Le journal libanais Ad-Diyar a publié mardi soir de nouveaux éléments concernant la disparition d'Ahmad Shukr, ancien responsable de la sécurité libanaise, qui aurait été enlevé par le Mossad en raison de ses liens avec le soldat israélien Ron Arad, porté disparu.
Selon le journal, Shukr aurait été attiré dans le quartier d'Al-Sunwara, près de sa ville natale de Nabi Shayth, dans la vallée de la Bekaa au Liban. Son téléphone portable y aurait été localisé et son signal capté pendant 37 secondes avant que toute trace de lui ne disparaisse.
D'après Ad-Diyar, Shukr aurait pu être transféré dans la région du mont Hermon, en compagnie d'un membre de la famille Al-Kassab.
Les médias libanais avancent deux hypothèses pour expliquer la disparition de Shukr : soit il aurait coopéré et quitté le Liban de son plein gré, soit il aurait été enlevé.
Le journal saoudien Al-Sharq Al-Awsat a publié un article d'une source libanaise indiquant que l'enlèvement aurait été perpétré par deux citoyens suédois, dont l'un est d'origine libanaise. Selon cette source, les deux individus seraient arrivés au Liban deux jours seulement avant la disparition de Shukr, via l'aéroport international Rafik Hariri. L'un des suspects a quitté le pays, tandis que l'autre serait toujours au Liban. Il est toutefois possible que ce dernier soit un agent des services de renseignement utilisant une fausse identité et ayant depuis disparu.
L'enquête, toujours selon la source, s'appuie sur les images des caméras de surveillance et l'analyse des données de communication, qui ont révélé des indices laissant penser que Shukr a été victime d'un piège et d'un enlèvement.
Issu d'une famille liée au Hezbollah, Shukr a vu sa disparition raviver la polémique autour de l'enlèvement du navigateur israélien Ron Arad, survenu au Sud-Liban en 1986. Son frère, Hassan Shukr, membre du Hezbollah, a été tué lors de l'opération « Loi et Ordre » en 1988, au cours de laquelle les forces de Tsahal ont mené un raid contre des bases du Hezbollah. Hassan Shukr aurait également combattu au sein d'un groupe dirigé par Mustafa Dirani, qui, selon certaines sources, aurait participé à l'enlèvement de Ron Arad et l'aurait ensuite transféré chez un membre de sa famille, dans le village de Nabi Shayth, avant sa disparition.