Israël : Défense au Moyen-Orient

Au milieu des récentes tensions sécuritaires dans le nord, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a pris la parole jeudi soir pour la "Journée de la résistance", où il a marqué 23 ans depuis que Tsahal a quitté le Liban, et a répondu aux déclarations faites par la Direction du renseignement militaire israélien Aharon Haliva.

« Ce n'est pas vous qui menacez la guerre, c'est nous qui le faisons », a souligné Nasrallah. « Et une telle guerre inclura toutes les frontières d'Israël ». Il a ajouté que « toute mauvaise action en Palestine, en Syrie ou en Iran pourrait conduire à une guerre majeure ».

Il a ajouté qu’ « après le retrait israélien du Liban en 2000 et le retrait de Gaza, le concept de « Grand Israël » n'existe plus. Aujourd'hui, il se cache derrière des murs de feu et n'est pas en mesure d'imposer ses conditions dans les négociations avec les Palestiniens. L'hégémonie américaine n'existe plus dans le monde, et la mentalité dans le monde arabe a changé, et c'est ce qui inquiète Israël ».

Le responsable du Hezbollah a déclaré que toute guerre incluant toutes les frontières d'Israël aura « des centaines de milliers de combattants participant à la campagne » et a affirmé que « le front israélien fait face à un recul idéologique, il est faible ».

« Nous avons l'espoir de libérer la Palestine, de prier dans la mosquée Al-Aqsa et de nous débarrasser de l'entité occupante », a-t-il ajouté.

Il a ensuite évoqué les processus de normalisation entre Israël et les pays arabes et musulmans de la région. « L'ennemi israélien a réussi à normaliser ses relations avec certains États arabes, mais il n'a pas réussi à normaliser ses relations avec son propre peuple. L'occupant israélien s'est rendu compte que les régimes arabes étaient incapables de le faire, alors ils imposent la normalisation à leur peuple ».

« Bien que l'Iran soutienne les Palestiniens, ce sont eux qui décident et ce sont eux qui opèrent au sein de la résistance. L'une des transformations les plus importantes qui ont eu lieu est le pouvoir dissuasif des forces de résistance. Les Israéliens n'ont pas réussi à renforcer leur propre pouvoir de dissuasion et réalisé qu'ils paieront le prix de chaque crime qu'ils commettent », a-t-il ajouté.

Mercredi dernier, Haliva, a participé à la conférence Herzliya à l'Université Reichman et a averti que « parfois, malheureusement, Nasrallah est sur le point de commettre une erreur qui pourrait dégénérer la région en une guerre majeure. Il est proche de cette erreur au Liban et en Syrie ».

« A cela, j'ajoute également la confiance en soi croissante du président Assad. Nous avons vu sa dernière visite en Arabie saoudite, l'étreinte avec Mohammed ben Salmane et la façon dont il n'écoute pas avec mépris le discours de Zelensky, à côté du fait qu'il approuve le lancement d'un drone iranien depuis le territoire syrien ».

« Tout cela crée un fort potentiel d'escalade dans la région et nous devons nous préparer à ce que nos ennemis ne comprennent pas le message que nous transmettons. Ne vous y trompez pas, nous sommes prêts à utiliser la force et ferons tout notre possible et tout le nécessaire pour apporter la paix », a-t-il poursuivi.

Il a également ajouté que « l'Iran est entré en 2023 sous un angle négatif - les émeutes, la fourniture d'armes à la Russie, qui se poursuit à ce jour, et la vraie critique contre l'Iran n'était pas sur la question nucléaire mais sur cette question ».

« Cela découle de processus mondiaux entiers de la compréhension que pour tous les acteurs impliqués, il est impossible de s'appuyer uniquement sur un pilier, aussi bon soit-il, et donc des accords sont signés, des alliances sont formées et l'État d'Israël doit examiner en profondeur sa position dans la région face à ces évolutions ».

« Même aujourd'hui, Israël est un pays d'atouts. Il a des capacités technologiques, militaires et de renseignement ainsi qu'une économie forte, et c'est un pays puissant qui doit tirer parti de ses atouts. Cela nécessite un partenariat avec les États-Unis et une compréhension du réseau qui se développe et où il convient de se positionner. »