Pour la première fois, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a annoncé mardi qu’il reconnaissait le génocide arménien de la Première Guerre mondiale.
Les propos de Netanyahou ont été tenus lors d’une interview sur le podcast PBD, animée par Patrick Bet-David.
Bet-David a lancé le débat en contrastant la reconnaissance quasi universelle de l’Holocauste avec l’absence de reconnaissance plus large des génocides arménien et assyrien.
« Pour quiconque ne reconnaît pas le génocide arméno-assyrien, s’il y a un pays que j’aurais attendu sur la liste des pays ayant reconnu les génocides arménien, assyrien et grec, c’est bien Israël », a déclaré Bet-David.
Il a ensuite directement demandé au Premier ministre : « Pourquoi n’avez-vous pas encore reconnu les génocides arménien, assyrien et grec infligés par les Turcs à cette communauté ? »
En réponse, le Premier ministre Netanyahou a déclaré : « En fait, je pense que oui, car je crois que la Knesset a adopté une résolution en ce sens.»
Bet-David a exprimé son incertitude quant à la nature officielle de cette reconnaissance, demandant : « Je ne sais pas si elle vient de vous, par contre. Je ne sais pas si elle vient du Premier ministre israélien.»
Netanyahou a ensuite apporté une confirmation directe : « Oui, je viens de le faire.»
Pendant de nombreuses années, Israël s'est abstenu de reconnaître le génocide arménien en raison de ses bonnes relations avec la Turquie, mais celles-ci se sont considérablement détériorées depuis le début de la guerre.
La Knesset devait se prononcer sur la reconnaissance du génocide arménien par l'Empire ottoman des massacres d'Arméniens pendant la Première Guerre mondiale. Cependant, Tamar Zandberg, alors députée du Meretz et à l'origine de la motion, a déclaré que le vote avait été annulé en raison de l'opposition du gouvernement.
Les Arméniens réclament depuis longtemps une reconnaissance internationale des massacres de 1915-1917, perpétrés sous l'Empire ottoman, comme un génocide, qui, selon eux, a coûté la vie à environ 1,5 million de leurs concitoyens.
La Turquie, État successeur de l'Empire ottoman, rejette fermement l'idée que les massacres, l'emprisonnement et la déportation forcée des Arméniens de 1915 constituent un génocide.
Le changement d'attitude de Netanyahou sur cette question intervient alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan multiplie les attaques verbales contre Israël depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre 2023.
Les deux pays étaient en passe de rétablir des relations tendues avant l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.
En mars, Erdogan a fustigé Israël, le qualifiant d'« État terroriste » après des frappes surprises contre des cibles terroristes dans la bande de Gaza.
En juin, le président turc a affirmé que le gouvernement de Netanyahou représentait la menace la plus importante pour la sécurité au Moyen-Orient.
