Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le Parlement européen a demandé mercredi à l'UE d'inscrire les Gardiens de la révolution iraniens sur la liste des organisations terroristes, accusant la force de la répression des manifestants et de la fourniture de drones à la Russie, a rapporté Reuters.

Dans un texte soutenu par une écrasante majorité de législateurs, le Parlement européen a condamné « la répression brutale par l'Iran, y compris le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), contre les manifestations après la mort de Mahsa Amini, suite à son arrestation violente, ses abus et ses mauvais traitements traitement par la "police de la moralité" iranienne ».

Le texte appelle l'UE et ses États membres à inclure le CGRI sur la liste terroriste du bloc « à la lumière de son activité terroriste, de la répression des manifestants et de sa fourniture de drones à la Russie », selon Reuters.

Au total, 598 membres du parlement ont voté pour, tandis que neuf ont voté contre et 31 se sont abstenus.

Le Parlement européen n'a pas le pouvoir d'obliger l'UE à ajouter le CGRI à sa liste, mais le texte proposé par la députée conservatrice polonaise Anna Fotyga représentait un message politique clair à Téhéran.

Désigner le CGRI comme groupe terroriste signifierait que le fait d'en faire partie serait considéré comme une infraction pénale par l'UE, et tous ses avoirs dans le bloc seraient gelés. Il ne pourrait pas non plus recevoir de fonds de citoyens ou d'entreprises de l'UE.

Des manifestations se sont emparées de l'Iran après la mort le 16 septembre d'Amini, 22 ans, après son arrestation par la police des mœurs.

Des centaines de manifestants ont été tués dans les troubles à l'échelle nationale, dont des dizaines de mineurs. En outre, les autorités iraniennes ont exécuté plusieurs personnes reconnues coupables d'avoir participé aux manifestations.

Le vote de mercredi est intervenu quelques jours après que la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré qu'il était important que l'UE mette le CGRI sur liste noire en tant qu'organisation terroriste.

Dans une série de tweets, Baerbock a noté que des sanctions individuelles avaient été imposées à des dizaines de dirigeants du CGRI depuis octobre.

Elle a ajouté que sanctionner des membres individuels du CGRI n'est pas suffisant et que l'inscription des Gardiens de la révolution sur la liste des organisations terroristes est politiquement importante et logique. Baerbock a également noté que les obstacles juridiques doivent être levés avant d'inscrire le CGRI sur la liste noire et que l'Allemagne a contacté l'UE pour clarifier ces exigences.

Le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen a salué le vote de mercredi, déclarant : « Une étape importante dans la lutte contre le régime iranien ! Je salue la décision du Parlement européen de recommander de déclarer les Gardiens de la révolution comme organisation terroriste. »

« L'Iran exporte le terrorisme dans le monde entier, et les gardiens de la révolution sont la plus grande organisation terroriste au monde. Dans les discussions politiques que j'ai eues depuis mon entrée en fonction, j'ai soulevé devant tous les ministres et dirigeants des affaires étrangères l'importance de la lutte contre le régime iranien, tant dans le domaine nucléaire que dans le domaine du financement et du ciblage du terrorisme », a écrit Cohen.

« Je remercie le personnel du ministère des Affaires étrangères des missions israéliennes en Europe et de l'ambassade d'Israël auprès de l'UE à Bruxelles ainsi que les partenaires des agences pour leurs efforts à cet égard », a-t-il ajouté.