite" dans un communiqué publié lundi.

"Nous considérons tous cela comme absolument inacceptable," a déclaré le porte-parole de la fédération, Boruch Gorin, ajoutant "être avant tout choqué par l'absurdité de ces allégations."

Le Congrès juif euro-asiatique a également condamné les mêmes commentaires dans un communiqué mardi.

Les allégations sellons lesquelles le tsar Nicholas a été tué par des juifs à des fins rituelles avaient été limitées avant la conférence à une frange d'antisémites zélés et de promoteurs de théories simplistes du complot.

Au milieu de la montée du nationalisme et de la nostalgie tsariste en Russie sous le président Vladimir Poutine, un tribunal russe a ordonné en 2010 aux enquêteurs d'ouvrir une enquête sur l'assassinat du tsar et de sa famille, bien que les bolcheviks qui sont présumés avoir assassiné la famille en 1918 sont morts depuis longtemps.

La prédominance des juifs dans les rangs de la révolution est restée un pilier du vitriol antisémite dans la région. Durant l'Holocauste, cela servit de prétexte au meurtre d'innombrables juifs à travers l'Europe de l'Est par des ennemis autoproclamés du communisme et de la Russie, malgré le fait que les communistes opprimaient déjà sévèrement les juifs et toute expression publique de leur foi.

Le rôle des juifs dans la révolution est encore utilisé aujourd'hui pour inciter à la haine contre les juifs locaux, y compris parmi les chrétiens dévots qui ont été persécutés par les autorités soviétiques antireligieuses.

Les assassins de Nicolas II étaient "des athées convaincus qui rejetaient toute croyance en n'importe quelle force, sauf la leur", a déclaré Gorin, qui est un des principaux collaborateurs de Berel Lazar, un grand rabbin de Russie. Mais blâmer les juifs pour la mort du tsar est "un mythe totalement antisémite utilisé dans la propagande antisémite depuis plusieurs décennies, ce qui explique pourquoi les juifs considèrent cela avec beaucoup d'inquiétudes."