Israël : infos Société

Au moins neuf personnes ont été tuées en Iran durant la nuit alors qu'un soulèvement populaire contre le régime islamique de Téhéran prend de l'ampleur, avec des attaques contre les forces "de sécurité" iraniennes et des installations gouvernementales à travers le pays.

Depuis jeudi dernier, des milliers de civils iraniens descendent dans la rue pour protester contre le gouvernement du président Hassan Rouhani, et le dirigeant suprême du pays, Ali Khamenei.

Le soulèvement, le plus important depuis une série de manifestations de masse en 2009, a commencé dans la ville de Mashhad, lorsque des manifestants ont dénoncé le président Rouhani pour n'avoir pas réussi à réduire les taux de chômage élevés du pays.

Des vidéos sur la chaine Télégramme de Nazar, ont montré des gens à Mashhad, un centre religieux important du nord-est de l'Iran, scandant "mort à Rouhani".

Ils ont également chanté des slogans "mort au dictateur" et "pas Gaza, pas le Liban, ma vie pour l'Iran", une référence à la colère de certains cercles contre le gouvernement qui se concentre sur son influence au-delà des frontières plutôt que d'améliorer les conditions de vie de sa propre population.

Les forces de sécurité iraniennes, y compris les gardiens de la révolution, ont abattu et tué au moins trois manifestants au cours du week-end, les premiers décès depuis le début du soulèvement populaire.

Lundi matin, le nombre de décès s'élevait à au moins 12, selon un rapport de l'Associated Press, qui n'avait confirmé que 2 des 3 décès signalés samedi soir. Au moins 10 personnes auraient été tuées par les forces de l'ordre dimanche soir.

Le gouvernement iranien a bloqué certains réseaux sociaux et systèmes de messagerie instantanée, qualifiant la mesure de "temporaire" destinée à empêcher les manifestants d'organiser des manifestations de masse.

Le président Donald Trump et le premier ministre Benyamin Netanyahou ont exprimé leur soutien aux manifestants et appelé les dirigeants du monde à soutenir les manifestations.

Lundi, les medias d'état iraniens ont affirmé qu'un homme armé avait ouvert le feu sur les forces de sécurité stationnées dans la ville de Najaf Abad lors d'une manifestation anti-gouvernementale.

L'Iran affirme que le tireur a abattu quatre officiers de police avec un fusil de chasse, en tuant un et en blessant trois autres.

"Un émeutier a profité de la situation dans la ville de Najaf Abad et a tiré des coups de fusil de chasse sur les forces de police, trois blessés et un martyr," a déclaré le porte-parole de la police iranienne.

Plus tard lundi soir, l'israélien Maariv a rapporté que des sources iraniennes avaient affirmé que le nombre de morts dans l'incident de la fusillade était monté à deux. Il n'est pas clair si le deuxième décès était en fait lié à la fusillade à Najaf Abad ou s'il est le résultat d'autres fusillades.

Selon l'Associated Press, neuf personnes ont été tuées lundi soir et mardi matin, dont au moins un officier de police. Cette dernière série de décès porte le nombre total de victimes à au moins 21.

Les six autres morts ont eu lieu dans la ville de Qahdarijan, selon la télévision d'état iranienne, lorsque des manifestants anti-gouvernementaux ont tenté de pénétrer dans l'arsenal d'un poste de police local.

L'Iran a affirmé que les émeutiers ont tenté de prendre d'assaut des postes de police et des installations militaires à travers le pays.