Israël : Défense au Moyen-Orient

L’Iran est passé de « c’est un gros mensonge » à « nous nous excusons » en seulement 24 heures, de vendredi à samedi. Il indique maintenant qu’il a abattu le vol 752 d’Ukrainian Airlines le matin du 8 janvier, tuant les 176 personnes à bord.

Ce qui rend l’admission iranienne intéressante et comment la tragédie s’est déroulée est important et révèle quelques détails sur le ciblage par Téhéran des bases américaines le 8 janvier.

Tout d’abord commençons par l’inédit. L’Iran a décidé d’utiliser des missiles balistiques pour viser des bases américaines suite à l’élimination du général Qassem Soleimani du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (CGRI). Les missiles balistiques visaient principalement la base d’Al-Assad où le président américain Donald Trump s’était exprimé en décembre 2018. C’était symbolique. Tous les missiles n’ont pas atteint leur cible, ce qui montre que les missiles balistiques iraniens sont dangereux, mais peuvent également mal fonctionner. La dictature islamique a déjà utilisé des missiles, mais c’est la première fois qu’ils sont utilisés contre des bases américaines.

Washington a décidé de ne pas répondre directement à l’attaque. C’est un problème en soi, car lorsque des pays tirent des missiles balistiques sur une base, le destinataire répond. Mais Trump a plutôt décider de désamorcer. C’est principalement dû au fait que personne n’a été tué en Irak. Les missiles ont touché des entrepôts vides, des pistes et d’autres infrastructures. C’est volontaire ou par erreur. L’Iran a initialement affirmé avoir tué de nombreux soldats américains.

L’Iran attendait une réponse. Ses équipes de défense aérienne étaient en alerte. Ami Ali Hajizadeh, commandant de la force aérospatiale du CGRI, a dit que ses hommes n’avaient que 10 secondes pour décider s’ils devaient abattre l’Ukrainian Airlines 752. Il affirme que leurs systèmes étaient bloqués et qu’ils manquaient de communications. Cela indique soit des erreurs dans leur système, soit un brouillage étranger. Mais dans une telle situation, près d’un aéroport international, pourquoi le CGRI ne s’est-il pas coordonné avec les contrôleurs aériens civils ? Pourquoi n’avaient-ils pas une liste des départs civils connus ? Pourquoi l’aéroport n’a-t-il pas acheminé le trafic civil ailleurs ou n’a-t-il pas été complètement arrêté ?

Le CGDI exploitait les défenses aériennes et a également tiré les missiles balistiques. Soleimani était un haut responsable des Gardiens de la Révolution. Tout cela indique que le CGRI contrôle la plupart des capacités offensives étrangères de l’Iran ainsi que les défenses internes. Que fait réellement l’armée iranienne ? Ce n’est pas clair, mais l’armée et les civils et d’autres semblent avoir été exclus de la boucle du 8 janvier lors de cette opération.

Cela a nui à la réputation de Hajizadeh. L’homme prétendument responsables d’autres actions iraniennes en Syrie et dans le Golfe, n’a pas vu sa réputation ternie. Mais en prenant ses responsabilités, il fait preuve d’une certaine décence suite à la tragédie. Le régime peut lui avoir ordonné de le faire pour faire de lui et du CGRI des boucs émissaires. Est-ce une autre façon de prétendre que les « extrémistes » ont abattu l’avion alors que le « bon » régime ne l’a pas fait ? Jusqu’à présent, ce n’est pas clair, mais cela perce des trous dans la défense aérienne de l’Iran et montre à quel point le CGRI est problématique, malgré ses vantardises.

Les défenseurs de l’Iran ont commis une grave erreur, ce qui montre qu’ils s’attendaient à être attaqués par les Etats-Unis. Hajizadeh a impliqué une menace présumée de missile de croisière comme étant responsable. Mais l’Iran ne dit pas d’où il pense que les Etats-Unis tireraient des missiles de croisière. L’Iran était en état d’alerte élevé ce matin-là, mais il ne l’avait pas indiqué aux civils. Cela montre une déconnexion majeure entre le CGRI et ses plans et communications, et le reste de l’Iran. Cela illustre que la prochaine fois, les compagnies aériennes étrangères devraient être réticentes en période de crise avant de continuer à voler.

Le CGRI a déclaré avec mené des cyberattaques contre les forces américaines avant de tirer des missiles balistiques. Le groupe indique qu’il aurait pu tuer plus d’américains s’il l’avait voulu. Et même s’ils n’ont pas tué d’américains, c’est un moyen de sauver la face suite à la destruction de l’avion.

Le CGRI veut mettre en valeur ses capacités qu’il n’est pas vraiment censé avoir. On ne sait pas vraiment s’il a pu désactiver des drones et les communications américaines. Ce qui est clair, c’est que ses propres systèmes de communication ne fonctionnent pas bien, et que 176 personnes civiles sont mortes à cause de cela, sans qu’aucun soldat américain n’ait même été blessé. Belle manière de venger un « général » qui au final n’était qu’un terroriste visant généralement des civils.