Politique Israël

Dans la première semaine de l'opération Bordure Protectrice au début du mois de juillet, 57% des israéliens étaient satisfaits de Netanyahou, selon un sondage de la deuxième chaîne de télévision fait pas Shiluv Millward Brown Market Research. Ce chiffre est monté à 82% le 23 juillet, après que les forces terrestres soient entrées dans Gaza.

Mais Netanyahou est revenu sur terre lundi soir lorsque les données ont montré que 50% des israéliens étaient mécontents de lui, et seulement 38% satisfaits, une baisse de 17% depuis un autre sondage publié jeudi dernier.

Ce sondage ne prend donc pas non plus en compte le nouvel "accord de cessez-le-feu" signé par Netanyahou au détriment de l'avis de la moitié de ses ministres et probablement d'une grande majorité de la population. On peut donc facilement présumer que la cotte de popularité de Netanyahou a encore perdu de nombreux points entre lundi soir et mardi soir, moment de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu qui permet au groupe terroriste Hamas de clamer "victoire".

Le nombre de morts parmi les soldats de Tsahal, souvent dus à la politique israélienne de prévenir où et quand une attaque terrestre aura lieu, est probablement pour beaucoup dans la baisse de la popularité du premier ministre. En effet, c'est du jamais vu dans l'histoire qu'une armée prévient son adversaire de ses futures actions, laissant logiquement à ce dernier le temps de se préparer, et, dans le cas du groupe terroriste Hamas, de piéger les zones des futures incursions terrestres.

L'incapacité maladive de Netanyahou à prendre des décisions dures face au regard de la communauté internationale y est aussi pour beaucoup. La guerre sans but de Netanyahou n'a eu qu'un seul résultat pour Israël : deux mois d'été gâchés pour la population du sud et du centre du pays, des "vacances" terrifiantes pour les enfants de ces régions et tout ça pour nous retrouver aujourd'hui avec les groupes terroristes de Gaza qui clament une victoire. Bien entendu, ces revendications, au milieu de Gaza en ruine, avec un Hamas probablement "handicapé à vie", sont ridicules, mais il reste que le Hamas est toujours là, qu'il dirige toujours la bande de Gaza, et que c'est lui, et non Israël, qui décide le moment d'une trêve ou de la reprise des combats.

Nous le répétons donc, la cotte de popularité de Netanyahou est probablement bien en dessous de ce que le montre ce sondage publié lundi.

Le traitement par Netanyahou des habitants du sud du pays reçoit également des résultats médiocres selon le sondage. La question sur la popularité de Netanyahou portait non seulement sur sa gestion de l'opération Bordure Protectrice, mais également sur les retombées économiques sur les habitants du sud d'Israël.

Curieusement, les chances d'élections anticipées ont chutées, en raison d'une anomalie dans le système politique israélien. En effet, plus un gouvernement est populaire, plus des élections anticipées sont susceptibles de se tenir si les partis de la coalition peuvent y gagner quelque chose. Moins un gouvernement est populaire, plus stable il est, parce que les partis en charge ne se risqueront pas à l'ouverture d'une campagne électorale.

Donc, malheureusement pour Israël, Netanyahou n'a probablement pas à s'inquiéter, car il va avoir le temps qu'il lui faut pour corriger son image.