Politique Israël

"Le gouvernement a décidé de libérer des terroristes, et je vous demande : pourquoi ? En échange de quoi ? Qu'avons-nous reçu ? Ce franchissement de ligne, de relâcher des assassins, est dangereux pour la lutte contre le terrorisme."

Ces paroles ont été prononcées il y a cinq ans, lorsque le gouvernement de Kadima a libéré 200 terroriste comme "geste" envers Abbas. Seulement deux d'entre eux avaient du sang sur les mains.

Netanyahou, alors chef de l'opposition, avait dit à l'époque que, contrairement à ce que le gouvernement prétendais, la libération de terroristes ne renforce pas Mahmoud Abbas. "Cela affaiblit Israël et renforce les éléments terroristes. La majorité du public, une grande partie du public, comprend que cela est inacceptable et reflète une faiblesse et une perte de sens. Le gouvernement a perdu sa direction, si il a jamais eu une direction depuis le début."

"Au lieu de prendre une position ferme contre le terrorisme, le gouvernement Kadima continue de libérer des centaines de terroristes en échange de rien," avait accusé Netanyahou, ajoutant que "le Likoud va remplacer les faiblesses de Kadima par une politique agressive et intransigeante envers le terrorisme."

Gidéon Saar, alors président du Likoud, a déclaré a l'époque : "la décision du gouvernement écrase la confiance du public, que les meurtriers et les terroristes soient traduits en justice, et cela va nuire à la sécurité des citoyens d'Israël et les tentatives de libérer Shalit."

"On ne peut imaginer comment cette libération de 200 terroristes, gratuite, aura une incidence sur les demandes que feront le Hamas."

Ces mots sont en contraste frappant avec la décision du premier ministre, qui a voté une motion au cabinet, de libérer 104 terroristes condamnés, avec du sang sur les mains, le geste le plus condamné par Netanyahou il y a seulement cinq ans.

Depuis, Netanyahou a libéré plus de 1000 terroristes en échange de Shalit, et plus d'une centaine ici, en échange de rien du tout, comme seul "geste" de bonne volonté envers Abbas.

La décision a été adoptée par une majorité de 13 ministres pour, sept contres, et deux abstentions.

Ceux qui ont voté en faveur de la libération des terroristes sont, outre Netanyahou, les ministres Yaalon, Lapid, Saar, Steinitz, Landvert, Livni, Piron, Aharonovitch, Cohen, German, Peretz et Perry.

Ceux qui ont voté contre sont les ministres Katz, Bennett, Erdan, Ariel, Landau, Shamir et Orbach.

Les ministres Shalom et Livnat se sont abstenus.

Pendant ce temps, dimanche, le chef du Shin Bet, Yoram Cohen, a mis en garde les ministres du gouvernement contre la libération de prisonniers comme "geste" envers l'autorité palestinienne.

Cohen a expliqué que la libération des terroristes diminuerait la sécurité "à la fois à cause de la menace immédiate pour le public, et en raison de l'érosion de la dissuasion."

"La possibilité que ces prisonniers retournent au terrorisme est relativement importante," a-t-il dit. L'expérience montre que plus les années passent, plus les prisonniers libérés ont tendance à revenir aux activités qui ont provoqué leur arrestation," a-t-il ajouté.

Le geste de libérer des terroristes est profondément impopulaire parmi la population israélienne, les sondages montrant que près de 85% des israéliens s'opposent à une telle mesure.