Israël : Défense au Moyen-Orient

1934 jours après que le groupe terroriste islamiste Hamas ait enlevé Guilad Shalit près de Kerem Shalom, à la frontière avec Gaza, le cabinet s'est réuni mardi soir pour approuver un accord pour sa libération.

Vingt-six ministres ont voté pour approuver l'échange de prisonniers signé avec le Hamas, avec seulement trois ministres votant contre : le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman, le ministre des affaires stratégiques Moshé Yaalon, et le ministre des infrastructures, Uzi Landau.

"Le peuple juif est un peuple spécial, responsable l'un de l'autre," a déclaré le premier ministre Benyamin Netanyahou. "Nos sages enseignent que celui qui sauve une vie juive, c'est comme si il sauvait le monde entier. Aujourd'hui, j'apporte une proposition pour sauver Guilad Shalit, afin de le ramener, enfin, après cinq ans, à la maison, en Israël," a déclaré Netanyahou à l'ouverture de la réunion du cabinet.

Le vote du cabinet nous rapproche de la conclusion d'une saga qui a torturé la famille Shalit depuis plus de cinq ans, et qui a fait du soldat enlevé, âgé maintenant de 25 ans, un nom familier dans de grandes parties du monde.

En échange de Guilad, Israël libèrera 1027 prisonniers, dont quelques 400 d'entre eux sont des prisonniers purgeant de longues peines pour certaines de pires atrocités terroristes de l'histoire du pays.

Le cadre de cet accord est sur la table depuis des années, mais avait été rejeté alors qu'Israël exigeait que les terroristes avec du sang sur les mains soient expulsés a Gaza ou a l'étranger, et que le Hamas voulait la libération de tous les noms qu'ils avaient soumis.

Dans l'analyse finale, les deux parties font preuve de plus de souplesse, Israël acceptant de laisser des centaines, mais pas la totalité, des terroristes libérés rester en Judée Samarie, et le Hamas acceptant de supprimer certains noms sur la liste.

Le chef du Shin Bet, Yoram Cohen, a déclaré que le Shin Bet serait capable de faire face à ceux qui retournent en Judée Samarie. Son prédécesseur, Youval Diskin, était farouchement opposé à laisser des prisonniers retourner en Judée Samarie.

Cohen, ainsi que les chefs du Mossad et de Tsahal, ont tous exprimé leur soutien à l'échange de prisonniers lors de la réunion du cabinet.

Le chef du Shin Bet a déclaré que bien que l'accord pour libérer Shalit sera difficile pour Israël, il n'y a pas de meilleure alternative dans un proche avenir pour faire rentrer à la maison le soldat retenu en otage. "Il n'y a aucun doute que pour beaucoup de familles qui ont perdu un être cher face au terrorisme, ceci est une affaire difficile. Mais si nous voulons ramener Shalit, c'est de cette manière," a-t-il dit.

Netanyahou a déclaré que les négociations ont repris ces dernières semaines grâce à la médiation égyptienne. "Il existe une tension entre le désir de ramener le soldat enlevé a la maison, et la nécessité de préserver la sécurité des citoyens israéliens," a-t-il dit, ajoutant que l'accord actuel exprime le juste équilibre entre ces considérations.

"C'est une décision difficile," a-t-il dit. "Mon cœur est avec les familles des victimes du terrorisme. Je comprends leur souffrance et leur détresse, parce que je suis l'un d'eux. Mais le leadership est jugé dans des moments comme celui-ci sur sa capacité à prendre des décisions difficiles, mais correctes."

Netanyahou a déclaré qu'avec tous les changements qui se produisent dans la région, "je ne sais pas si dans un avenir proche nous serions en mesure d'atteindre une meilleure entente ou même un accord tout simplement. Il se pourrait que la fenêtre d'opportunité se referme, et que nous ne soyons plus en mesure de le ramener à la maison."

Le premier ministre a remercié le gouvernement égyptien ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel, et le médiateur allemand, qui ont joué un rôle important dans la sécurisation de la transaction.

Le négociateur David Meidan a fourni mardi quelques détails sur les efforts visant à parvenir a un accord avec le Hamas pour libérer Shalit, disant que l'Egypte a été "très utile" pour faciliter l'échange. Il s'est référé à l'accord comme un "chef-d'œuvre".

"Il y a eu six rounds de négociations… Nous avons fait cela pendant plusieurs mois en secret, et nous avons réussi à les garder sous le radar," a déclaré Meidan lors de la réunion du cabinet.

"Dans le dernier round, le Shin Bet est venu et nous avons paraphé un accord sans noms la semaine dernière." Il a ajouté que le dernier round de négociations "a pris 24 heures sans dormir," débutant lundi à 9 heures et se terminant mardi à 8 heures.

La grande percée dans les pourparlers est venue en juillet de cette année. En juillet, le Hamas est venu vers Israël avec un document montrant un nouveau niveau de sérieux.

Un des principaux facteurs ayant amené le Hamas à accepter l'offre a été le fait que le groupe avait perdu son siège à Damas a cause des troubles en Syrie, selon Meidan. Dans sa médiation de l'accord, l'Egypte a apparemment utilisé cette perte comme un levier pour faire pression sur le Hamas pour qu'il accepte la transaction.

Netanyahou a déclaré qu'il a invité le père de Guilad Shalit, Noam, à sa maison ce matin pour transmettre les informations, et a également parlé par téléphone à la mère et à la grand-mère de Guilad. "Je leur ai dit que je remplis ma promesse et leur retourne leur fils et petit-fils. Je suis heureux d'avoir été en mesure de remplir l'objectif de libérer le captif, et si tout va bien, Guilad reviendra en Israël dans les prochains jours."