Israël : infos Société

Les excuses d'Israël à la Turquie concernant la mort de neufs extrémistes turcs à bord du navire Mavi Marmara n'ont pas porté très loin, et les soldats israéliens seront poursuivis devant les tribunaux, a déclaré lundi un turc blessé lors de l'incident.

Dans un rapprochement négocié par le président américain Barack Obama, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a présenté ses excuses à son homologue turc Tayyip Erdogan, le 22 mars, pour les morts, et a promis une compensation aux familles des victimes et aux blessés, convenant également de faciliter le blocus de la bande de Gaza aux mains des terroristes islamistes du Hamas. Erdogan a déclaré que ces gestes réunissaient les conditions pour une normalisation des relations avec son ancien allié.

Le secrétaire d'état américain John Kerry a déclaré lors d'une visite à Istanbul dimanche que le rétablissement complet des liens entre la Turquie et Israël était vital pour la stabilité de la région.

Avec ses excuses, Israël vise à mettre fin à une crise diplomatique de trois ans avec la Turquie, autrefois son plus proche allié régional.

Dans le cadre de l'accord d'indemnisation, Israël veut que les poursuites contre ses soldats soient abandonnées.

"Nous allons continuer avec les poursuites pénales que nous avons ouvert contre les soldats et commandants israéliens, et nous n'accepterons pas de laisser tomber ces poursuites si une indemnité est versé," a déclaré Musa Cogas, qui a été blessé par des tirs israéliens à bord du Mavi Marmara, qui faisait partie de la flottille à destination de Gaza.

Un tribunal d'Istanbul a entendu les accusations qui ont été portées contre quatre commandants à la retraite de Tsahal, y compris l'ex-chef de l'armée, et qui pourraient entraîner des condamnations par contumace à perpétuité. Israël a appelé ce procès un "spectacle motivé politiquement".

Ahmet Varol, un journaliste qui était sur le Marmara, a déclaré qu'une formule de résolution serait pour Israël de fournir un calendrier pour la levée du blocus de Gaza, et faire de la Turquie un moniteur de ce processus.

"Nos efforts sont pour la levée totale du blocus. Personne ne veut une compensation, et alors que des excuses peuvent avoir un sens diplomatique, elles ne signifient rien pour les victimes," a-t-il dit.

Les excuses ont au néanmoins montré qu'Israël a accepté ses torts dans l'incident, a ajouté Varol.

Un haut responsable israélien a déclaré à Reuters le mois dernier qu'Israël ne s'engage pas à mettre fin à son blocus de Gaza dans le cadre de la réconciliation avec la Turquie et pourrait sévir encore plus durement contre l'enclave palestinienne si sa sécurité est menacée.