Communauté Juive

Tu sais Judith, maintenant que tes enfants sont des hommes tu peux te laisser aller à rechercher ce qui est a la fois ta partie la plus fragile et aussi celle dont tu pressens qu’elle sera ta force … votre force à tes enfants et à toi ….
Je crois que tes enfants comprendront et accepteront ce que toi tu auras comprit... et si tu te sens plus seule désormais c’est certainement parce que tu as su faire taire tous ces manques déstabilisant pour des petits enfants et que ton amour pour eux à su combler les manques qu’il aurai pu ressentir … bref ils n’ont pas ressenti tes manques comme existentiel pour toi et a mon avis ils ont du ce dire
Un truc du genre : mais maman nous suffit...Pourquoi... etc. Et ces questionnements s’expriment de manière d’autant plus dure qu’ils sont inquiets pour toi.
Et tu pourras les rassurer lorsque tu seras toi-même rassurer en attendant tu es cette petite fille à le recherche de ce grand-père que tu as le droit de rechercher …
Respires son air… vas comme tu le ressens
Sans culpabilité … tu n’as pas le choix.
Si ce que tu écris arrive à faire que les religieux puissent réfléchir à partir du traumatisme que tu as vécu et entendre plus vite l’affirmation suivante...

Judith
......Je suis juive parce que je me ressens comme telle, parce que c’est en moi …pour mon ascendance paternelle inscrit dans mes racines.
Aidez moi en reconnaissant mes racines.. Déjà cette reconnaissance immédiate aurait pu être un baume sur ce qui n’était que plaie et recherche.
Bref cela t’aurait permis de trouver une respiration et cette légitimation immédiate aurai pu apaiser un peu tes enfants.

Sylviane encore une fois je ne peux que te remercier pour m'aider à mettre des mots sur mon ressenti. Tout ce que tu dis est vrai. Je sens que je bride encore quelque chose en moi...la religion???peut-être car parfois j'ai envie de me laisser aller à respecter le maximum de mitsvoth dans ce qu'elles ont de pur pour moi mais je "n'ose" pas par peur de ce qu'en pensera mon fils qui se revendique athée;..c'est idiot je le sais. C'est encore un frein mais je sais que je dois me laisser aller à être qui je suis réellement
Tu m'aides beaucoup à y voir clair...serais-tu psy par hasard?
Bernard, merci à toi aussi de m'encourager dans l'écriture de cet opuscule
C'est assez "gonflé" de ma part d'écrire un tel livre;..c'est à cela que je vois à quel point j'ai évolué car je sais que maintenant j'en suis capable et j'espère qu'il fera réfléchir ceux qui le liront.
Je vous laisse. Suis très fatiguée ce soir
Chabat chalom
Yehudit

Judith,
C’est certainement ce qui est çà la fois ce qu’il y a de plus complet, de plus attirant, de plus complexe, de plus intime dans cet héritage juif.
Ce que j’en ressens du moins, ce que j’en comprends, ce qui m’attire et ce qui m’interroge …
Parce que tellement riche qui parle à la fois de rapport au peuple juif et de religion.

Tu sais j’écoute pas mal de cours sur internet et lorsque le rabbin répond à une question d’élève en disant « téléphone à ton pere, au père de ton père et ainsi desuite pour tous les élèves … ce lien immédiat, proche parle du rapport d’homme à homme en même
temps que le rapport à D.

Toi, Judith tu n’as pas pu piocher dans cet héritage juif afin de choisir le tout ou ce qui te correspond plus précisément… toute cette partie de toi t’as été enlevé de force…
Cela me fait penser à une réplique de Pagnol
« La culture que j’ai on ne me l’a pas transmise, je me l’a suis prise…. «
Ce que toute cette partie de ton ascendance paternelle aurai du te transmettre, la Shoa t’en a privé…. Et pour que cela ne sois pas à jamais toi tu as ressenti l’urgence de cette rencontre.

Donc Judith quoi de plus naturel que d’aller à ce que tu ressens comme le plus pur … comme un retour à la source du tout début ..La ou ton grand-père, le père de celui-ci etc. de générations en génération se sont nourris de cet héritage la.



Ce que toute cette partie de ton ascendance paternelle aurai du te transmettre, la Shoa t’en a privé…. Et pour que cela ne so

Judith,
....Et pour que cela ne sois pas à jamais toi tu as ressenti l’urgence de cette rencontre.
Tes oncles, tantes … qui ont été pratiquant, laïque, très religieux … tu n’as pas pu voir dans ton quotidien ce qu’ils ont fait de cet héritage la.
En l’absence de modèle… tu vas toi à ce qu’il y a de plus spirituel … comme à l’essentiel par-dessus toutes les générations

Et c’est cela que tes fils doivent comprendre, puis accepter … Ce bain total cette immersion...
Cette Judith la.. aura enfin le choix …elle saura quoi garder … elle saura tous ce que son grand père aurai du lui dire sans la folie meurtrière de certain homme...
Cette Judith la aura fait sien cet héritage juif.
Quand à la laïcité... ils auront aussi l’occasion de se poser des questions … sur leur ascendance juive.
J’ai lu que ce n’est pas toujours les mères qui ont transmit l’héritage juif, c’est a vérifié mais dans ce que j’ai retenu de cette lecture c’était que les pères avaient transmit cet héritage la : juif parce que nait de père juif.
Il est donc fort regrettable qu’après la Shoah … ...Les religieux n’ai pas tenu compte des familles complètement décimé avec pour les survivants des comportements terriblement traumatisé...

Judith,
....Ne plus pouvoir se ressentir juif de manière sereine mais vouloir se fondre dans la foule …pour ne pas être en face à face de mort parce que juif … Donc plus aucun repère, plus aucun lien ou si peu avec l’ascendance juive …
Fort dommage qu’après l’horreur de la Shoa... les autorités religieuse n’ai pas offert à tous les enfants de survivant la reconnaissance automatique de leur héritage juif... Indifféremment qu’il soit né de père ou de mère juive … afin de leur donner une carte blanche et leur facilité toute les recherches à partir de cette identité la. Car à mon avis ils étaient le lien par défauts …
Pour ta question je suis passionnée par le coté humain… à la rencontre de l’Autre de tout ce qui est psy .

à Judith
yes je suis aussi psychologue clinicien (nul n'est parfait) dument diplome et avant d'être directeur d'établissements médico-sociaux j'ai été psycho-rééducateur auprès d'enfants porteurs de déficiences mentales et de troubles envahissants du développement
chabbat chalom

Bernard je comprends mieux ta patience vis à vis de Jean...et j'admire souvent la pertinence de tes réponses et cette retraite que tu as faite pour tenter de dépasser ce qu'avait de traumatisant ton histoire personnelle
Sylviane je te tire mon chapeau. sans être psy tu es merveilleusement à l'écoute de l'autre et tu as le mot juste
C'est vrai cet héritage paternel je ne l'ai reçu que très partiellement grâce à mon grand-père, de par sa "légende" son rôle que j'ai découvert dans l'histoire du sionisme et ses rares écrits que je suis parvenue à traquer et retrouver. J'y ai découvert un homme passionné, amoureux fou de son peuple, intègre et faisant sans cesse référence à cette terre qu'il voulait de toutes ses forces pour les enfants d'Israël. Le tout assaisonné d'une pointe d'humour!
Par ailleurs je n'ai découvert qu'il y a très peu de temps qu'en plus il était plus religieux qu'il ne paraissait dans ses écrits, ma soeur m'ayant révélé qu'elle possédait un petit sidour que lui avait donné ma grand mère; je l'ai eu en ma possession à mon tour quand ma petite soeur est décédée. L'on voit qu'il a beaucoup servi. Cela m'a bouleversée.
De mon père je n'ai reçu qu'un silence traumatisant vis à vis de toutes les questions que je me posais sur la Shoah, je ne connais que fort peu de sa vie et encore ce n'est pas lui qui me l'a dit. Toutes les questions, toutes les réponses étaient possibles. mais laquelle retenir...
Tu as raison ce manque de transmission m'a conduite à écrire

Reprenant le flambeau de mon grand-père, en même temps je me découvrais moi-même à travers les mots que j'écrivais et je ne savais pas que je détenais tant de choses en moi.
Quand je me retrouve dans la famille de ma belle fille, non juive, et qui sont très sympas avec moi pourtant, m'ont accueilie, je me sens une étrangère, j'ai du mal à "faire la conversation"; je m'en veux mais je n'arrive à parler que de banalités...c'est terrible aussi de constater que mon fils, qui a trouvé un équilibre familial, en même temps par moment je le sens à l'écart lui aussi. Je ne sais s'il en a conscience. Par exemple lui qui composait de la musique a abandonné. Il se contente de travail manuel alors qu'il est tout sauf cela. il se cherche, n'est pas satisfait
J'espère que si je parviens à me trouver, et cela passe par mon retour, en Eretz, que cela aura un impact sur mes fils mais j'ai compris que je ne pouvais les aider que par la sincérité de mon parcours. Ensuite leur travail sur eux-mêmes, eux seuls pourront le faire.

Vous m'aidez beaucoup par la pertinence de vos remarques, et votre soutien dans mon travail d'écriture, à prendre conscience de ce qui était à fleur de conscience sans parvenir à émerger
Il n'y a pas de hasard.
Ce forum particulièrement est venu à point nommé pour me permettre de m'exprimer, que vous m'aidiez à y voir clair et également vos propres témoignages m'ont fait toucher du doigt, une fois de plus, les conséquences de la Shoah et cette souffrance que nous portons

Si vous le permettez je voudrais dédier cet opuscule sur le judaïsme que j'écris et y inscrire vos noms, toi Sylviane, toi Bernard, et Edmond et Gérard Joseph, Jean-Philippe, vous tous qui avez subi les conséquences de la Shoah avez eu le parcours de vos vies traumatisés... et qui par votre soutien m'ont permis d'y voir plus clair et écrire cette introduction que je ne savais par quel bout prendre.

Je voudrais vous faire un copié collé d'un appel aux juifs " de mon grand père que je trouve toujours d'actualité; Vous en jugerez par vous-même. je l'ai mis en conclusion à la fin de Saba "la Bête est revenue" Il l'a écrit durant la guerre de 14-18, cela pourrait l'être avec d'infimes modifications, aujourd'hui...
Yehduit