Selon John Hurley, sous-secrétaire au Trésor américain chargé du terrorisme et du renseignement financier, les États-Unis cherchent à tirer profit d'une situation stratégique au Liban pour couper les vivres au Hezbollah et faire pression sur le groupe terroriste afin qu'il désarme.
Dans un entretien accordé à Reuters vendredi soir, M. Hurley a révélé que l'Iran avait versé environ un milliard de dollars au Hezbollah cette année, malgré les sanctions occidentales massives qui ont durement frappé l'économie iranienne.
Les États-Unis poursuivent leur politique de « pression maximale » visant à freiner l'enrichissement d'uranium iranien et son influence régionale, notamment au Liban, où les capacités militaires du Hezbollah ont été anéanties lors de la guerre de 2023-2024 contre Israël.
« La situation est propice au Liban. Si nous parvenons à obtenir le désarmement du Hezbollah, le peuple libanais pourra récupérer son pays », a déclaré M. Hurley à Reuters.
« La clé, c'est d'éliminer l'influence et le contrôle iraniens, à commencer par les sommes colossales qu'ils injectent dans le Hezbollah », a-t-il ajouté depuis Istanbul, lors d'une tournée régionale qui le mène en Turquie, au Liban, aux Émirats arabes unis et en Israël.
Hurley, en sa première tournée au Moyen-Orient depuis sa prise de fonctions sous la présidence de Donald Trump, a rencontré des responsables, des banquiers et des chefs d'entreprise pour les inciter à condamner l'Iran.
« Malgré toutes les difficultés que l'Iran a traversées, malgré une économie en mauvaise posture, ils continuent d'injecter des sommes considérables dans leurs groupes terroristes affiliés », a déclaré Hurley.
La semaine dernière, Washington a imposé des sanctions à deux individus accusés d'avoir utilisé des bureaux de change pour financer le Hezbollah, désigné comme organisation terroriste par les États-Unis, plusieurs gouvernements occidentaux et des pays du Golfe.
Israël continue de surveiller les efforts du Hezbollah pour reconstituer son arsenal, ce qu'il a entrepris malgré un accord de cessez-le-feu conclu il y a un an.
Samedi, l'armée israélienne a frappé et neutralisé un terroriste du Hezbollah dans la région de Baraashit, au sud du Liban.
Dans un communiqué, le service de presse de Tsahal a expliqué que le terroriste était impliqué dans des tentatives de réhabilitation des infrastructures militaires du Hezbollah dans la région, et que ses actions constituaient une violation des accords entre Israël et le Liban.
Plus tôt samedi, des soldats de la 210e division de Tsahal ont mené une opération dans la région de Chebaa, au Sud-Liban, neutralisant deux terroristes appartenant aux « Brigades de la Résistance libanaise », une organisation terroriste opérant sous le commandement du Hezbollah.
Jeudi, Tsahal a mené une série de frappes contre des infrastructures terroristes et plusieurs dépôts d'armes appartenant à la Force Radwan du Hezbollah au Sud-Liban, expliquant que le Hezbollah poursuit ses tentatives de réinstallation d'infrastructures terroristes dans la région, dans le but de nuire à l'État d'Israël.
La semaine dernière, lors d'une réunion d'information sur la sécurité convoquée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, de hauts responsables de la défense ont lancé de graves avertissements, indiquant que le Hezbollah procédait à un réarmement rapide et à une reconstruction de ses infrastructures au Sud-Liban.
Le Hezbollah devait désarmer aux termes du cessez-le-feu conclu avec Israël en novembre dernier, mais son chef, Naïm Qassem, a maintes fois affirmé que le groupe ne s'y soumettrait pas.
Le gouvernement libanais a récemment chargé l'armée d'élaborer un plan de désarmement du Hezbollah d'ici fin 2025. Qassem a immédiatement rejeté cette proposition.
