L'armée israélienne a publié vendredi les résultats de son enquête approfondie sur les événements du 7 octobre au kibboutz Nirim, après que les conclusions ont été présentées aux membres du kibboutz, aux familles des personnes assassinées et enlevées, ainsi qu'aux familles des soldats israéliens stationnés au poste de la « Maison Blanche » voisin au moment de l'attaque.
L'enquête affirme sans équivoque que l'armée israélienne a « failli à sa mission de protection des résidents du kibboutz » contre l'attaque surprise meurtrière du Hamas.
Lors du massacre du kibboutz Nirim, cinq civils ont été assassinés, cinq ont été enlevés (dont trois ont été libérés et deux ont été assassinés en captivité) et huit soldats israéliens ont été enlevés et emmenés à Gaza (trois ont été restitués sous forme de corps, trois ont été déclarés morts et cinq sont toujours en captivité, dont deux sont en vie). Selon les conclusions de l'enquête, environ 150 terroristes se sont infiltrés dans le kibboutz et l'avant-poste voisin en trois vagues successives et ont commis, pendant des heures, meurtres, massacres, pillages et autres crimes cruels. Le matin de l'attaque, les combattants du 51e bataillon de la brigade Golani et les combattants blindés du 77e bataillon de la 7e brigade étaient actifs dans la zone, et l'escouade de sécurité du kibboutz ne comptait que huit combattants.
L'enquête dresse un tableau complexe des événements : lorsque l'attaque du Hamas a commencé à 6 h 29, le commandant du kibboutz a ordonné aux habitants de pénétrer dans les zones protégées. Un commandant de la brigade sud a identifié une brèche dans la clôture et s'est rendu sur le terrain, a déclaré la « guerre » et a mobilisé les forces. Les terroristes ont commencé à pénétrer dans le kibboutz vers 6 h 42, après avoir mis hors service les caméras de surveillance et les systèmes de défense. Le commandant de brigade a affronté des terroristes à l'extérieur de la clôture, a livré bataille, est entré dans le kibboutz et a été grièvement blessé. Trois soldats de la brigade du commandant, qui tentaient de l'évacuer et de le protéger, sont tombés au combat.
Un char posté sur la clôture a détruit une escouade terroriste, mais a été touché par un missile antichar. L'équipe SWAT a éliminé une autre escouade. Un autre char, commandé par le capitaine Omer Neutra (dont le corps est conservé à Gaza), a été touché par des missiles et mis hors service, et quatre soldats ont été enlevés. Au même moment, des combattants de la Golani ont tué plusieurs terroristes qui tentaient de s'infiltrer dans le kibboutz.
L'enquête indique un moment critique : les premières forces militaires ont quitté le kibboutz, aucun terroriste n'ayant été identifié. Peu après, des dizaines d'autres terroristes ont franchi une autre brèche dans la clôture et se sont livrés au massacre et aux enlèvements de civils. Les habitants du kibboutz ont bravement affronté les terroristes qui ont pris le contrôle des habitations, incendié des véhicules et se sont barricadés dans les abris antiaériens. Ce n'est qu'en fin d'après-midi que des forces plus importantes sont arrivées au kibboutz et ont éliminé les derniers terroristes.
Les principales conclusions de l'enquête font état de graves lacunes dans la formulation d'une vision actualisée de la situation, dues à la rupture de la chaîne de commandement et à l'effondrement des centres de commandement, ainsi qu'à des difficultés de communication entre les forces sur le terrain et les communautés.
L'enquête souligne l'arrivée rapide du commandant de brigade et les combats de l'équipe de combat de la compagnie durant les premières heures, qui ont permis de stopper le gros des forces ennemies.
De plus, les actions des civils armés du kibboutz Nirim et des membres de son unité de sécurité sont signalées, ainsi que les tirs d'un hélicoptère de chasse qui ont contribué au retrait de certains terroristes.
Parmi les principaux enseignements tirés de l’enquête : la nécessité de formuler une défense basée sur une large zone de sécurité et des actions préventives contre tout ennemi, ainsi que l’établissement de postes de Tsahal avant les colonies.