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Communauté Juive

L'abattage rituel juif en péril en Europe ?

Les rabbins d'Europe redoutent que l'UE ne rende prochainement la procédure dite de la ''Shehita'' illégale. Dans deux mois, le Conseil des ministres de l'UE doit en effet se réunir pour débattre d'un projet de loi sur les droits des bêtes qui obligerait notamment à assomer un animal avant de l'abattre, une procédure interdite par la règlementation juive. Si ce projet de loi était accepté, il interdirait également l'importation en Europe de viande abattue ''illégalement'', donc même celle en provenance d'Israël.
264 commentaires
Comme Claudia je suis végétarienne. Je ne peux supporter de tuer un animal ni les conditions d'élevage. Je mange bio. Problème avec la cacherout pour la viande donc j'ai résolu le problème en devenant végétarienne depuis 18 ans. t je m'en porte bien
A quand les poulets bio cacher? Un certain Amsellem les faisaient puis s'est arrêté. Quel dommage. Un poulet bio si vous achetez un kg, après cuisson vous en retrouverez 980 gr un poulet non bio part à la cusisson en eau, en gr
Envoyé par Judith - le Lundi 20 Avril 2009 à 23:57
Devrait mettre le droit pour toute personne qui tue n'importe quel type d'animal est importante, car elle préserve un organisme vivant et sur l'équilibre de la terre nécessaire pour le divertissement et les gens que la garde des animaux domestiques
Envoyé par Soubrik - le Mardi 21 Avril 2009 à 14:14
Envoyé par Judith - le Lundi 20 Avril 2009 à 23:57

excusez-moi tous, je me permets d'envoyer un MESSAGE PERSONNEL A JUDITH !

judith shalom, helene me dit toujours que je peux lui transmettre mes coordonnees en passant par " JUDITH " !
est-ce de toi qu'il s'agit et si oui, peux-tu me donner l'adresse de ton site pour que je puisse contacter helene ?
merci.
Envoyé par jocelyne d'ganya - le Mardi 21 Avril 2009 à 14:23
Le prix Nobel de la paix Elie Wiesel a jugé lundi que M. Mahmoud Ahmadinejad était "une honte" pour l'ONU, après la diatribe anti-israélienne du président iranien devant la Conférence "Durban II" sur le racisme à Genève.

Le président iranien "est une honte pour les Nations unies, pour la diplomatie mondiale et pour l'humanité tout entière", a estimé M. Wiesel en marge d'une cérémonie de commémoration de la Shoah.

"J'étais scandalisé, parce qu'il a tout repris de Durban I", la première conférence sur le racisme qui s'était déroulée en 2001 en Afrique du Sud et où des attaques contre Israël avaient provoqué le départ fracassant des Américains et des Israéliens.

"C'est lui qui a donné le ton avec son discours d'ouverture. C'était une erreur de la part des Nations unies" de l'inviter à la Conférence, a poursuivi M. Wiesel sur la place des Nations, en face du siège de l'ONU.

La communauté juive de Genève a organisé lundi une soirée de commémoration de l'Holocauste, au cours de laquelle des noms de victimes de la Shoah ont été cités et une "flamme de la mémoire" allumée.

Parmi les invités à cette cérémonie, qui a réuni plus de 2.000 personnes, figuraient également le philosophe français Bernard-Henri Lévy et M. Wiesel.

"Je suis très content que des délégations française, anglaise et les autres Européens ont quitté la salle", a souligné M. Wiesel, ajoutant que M. Ahmadinejad était "le premier négationniste du monde".

Le Prix Nobel de la paix était lundi après-midi parmi plusieurs dizaines de manifestants qui ont hué le chef d'Etat iranien à son entrée et à sa sortie d'une salle où il a rencontré la presse au Palais des Nations.

La Fondation Elie Wiesel, vouée à la mémoire de l'Holocauste, mène des programmes de sensibilisation à l'antisémitisme auprès des jeunes, en organisant concours et conférences internationales. Né en 1928, rescapé des camps de la mort nazis, Elie Wiesel a consacré l'essentiel de sa vie à la mémoire de la Shoah.

M. Ahmadinejad a soulevé lundi un tollé dans les rangs des pays occidentaux au cours de la première journée de la Conférence de l'ONU sur le racisme en lançant une violente diatribe contre Israël qui a provoqué le départ des pays européens présents.

Envoyé par Roland_002 - le Mardi 21 Avril 2009 à 16:33
Et si ces declarations , provocations cachaient un message d'avertissement ?
L'Iran et le Pôle chiite arabo-perse ne mettent ils pas en garde des Etats Sunnites ayant parfois soutenu les USA ?
Ce message provocateur ne veut il pas dire ''vous êtes minuscules, faites attention à ce que vous faîtes, nous sommes prêts !''

Il se dit que si une guerre etait declarée à l'Iran,........ l'arabie saoudite et le koweit notamment se joindraient aux USA

Le koweit,ce pays bien plus Irakien que le kurdistan ne l'est ,
ce koweit arraché à Baghdad par les anglais au debut 20 ° siecle ,( un probleme qui depassait bien sur Sadddam Hussein et les Baathistes.)
Ce koweit qui fait sourire quand on songe que le pays basque est encore peu ou prou espagnol alors que ce koweit archi irakien pretend à une personnalité propre, à une legitimité historique.
Cette Arabie qui flippe de l'Iran ( qui est aussi une puissance gaziere et petroliere).

Je crois que , si une confrontation a lieu et que Arabie saoudite , Koweit et autres soutiennent les USA ..,.............. les Iraniens et leurs alliés chiite arabes d' Irak, de Syrie, du Liban, ............... causeront des dégâts enormes à ces pays des gouvernements arabes sunnites du moyen orient .

les degats ''collateraux'' des militaires Iraniens et des chiites arabes risquent bien de tomber massivement sur la tête de l'Arabie , du Koweit voire de la Jordanie.....entrainant ces pays vers l'implosion sociale et un debut de clochardisation

Quelque chose se passe au moyen orient.
L'egypte ,qui jusqu'alors avait un leadership politique.....a decliné.

Ce sont les Etats à majorité chiite qui ont le vent en poupe.
Le Pôle Chiite ou comme a dit un journaliste l' Arc Chiite est desormais en force.

Et avec les derniers developpements dramatiques de la guerre au liban ,le Hezbollah libanais sort renforcé et son aura dans une grande partie des opinions publiques arabes sunnites est a son apogée.

Par ricochet, il n'est pas impossible que le Hezbollah chiite fasse des emules et suscite des soulevements de la population contre certains regimes arabes sunnites .

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Envoyé par Roland_002 - le Mardi 21 Avril 2009 à 16:39
Ce n'est pas seulement l'abattage rituel qui est menacé par les éradicateurs du judaïsme. La circoncision au huitème jour est également dans le collimateur.
Envoyé par Edmond_002 - le Mardi 21 Avril 2009 à 17:12
Dans l'un et l'autre cas, les milieux écolos, très actifs dans ces domaines, invoquent les droits, ici de l'animal, là de l'enfant, qu'ils opposent à la survivance de traditions décrétées archaïques et barbares.
Envoyé par Edmond_002 - le Mardi 21 Avril 2009 à 17:15
EXACT edmond, ce projet de LOI est bien plus serieux qu'il n'en a l'air. que les suisses refusent l'abattage selon le rituel yehudi est une chose mais ce qui est inquietant c'est, POURQUOI, c'est surtout cela que j'ai souligne et qui m'a fait dresser l'oreille, INTERDIRE aux yehudim la possibilite de manger de la viande kacher en provenance d'ISRAEL ?

en lisant le debut de l'article j'ai pense immediatement au comment feront les musulmans pour continuer a consommer de la viande.... feront-ils exception pour ce produit dans leur boycott des produits israeliens ?

et je vois que c'est la SUISSE meme qui fera CE BOYCOTT !!!

il est question " d'obscurantisme " de la part de 2 ecoles yehudioth au canada ! pour ma part je pense plutot que ce sont les occidentaux qui sont en train de plonger dans un obscurantisme profond...... ne sont pas anodins tous ces signes avant-coureurs d'un antisemitisme declare sous couvert d'ECOLOGIE ! c'est ainsi que commencerent tous les maux que connurent les yehudim a travers les siecles aux quatre coins du monde !

- l'Histoire n'est qu'un eternel RECOMMENCEMENT !

juifs d'Espagne au nom de la pureté du sang
LE MONDE | 02.08.07 | 13h23 • Mis à jour le 03.08.07 | 11h44

tous les exilés de Jérusalem en Espagne quittèrent cette contrée maudite le cinquième mois de l'année 5252, c'est-à-dire en 1492, et de là se dispersèrent aux quatre coins de la terre." Qui mieux que Joseph Ha-Cohen, dans La Vallée des Pleurs (1560), a décrit la tragédie de l'expulsion des juifs d'Espagne ? "Les juifs s'en allèrent où le vent les poussa, en Afrique, en Asie, en Grèce et en Turquie. D'accablantes souffrances et des douleurs aiguës les assaillirent, les marins génois les maltraitèrent. Des créatures infortunées mouraient de désespoir pendant leur route : les musulmans en éventrèrent pour extraire de leurs entrailles l'or qu'elles avaient avalé pour le cacher. Il y en eut qui furent consumées par la peste et par la faim. D'autres furent débarquées nues par le capitaine du vaisseau dans des îles désertes. D'autres encore vendues comme esclaves dans le port de Gènes et les villes soumises à son obéissance." 1492, année du malheur pour les juifs, mais pour l'Espagne des Rois catholiques celle du triomphe de la croix et d'une triple bénédiction : la chute de Grenade le 2 janvier, qui achève la Reconquista sur les Maures ; l'exil d'au moins 120 000 juifs après le décret du 31 mars ; la découverte de l'Amérique par Colomb. L'Espagne s'éblouit, l'Espagne s'enivre. Elle refait son unité et s'ampute de sa "gangrène" juive. Pour avoir purifié son sol, Dieu la récompense par l'or du Nouveau Monde. Le plan de Dieu et l'histoire des hommes coïncident et qu'importe si le prix des métaux précieux d'Amérique est le sang du paysan indien qu'on exploite dans les mines ! Et celui de la pureté de l'Espagne l'expulsion des juifs - avant celle des moriscos (musulmans convertis) à partir de 1609 -, qui, grâce à l'argent récolté par le rabbin Abraham Senior ou Isaac Abravanel, avaient pourtant fait beaucoup pour la Reconquista ! Les caisses royales y perdent, mais le sacrifice intellectuel aussi est considérable. Car s'il y a de pauvres juifs, beaucoup sont ingénieux, actifs, imaginatifs. "Ils sont médecins, courtiers, collecteurs d'impôts, commerçants, intendants de noblesse, joailliers, marchands de soieries", raconte Andres Bernaldez, le chroniqueur d'Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon, les Rois catholiques. Si la perte est grande, l'Espagne y gagne au change divin. Elle est le nouveau peuple élu qui supplée le peuple juif à nouveau défaillant. En purifiant le royaume de cette engeance honnie, les Rois catholiques préparent le deuxième avènement du Christ annoncé dans l'Apocalypse. Francisco Enriquez écrira, en 1648, qu'"un royaume sans religion une et pure est une réunion de bandits et d'hommes iniques". Tout avait commencé en 1391, un siècle avant le décret d'expulsion, par un bain de sang inondant la Castille, l'Aragon, la Catalogne, Majorque. Les quartiers réservés aux juifs - les aljamas - sont frappés par la contagion meurtrière. Comme si l'Espagne avait voulu signifier pour de bon à ses juifs, enracinés de longue date, que leur présence était devenue indésirable, qu'ils devaient expier pour les épidémies, les famines, les guerres qui ravagent alors l'Europe. Plus de 4 000 personnes périssent à Séville où sévit un moine fanatique, Martinez de Ecija. Prospère, la communauté de Barcelone est anéantie. Les assaillants "pillent, saccagent, massacrent à ravir. Chaque ville fut, ce jour-là, une nouvelle Troie", écrit un contemporain. Seuls ont la vie sauve les juifs qui implorent de recevoir le baptême et des mots nouveaux apparaissent : marrano, judeoconverso. Plus progresse la Reconquista sur les Maures, plus se déchaîne la haine contre les juifs. Plus la croix triomphe, plus sont écartés les ennemis de Dieu et de l'Espagne. Une ordonnance royale de 1412 contraint déjà les juifs, qui avaient toujours vécu au milieu du peuple castillan, à rester parqués dans des "ghettos" isolés. Elle leur interdit d'exercer toute charge publique, de vendre de la viande ou tout autre comestible, de se couper la barbe et les cheveux. En revanche, ils sont obligés de porter de longs manteaux noirs descendant jusqu'aux pieds. Ces dispositions iniques ne font qu'étendre le soupçon sur les convertis sincères et les baptisés "cryptojuifs" qui continuent de pratiquer clandestinement leurs rites. Dès le début de leur règne, en 1474, les Rois catholiques entendent extirper le mal. Les juifs de Castille sont confinés dans leurs ghettos, bannis des évêchés de Séville et de Cordoue, de ceux de Saragosse, d'Albarracin, de Teruel. Puis l'Inquisition entre en scène. Pour elle, les mesures de ségrégation et d'expulsion régionales sont sans effet. Elle propose donc aux souverains comme seule médecine le bannissement généralisé. Les juifs castillans tentent bien de retarder l'échéance, se disent prêts à payer le prix fort, mais Torquemada, l'inquisiteur général, brandit devant la Cour réunie, le 20 mars, un crucifix et rappelle la trahison de Judas. Le décret royal du 31 mars 1492 est donc signé : il donne trente jours à tous les juifs d'Espagne pour quitter la terre de leurs ancêtres. Trente jours pour tenter de vendre leurs biens, faire leurs adieux et vider les lieux. Que leur reproche-t-on ? Rien de moins que de contaminer la société espagnole. "Les juifs essaient de soustraire les fidèles chrétiens à notre sainte foi, de les en détourner, de les dévoyer, de les attirer à leurs croyances et opinions damnées, écrit le décret d'expulsion. Ils les instruisent des cérémonies et observances de leur loi, veillent à leur circoncision, eux et leurs fils, les informent des jeûnes à respecter, leur notifient l'arrivée des Pâques, leur donnent et apportent de chez eux le pain azyme et les viandes abattues rituellement, les avertissent des nourritures dont ils doivent s'abstenir et des autres interdictions et les persuadent autant qu'ils le peuvent d'observer et pratiquer la loi de Moïse, leur font comprendre qu'il n'y a d'autre loi ni d'autre vérité que celle-là." C'est le catalogue des pratiques juives "avouées" sous la torture infligée par les tribunaux de l'Inquisition, qui exercent de manière souveraine en Espagne depuis une bulle du pape Sixte IV en 1478. Le dominicain Tomas de Torquemada a été nommé par le roi Ferdinand comme inquisiteur d'Aragon, de Valence, de Catalogne. Il lui faudra dix ans pour constituer une Inquisition d'Etat. Les accusés et condamnés se comptent par centaines, tous ou presque des judeo-conversos, nouveau masque de l'hérésie. L'obsession de la contamination anéantit par le feu, par l'exil, par la ruine, des familles entières parmi les mieux intégrées. L'argument inquisitorial est imparable : la présence de juifs sur le sol espagnol témoigne de la grandeur d'âme des souverains. Qu'ils profitent de ce privilège pour entamer l'intégrité de la société chrétienne est un crime d'ingratitude qui mérite les châtiments les plus sévères. Seule une opération chirurgicale, coupant tout lien entre les juifs et les "nouveaux chrétiens", convertis sincères, est capable d'enrayer la propagation d'une tumeur maligne, l'hérésie judaïsante.

Paradoxe inouï : plus l'Espagne parque, chasse, envoie au bûcher ses juifs, plus elle est rongée par l'obsession de savoir qui sont les vrais ou les faux juifs, les vrais ou les faux convertis. Derrière chaque visage, à l'église ou dans la rue, le doute s'insinue : celui-ci qui se dit chrétien l'est-il vraiment ? N'est-il pas un "cryptojuif" qui, en secret, fait shabbat le samedi, prépare sa cuisine selon les règles de la kashrout, célèbre les fêtes juives, procède à la toilette funéraire selon le rituel juif ? Un traumatisme naît qui va gangrener pendant trois siècles la société espagnole. Comment l'expliquer ? Partout en Europe, les juifs sont la lie de la société. Ils sont spoliés, marginalisés, expulsés. L'Espagne est même le dernier pays à avoir chassé ses juifs. La France l'avait fait dès 1306, l'Angleterre plus tôt encore. Mais l'Espagne se distingue par un antisémitisme racial, promis au plus bel avenir, en raison de la forte implantation de ses conversos, ces convertis de force bien avant ou après les massacres de 1391 et l'expulsion de 1492. Grâce au baptême, ces juifs convertis ont pu accéder aux emplois de Cour, aux postes honorifiques, aux charges ecclésiastiques qui leur étaient autrefois interdits. En entrant dans les universités et les ordres religieux où, comme juifs, ils n'avaient pas droit de cité, ils ont pénétré des couches entières de la société - médecine, armée, magistrature, clergé - et, à la faveur de beaux mariages, dans la noblesse d'Aragon et de Castille. L'Espagne catholique s'est longtemps flattée de ces conversions, avant de mesurer qu'elle avait ouvert la boîte de Pandore. On voulait les convertir, maintenant ils sont partout ! Et ils investissent, avec ingéniosité, les secteurs les plus dynamiques de la société. Alors, le venin du soupçon fait son oeuvre : ce sont de faux chrétiens, des chrétiens masqués. Ils menacent la foi catholique de l'Espagne, sa cohésion sociale et religieuse à peine restaurée. Chaque sujet du royaume étant officiellement catholique, comment va- t-on les distinguer ? On invente un critère imparable : celui du sang. Dès le début du XVe siècle, un collège de l'université de Salamanque avait introduit une règle interdisant à ceux qui ne viennent pas d'un sang pur (ex puro sanguine) d'entrer dans ses rangs. En 1440, à la suite d'émeutes anti-conversos, Tolède est la première ville à adopter le statut de limpieza de sangre - la pureté de sang - que les efforts inlassables de l'Inquisition et le futur cardinal Juan Marinez Siliceo, le plus grand antisémite espagnol du XVIe, vont convaincre le roi Philippe II, en 1543, d'étendre à toute l'Espagne. La papauté hésite, car le statut de pureté de sang est une monstruosité théologique : l'eau du baptême n'est-elle pas purificatrice ? Mais l'Inquisition, le bas clergé, le petit peuple vont le lui imposer. L'idée que tout juif, même converti, a du sang impur dans ses veines parce qu'il a contribué à la crucifixion de Jésus-Christ est très populaire. De même que le stéréotype selon lequel les juifs ont infiltré, jusqu'à la Cour, les meilleures familles et la noblesse. Parmi les convertis, l'Espagne compte de grands mystiques comme Thérèse d'Avila ou Louis de Grenade. Et des inquisiteurs célèbres, comme Torquemada lui-même, "dont les grands parents appartinrent au lignage des juifs convertis" (selon l'historien Fernando del Pulgar). Mais le petit peuple, lui, pour son ascension sociale, peut se prévaloir d'avoir du sang pur. S'il ne pouvait rêver d'aucun honneur - honor -, lui avait au moins l'honneur - honra - de ne pas avoir de sang juif. "Le statut de pureté, c'est le marchepied de l'honneur du peuple", conclut Henry Méchoulan. L'Espagne entre alors dans une ère de racisme social et religieux, l'un attisant l'autre. Pour pouvoir entrer à l'université ou dans les ordres religieux, il faut une attestation délivrée à la suite d'enquêtes généalogiques fouillées remontant au plus haut dans le lignage, validant ou non un soupçon d'infection - alors que les lois nazies de Nuremberg se limitaient à la quatrième génération. La porte s'ouvre ainsi à toutes les campagnes de délation. Une simple rumeur suffit à "souiller" une famille et à l'envoyer dans les cachots de l'Inquisition. Des "vieux catholiques" n'osent plus réclamer un certificat de peur de se voir découvrir une origine juive. Le statut de limpieza de sangre paralyse toute mobilité sociale. Mieux vaut ne pas bouger plutôt que de se faire accuser. Si on réussit, c'est qu'on a du sang juif ! Ce gel des relations sociales va scléroser l'Espagne. La pureté du sang devient un sujet de terreur pour le converti qui vit sincèrement son catholicisme, autant que pour le catholique de façade resté fidèle à la loi de Moïse. Ils sont soumis au même régime du soupçon, à la même menace de l'Inquisition. Tout converti est un juif, et donc un ennemi potentiel de la foi catholique. C'est le début d'une névrose : la contamination juive et hérétique se fait par le sang, par le lait et par la semence. Les nourrices de la Cour sont soumises à des examens de sang, car l'enfant suce les moeurs de sa nourrice avec son lait ! Présupposé qui tourne à l'obsession biologique. Des traités entiers sont rédigés pour prouver que les juifs souffrent toujours d'hémorroïdes ou que, depuis la crucifixion du Christ, ils dégagent une odeur si pestilentielle que pour s'en débarrasser, ils doivent boire le sang pur d'enfants chrétiens tués, le jour de Pâques, lors de meurtres rituels. Avec le statut de "pureté du sang", le monde découvre le racisme religieux qu'on retrouvera plus tard dans le protocole des Sages de Sion et l'antisémitisme racial des nazis. Cette obsession va imprégner toutes les mentalités en Espagne jusqu'au milieu du XVIIe siècle. Au début du suivant, on trouvera encore des articles de loi se référant aux juifs, alors qu'il n'y en a plus un seul. Les juifs espagnols de l'exil sont à Amsterdam ou Istanbul, où ils font partie de l'élite des médecins, des penseurs, des poètes et des marchands. Mais résonnera longtemps la douleur de Joseph Ha-Cohen dans La Vallée des Pleurs : "Mon Dieu, nous ne t'avons pas oublié, ni trahi ton alliance. Mais à présent, hâte-toi de nous secourir, car c'est pour toi qu'on nous égorge tous les jours et qu'on nous considère comme des brebis destinées à la boucherie. Accours à notre aide, Dieu de notre salut, soutiens notre cause et sauve-nous pour l'amour de ton nom !"

Henri Tincq

Article paru dans l'édition du 03.08.07.du MONDE

Les Juifs du silence au Siècle d'or espagnol, Henry Méchoulan, Albin Michel 2003. Amsterdam au temps de Spinoza. Argent et liberté, Henry Méchoulan, PUF. 1990. Les Juifs d'Espagne, histoire d'une diaspora (1492-1992), dirigée par Henry Méchoulan, Liana Levi 1998. La Pierre glorieuse de Nabuchodonosor ou la fin de l'histoire au XVIIe siècle, Menasseh ben Israel, introduit par Henry Méchoulan, Vrin 2007. L'Expulsion des Juifs d'Espagne, Béatrice Leroy, Berg International 1990.




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Envoyé par jocelyne d'ganya - le Mardi 21 Avril 2009 à 18:36
Le compte de ce membre a été suspendu.
Envoyé par Hilda - le Mardi 21 Avril 2009 à 18:59
Enfin Jocelyne de retour. Et merci pour tout ce mal que vous vous donnez pour nous informer, nous conseiller, et nous "ouvrir les yeux" pour ceux/celles qui en auraient encore besoin.

Bien sûr que toutes ces atteintes sournoises aux libertés de culte juif ne sont qu'un début à des projets funestes bien + vastes, et bien sûr que l'histoire est un éternel recommencement....

Vous avez sûrement raison quand vous nous conseillez de faire notre alya (pour ceux qui le peuvent, bien entendu).

Mais quid de la vie en Israêl pour les nouveaux arrivants, quand on sait qu'il y a un pourcentage inquiétant d'"arabes israéliens" sur le territoire israélien (20%, est-ce exact?), qui doivent faire comme chez nous en Europe: squatter les apparts. avec leurs familles nombreuses, véroler les aides sociales (si vous en avez aussi), sans oublier les attentats je pense journaliers dans les bus, les rues, etc...

Que se passe-t-il pour les gens seuls, en particulier les femmes (qui n'ont + 20 ans non plus?), leur sécurité?
Et le coût de la vie, les taxes (?) , car je peux bien comprendre qu'un pays en guerre lève de fortes taxes pour son effort de guerre, etc... etc...

Merci de me répondre, quand vous le pourrez, sur ces questions d'ordre pratique, qui m'intéressent.
P.S. Pouvez-vous me laisser votre mail???

HAM ISRAEL HAYE (sur les abattoirs cachers...)
Clin d'oeil
Envoyé par Viviane_005 - le Mardi 21 Avril 2009 à 19:05
Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 43 minutes