Mardi, des troupes israéliennes opérant dans le sud de la Syrie ont essuyé des tirs d'un groupe d'hommes armés, ont indiqué les Forces de défense israéliennes (FDI). Les médias locaux ont rapporté que plusieurs Syriens avaient été tués lors des échanges de tirs.
Les soldats israéliens sont indemnes.
Dans un bref communiqué, l'armée a indiqué que des hommes armés avaient ouvert le feu sur les forces israéliennes opérant près de la ville de Deraa, dans le sud du pays. « Les troupes ont riposté et l'aviation israélienne les a frappées », a indiqué l'armée. « Des impacts ont été identifiés.»
Les autorités locales ont indiqué que les bombardements israéliens avaient tué au moins cinq personnes dans le village de Kuya, près de Deraa. Des informations ont également fait état de forces terrestres opérant dans la zone.
Les habitants du village ont fui les tirs israéliens, ont ajouté les autorités.
Des troupes israéliennes sont stationnées à l'intérieur de la zone tampon, le long de la frontière israélo-syrienne, depuis la chute du régime de Bachar el-Assad en décembre 2024.
L'armée israélienne décrit sa présence dans cette zone, occupée par des Casques bleus de l'ONU jusqu'à la chute du régime d'Assad, comme une mesure temporaire et défensive, bien que le Premier ministre Benjamin Netanyahou ait déclaré le mois dernier que les troupes y resteraient pour une durée illimitée afin de maintenir la sécurité d'Israël.
Netanyahou a également déclaré qu'Israël exigeait la « démilitarisation complète du sud de la Syrie des troupes du nouveau régime syrien dans les provinces de Quneitra, Deraa et Suweyda ».
Plus tôt mardi, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé des cibles sur deux bases aériennes en Syrie, les dernières frappes visant des sites militaires liés à l'ancien régime d'Assad.
Les frappes ont été menées sur les bases aériennes de Palmyre et T-4, dans la province de Homs, qui a été frappée à plusieurs reprises en raison de son rôle dans le trafic d'armes régional.
Dans un communiqué, l'armée a déclaré avoir ciblé les « capacités militaires restantes » sur les aérodromes, après les avoir bombardés lors d'une première série de bombardements quelques jours plus tôt.
« Tsahal continuera d'agir pour éliminer toute menace pesant sur les citoyens israéliens », a-t-elle ajouté.
Les premières frappes, menées dans la nuit du 21 mars, ont été qualifiées d'« importantes » par des sources militaires et auraient détruit des capacités qui permettraient de préserver la supériorité aérienne d'Israël dans la région.
Deux membres du personnel de la défense syrienne ont été blessés lors de la première frappe à Palmyre, selon les médias locaux.
Suite à l'effondrement du régime d'Assad face aux rebelles islamistes en décembre, Israël s'est engagé à détruire les armes en Syrie, craignant qu'elles ne tombent entre les mains de « forces hostiles » susceptibles de l'attaquer.
Les frappes en Syrie ont suscité condamnations et inquiétudes, notamment de la part du dirigeant syrien par intérim Ahmed al-Sharaa, ainsi que de l'Union européenne.
Lundi, lors d'une visite à Jérusalem, la haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, Kaja Kallas, a averti que les frappes israéliennes en Syrie, ainsi que contre des cibles du Hezbollah au Liban, menaçaient d'aggraver la situation.
« Les actions militaires doivent être proportionnées, et les frappes israéliennes en Syrie et au Liban risquent de provoquer une nouvelle escalade », a déclaré Kallas lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar.
« Nous estimons que ces actions sont inutiles, car la Syrie n'attaque pas Israël pour l'instant, ce qui alimente une radicalisation accrue, également dirigée contre Israël », a déclaré Kallas aux journalistes.
Si la chute d'Assad a mis fin à plus de dix ans de guerre civile, une nouvelle vague de violences sectaires a fait craindre que le nouveau gouvernement ne soit pas en mesure de maintenir efficacement la paix en Syrie.
Les dirigeants israéliens ont toujours affirmé ne pas faire confiance à Sharaa, que le ministre de la Défense, Israël Katz, a qualifié de « leader islamique extrémiste ». Sharaa, qui utilisait auparavant le nom de guerre d'Abou Mohammed al-Julani, dirigeait Hayat Tahrir al-Sham, branche syrienne d'Al-Qaïda, bien qu'il ait depuis cherché à prendre ses distances avec le groupe terroriste djihadiste.
Sharaa a qualifié d'« absurdes » les menaces israéliennes et les propos de Katz, et son gouvernement a dénoncé les frappes continues d'Israël dans le pays, ainsi que la présence de Tsahal dans une zone tampon du sud de la Syrie.
