Lorsque les soldats sont entrés dans le sous-sol inondé d’un des QG de Saddam Hussein, plus précisément dans celui de la police secrète, les américains ont étés très surpris. Pas d’armes ici. Mais un héritage de la disparition de l’une des plus anciennes communautés juives du monde. Il y avait là un trésor inestimable…

Des rouleaux de Torah et des Haggadas de pessah vieilles de plusieurs siècles. Et il y avait également des actes de mariage, des documents d’universités juives, des papiers financiers – en fait, toute la vie de la communauté juive y était présente et avait été saisie par le Mukhabarat lorsque les juifs ont dû fuir l’Irak sous la pression et la persécution.

Dans le sillage de la libération américaine de l’Irak en 2003, des milliers de documents, inondés, ont été exfiltrés avec l’aide du vice-président américain président Cheney, avec la promesse qu’ils seraient rendus une fois restaurés. Aujourd’hui, les documents sont toujours gardés dans un immeuble de College Park. Ils ont été restaurés et le gouvernement irakien exige qu’ils soient rendus sous le prétexte “ils sont propriété du peuple irakien.”

«Ils représentent une partie de notre histoire et une partie de notre identité. Il y avait une communauté juive en Irak depuis 2500 ans», a déclaré Samir Sumaidaie, l’ambassadeur d’Irak aux États-Unis. “Il est temps que ces papiers soient rapatriés.”
Une délégation de haut niveau, dirigée par le vice-ministre de la Culture Taher al-Humoud, a rencontré jeudi de hauts responsables du département d’Etat dans le même but… Mais des personnes, très impliquées dans la sauvegarde des documents, saints ou non, affirment que c’est aux juifs de pouvoir disposer des rouleaux de Torah et des Haggadah, puisque ces documents ont étés volés aux juifs qui ont dû fuir le pays. Aujourd’hui, 80% de ces irakiens ou de leurs desendants vivent en Israël.

«Je ne vois aucune raison pour que cela retourne en l’Irak, parce que c’est le patrimoine de la communauté juive l’Irak. Peu importe la raison, ces documents doivent êtres remis à des juifs. Des rouleaux de Torah ne peuvent êtres gardés précieusement par un état qui à fait fuir les juifs” dit Harold Rhode, un ancien du département de la Défense. “Quand ils sont partis d’Irak, ils l’auraient emporté avec eux s’ils avaient pu le prendre avec eux. Ils n’ont pas abandonner les rouleaux de Torah.”
Le Département d’Etat n’a pas contesté l’argument d’une partie ou de l’autre. Mais une autre préoccupation est l’état des matériaux. Il y en a 3500. Mais beaucoup sont encore en piteux 2tat malgré la restauration. Et pour cause, le tout a été retrouvé sous 2 mètres d’eaux d’égouts qui avaient envahi le sous-sol du QG.

Susan Cooper, porte-parole pour les Archives nationales a déclaré que son agence ne prendrait pas position sur le sujet.. Mais elle estime “devoir travailler encore des années avant qu’ils soient vraiment tous en état correct. Ils sont toujours très fragiles et ont des moisissures.”

Le NARA a dépensé un peu moins de 1 million de dollar la stabilisation de la matière. Des membres du personnel ont récemment étés recrutés pour nettoyer et numériser les documents. Le NARA estimait en 2003 qu’il faudrait 1.5 million pour tout restauré. Il en faut aujourd’hui 3 millions. Le ministre irakien Sumaidaie pense de son côté qu’il faudrait 6 millions de dollars. Mais dit de l’autre côté “les documents sont aujourd’hui assez propre pour être rendu. La décomposition des documents est arrêtée.” En fait, il dit le contraire des spécialistes américains sans même avoir pu voir les documents en question ! Puis il ajoute “l’Irak peut tout restaurer et bien plus rapidement. En Israël, le responsable de la communauté irakienne le dit clairement: “si restaurer veut dire brûler, alors oui, ils peuvent faire cela très vite! Ils aimeraient tant faire oublier l’histoire juive du pays…”

Dov Zakheim, un haut responsable du Pentagone sous l’administration de George W. Bush, est lui aussi opposé à l’envoi du matériel à l’Irak. «Je n’ai aucune sympathie pour un gouvernement qui a volé les propriétaires légitimes et dont un gouvernement successeur affirme que ces papiers leurs appartiennent”, dit-il. “C’est comme si allemands ne voulaient pas rendre les biens spoliés.” Logique imparable !

Iraq se dit aujourd’hui prêt à discuter avec chaque personne qui voudrait récupérer quelque chose. “Si un juif prouve qu’un papier ou un document est à lui, il peut le reprendre.” Mauvaise blague quand on sait les conditions dans lesquelles les juifs sont partis d’Irak.