L'Économie & Finance Israélienne

Près d'un million d'Israéliens vivent dans l'insécurité alimentaire et nutritionnelle, selon un rapport du gouvernement publié mardi.

Le rapport de l'Institut national d'assurance indique que 522 000 familles en Israël vivent dans un état d'insécurité nutritionnelle, dont 265 000 dans une insécurité sévère. La plupart de ces familles ont des enfants, ce qui porte le nombre total d'individus à 976 000 (dont plus de 665 000 sont des enfants).

L'Institut national d'assurance a déclaré que l'enquête avait été menée au cours du premier semestre 2021, avant que les allocations de chômage illimitées induites par le COVID ne soient interrompues.

« Les résultats montrent qu'en 2021, l'année qui a suivi l'épidémie, le niveau de sécurité nutritionnelle globale a augmenté », a déclaré l'Institut national d'assurance.

Le rapport indique qu'à partir de 2016, le taux de familles vivant dans un état d'insécurité nutritionnelle a chuté de près de 2 %, et le taux de celles en situation d'insécurité sévère a baissé de 0,7 %.

« Malgré l'amélioration, 16 % des familles israéliennes et 21 % des enfants vivent dans un état d'insécurité nutritionnelle et se concentrent principalement dans la périphérie géographique sud et nord d'Israël, ainsi que dans la région de Jérusalem. Les principaux segments de la population de cet État socio-économique se concentrent dans le secteur arabe ainsi que ceux qui vivent d'allocations d'invalidité ou de revenu. »

Le professeur Ronny Striar, président du Conseil national pour la sécurité alimentaire, a déclaré: « Il y a une amélioration, mais elle est infime. Nous sommes encore un demi-million à vivre dans l'insécurité. Cela signifie que les gens sont obligés de sauter des repas. C'est près de 320 000 enfants qui arrivent à l'école affamés. »

« Le rapport indique que ceux qui vivaient auparavant dans une grave insécurité nutritionnelle vivent toujours comme ça aujourd'hui », a déclaré l'Institut national d'assurance. « Cela pourrait avoir des conséquences désastreuses sur leur état de santé. Ceux qui viennent d'une famille en dessous du seuil de pauvreté sont 1,7 fois plus susceptibles de vivre dans l'insécurité nutritionnelle que ceux issus de familles au-dessus du seuil de pauvreté. »

Le professeur Striar a déclaré que la lutte contre l'insécurité alimentaire en Israël se déroule sur trois fronts - l'appareil du ministère de l'Éducation qui distribue des repas chauds aux enfants des écoles primaires dans le besoin ; l'initiative nationale de sécurité alimentaire qui apporte des solutions à 26 000 familles ; et divers organismes de bienfaisance alimentaires.

« Les organisations civiles ne devraient pas porter cette charge. Cela nécessite une solution gouvernementale. De plus, la société ne s'occupe pas des personnes âgées et cela doit changer. »

Inbal, une mère de deux enfants, raconte son combat : « J'ai deux emplois et je suis la seule à subvenir aux besoins. Nous en sommes à un point où nous devons parfois choisir entre le pain et le lait, car il n'y a tout simplement pas assez d'argent pour les deux. Sans l'aide d'organismes comme Pitchon Lev (une association qui vient en aide aux familles démunies), nous ne pourrions pas survivre. »

« Parfois, je vais sans manger, mais je m'assure que les enfants ont toujours quelque chose, mais nous devons nous en tenir à l'essentiel. Du pain et du fromage. Nous devons parfois choisir entre la nourriture et les vêtements d'hiver. Il y avait des jours où je ne pouvais même pas me permettre des couches pour ma fille. »

Le ministre du Bien-être et des Affaires sociales, le député Ya'akov Margi, a qualifié les conclusions du rapport « d'incompréhensibles ».

« J'ai demandé à mon ministère et à l'Institut national d'assurance de proposer un plan pour éradiquer la pauvreté et améliorer l'état de la sécurité nutritionnelle. Je pousserai le gouvernement à mettre en place les solutions appropriées. »

Le rabbin Yoav Ben-Tzur, qui travaille au ministère, a déclaré : « Nous voyons la partie la plus vulnérable de la population israélienne s'effondrer sous le poids du coût de la vie et être obligée de sauter des repas. Des centaines de milliers d'enfants vont à l'école le ventre vide. Nous ne pouvons pas tolérer cela. Nous agirons sur tous les fronts pour que les familles et les enfants n'aient jamais à sauter un autre repas. »

Yarona Shalom, directrice générale de l'Institut national d'assurance, a déclaré : « Dans un pays développé, c'est une situation qui nécessite une législation pour y remédier. Nous devons augmenter les allocations et réduire les paramètres requis pour y avoir droit. Dans les prochains jours, l'Institut national d'assurance présentera plusieurs nouvelles lignes directrices en la matière. »