Israël : Défense au Moyen-Orient

La vente par les Etats-Unis d’avions de combat F-35 et d’autres armes de pointe aux Emirats Arabes Unis est mise en doute à cause de signes d’élargissement des liens entre Pékin et Abu Dhabi, a rapporté mardi le Wall Street Journal, citant des responsables américains anonymes.

Le président américain Joe Biden a approuvé en avril la vente de 23 milliards de dollars d’armes négocié par son prédécesseur Donald Trump alors qu’Israël et les Emirats Arabes Unis signaient un accord de normalisation l’été dernier.

Le premier ministre Benyamin Netanyahou a nié que la vente d’armes, qui a suscité des inquiétudes en Israël, était une clause secrète dans les accords d’Abraham avec les Emirats Arabes Unis et Bahreïn.

L’accord comprend 50 avions de combats furtifs F-35, des drones et d’autres munitions avancées.

Selon le rapport, les Etats-Unis avaient trois critères pour la vente : « que l’avantage militaire qualitatif d’Israël soit maintenu ; que les Emirats Arabes Unis veillent à ce que les pays tiers, en particulier la Chine, n’aient pas accès au F-35 et à la technologie des drones ; et une limite sur l’utilisation des armes au Yémen et en Libye, zones de guerre où les Emirats ont opéré. »

Les responsables américains ont déclaré au Wall Street Journal que l’administration cherchait des garanties que les Emirats Arabes Unis n’accorderaient pas à la Chine ou à d’autres pays l’accès aux dernières technologies militaires américaines.

Ils ont déclaré que les Etats-Unis étaient préoccupés par les aspirations de la Chine dans la région du Golfe, y compris l’Arabie Saoudite, ajoutant qu’une délégation de hauts responsables américains devait se rendre aux Emirats au début du mois prochain et discuterait de la question avec des responsables émiratis.

Selon le rapport, des inquiétudes sont apparues après que les agences de renseignement américaines ont observé deux avions appartenant à l’armée chinoise atterrir dans un aéroport des Emirats Arabes Unis et « déchargé des caisses de matériel indéterminé ».

L’un des responsables a déclaré au journal que Washington avait informé le gouvernement émirati que l’établissement d’une base chinoise sur le sol des EAU « tuerait effectivement » l’accord sur les armes.

Mais, selon le journal, le responsable a déclaré que « Washington et Abu Dhabi peuvent ne pas s’entendre sur ce qui constitue une ‘base’. »

Le rapport cite l’ambassadeur des Emirats Arabes Unis aux Etats-Unis, Yousef Al Otaiba, affirmant que son pays a « une longue et constante expérience en matière de protection de la technologie militaire américaine ».

Le rapport du Wall Street Journal ajoute que les responsables de l’administration Biden étaient toujours en train de négocier les conditions de la vente d’armes avec le gouvernement émirati, insistant sur le fait que l’avantage militaire qualitatif d’Israël ne serait pas compromis par l’accord.