Israël : infos Société

Les pays développes du monde se bousculent pour trouver une solution au problème des réfugiés, mais un géopoliticien israélien ne voit pas de fin à l'horizon.

Le professeur Arnon Soffer, chef de la géostratégie à l'Université de Haïfa, a déclaré lundi que la crise des réfugiés actuelle est le résultat de la croissance inégale de la population partout dans le monde, qui devrait s'empirer.

Il a dit que les populations dans les pays pauvres du monde entier continuent à exploser, alors que le taux de natalité des européens continue à décliner. Le continent de l'Europe est "suicidaire" de permettre à sa population de diminuer autant, a-t-il dit, l'appelant une culture qui "aurait plutôt des chats et des chiens que des enfants", une culture similaire à Tel Aviv, a-t-il dit en "plaisantant".

Il a utilisé le continent africain comme un exemple. Avec près d'un milliard de personnes vivant actuellement sur ce continent, et un autre demi milliard prévu dans la prochaine décennie, Soffer pense qu'il n'est pas possible de créer l'infrastructure nécessaire, les systèmes d'eau, les cliniques et les écoles pour accueillir tout le monde. Ceci, dit-il, va forcer de plus en plus de gens à chercher asile ailleurs.

"Construire l'infrastructure dans 10 ans ? Mission impossible," a déclaré Soffer. "Ils iront tous dans un endroit : l'Europe."

Il a dit que si les pays comme l'Allemagne accueillent des réfugiés à bras ouverts et ont besoin de plus de jeunes, ils peuvent faire face à un retour de bâton de leur propre population qui voudra maintenir la culture locale. Cependant, il a dit que la population musulmane en Europe n'est pas intéressée par l'assimilation, et que cela ne fera qu'aggraver le problème alors qu'il en arrive de plus en plus.

"L'Europe peut potentiellement ouvrir ses portes et accepter de plus en plus de réfugiés, mais si l'Europe dit non, je peux comprendre parce qu'ils ont peur des musulmans," a-t-il dit. "Ceci est un choc des civilisations et il ne se fera pas en Afrique ou en Asie. Il se passera en France, en Hongrie, et finira par atteindre l'Angleterre et l'Allemagne."

Il a critiqué ce qu'il a appelé l'hypocrisie de l'Europe, vantant la paix et la liberté, tandis que les "marines sanglantes de l'Europe" tournent le dos aux réfugiés venant par la mer, en les laissant se noyer dans la Méditerranée, ou permettre qu'ils souffrent sur terre avec nulle part où aller.

Soffer ne croit pas qu'Israël devrait accepter plus de réfugiés syriens, contrairement aux appels lancés par certains hommes politiques israéliens et le chef de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Il a noté que c'est un endroit enviable parce qu'Israël est le seul pays développé de la région que les réfugiés peuvent rejoindre à pied. Cependant, il a dit qu'Israël est trop petit pour absorber les réfugiés, sans préciser, comme personne ne le fait d'ailleurs, que ces réfugiés criaient encore "mort à Israël" hier, et qu'il n'y a aucune raison qu'ils aient changé d'avis en si peu de temps.

"Nous sommes un très petit pays," a déclaré Soffer. "Nous sommes en guerre continue pour les 67e dernières années. 60% d'Israël est un terrain militaire. 60% est un désert, et laissez-nous s'il vous plait un peu d'espace pour les juifs qui viendront bientôt. Donc, ceci est l'histoire d'Israël et nous ne pouvons être aussi généreux que tout le monde attend de nous. Non, nous ne pouvons pas le faire."

Soffer a dit qu'il n'y a aucun moyen d'arrêter ce qu'il appelle un "tsunami" de demandeurs d'asile venant en Europe, et ne nous attendons pas à ce qu'une solution soit trouvée dans un proche avenir en raison de l'ampleur mondial du problème.