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Israël : Défense au Moyen-Orient"Les Etats-Unis doivent prendre la menace israélienne très au sérieux"Jusqu'à la fin 2011, Colin Kahl a servi comme sous-secrétaire américain à la défense, et a visité Israël 13 fois au cours des deux dernières années de son mandat. Il sert maintenant de conseiller de campagne du président américain Barack Obama, et ne prend plus part aux réunions de défense du Pentagone, mais il continue de croire que les Etats-Unis doivent prendre la menace israélienne de frapper militairement l'Iran "très au sérieux". Dans une interview donnée à Al-Monitor, Kahl, un professeur de l'université de Georgetown, a déclaré qu'il ne croyait pas que Netanyahou et Barak bluffent afin de "faire agir la communauté internationale, signifiant en faisant pression sur nous et les européens pour accroître les sanctions, les russes et les chinois pour pousser l'Iran, ou pour forcer une attaque américaine à court terme." "Je pense que la menace doit être prise très au sérieux," a-t-il dit. Kahl a expliqué sa position : "tout d'abord, les sanctions américaines et européennes ont presque atteint leur objectif. Donc quel avantage supplémentaire produiront les coups de sabre ici ?" "Deuxièmement, le processus du groupe 5+1 est en attente pour le moment, et une percée majeure sur le calendrier accéléré envisagé par les israéliens est peu probable. Sans oublier le fait que certains décideurs israéliens semblent sceptiques quant aux avantages de la diplomatie, point." "Troisièmement, malgré les coups de sabre, les iraniens ne craignent pas une attaque israélienne (bien qu'ils pourraient craindre une attaque des Etats-Unis.) Donc, Téhéran n'est pas susceptible de faire une concession dans le court terme seulement à cause de la menace israélienne." Kahl a ajouté : "enfin, les israéliens semblent comprendre que la perspective d'un raid des Etats-Unis avant l'élection (présidentielle américaine) est très faible, quel que soit leur posture." "C'est n'est pas essentiellement pour des raisons politiques, comme certains le suggèrent, mais parce que l'Iran n'est pas susceptible de traverser les lignes rouges américaines cette année. Ainsi, la perspective d'une attaque israélienne est peu probable de conduire Obama à la guerre avant novembre." Kahl a souligné qu'il croyait qu'il était plus probable que "les dirigeants israéliens préparent l'opinion publique israélienne pour un raid, et créent un récit pour la communauté internationale disant que la diplomatie et les sanctions ont échoué, et donc qu'Israël n'a plus le choix." Kahl a également dit a Al-Monitor pourquoi il croyait que les iraniens ne prenaient pas au sérieux la menace israélienne : "vu de Téhéran, les israéliens ont dit que le ciel allait leur tomber sur la tête tant de fois que, même si il leur tombait vraiment sur la tête, personne ne le croirait." "La menace a été faite tant de fois que les iraniens sont sans doute vaccinés. Deuxièmement, je pense qu'il y a probablement un point de vue chez les dirigeants iraniens qu'une attaque israélienne ne peut être si mauvaise. Ils pensent qu'elle ne fera pas aussi mal que ça." "Et ils pensent probablement que cela leur permettrait de jouer la victime, briser le consensus sur les sanctions internationales, rallier l'opinion publique iranienne derrière le régime, et leur fournir une excuse pour accélérer leur programme militaire." Articles connexes
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Cela dit, et pour en revenir à la perspective d'une action militaire contre l'Iran, que nous évoquions ces derniers jours ( cf., ci-dessus, mes divers posts de vendredi 10 août : 17 : 52 ; 18 : 25 ; 18 : 35 ; 19 : 09 ; 19 : 26 ), le coup d'Etat de Mohamed Morsi contre le maréchal Tantaoui complique encore la situation : la " Gleichschaltung " de l'armée égyptienne n'est pas encore accomplie ( le CSFA réagira-t-il ? De quelle manière ? ... ) ; en cas d'action israélienne contre l'Iran, faudrait-il redouter d'avoir à agir ou à se prémunir sur un front supplémentaire, celui avec l'Egypte ? - On vient d'apprendre que l'armée égyptienne, qui a été autorisée par Israël, il y a quelques jours, à pénétrer dans le Sinaï pour, soi-disant, y lutter contre le terrorisme ( était-ce bien prudent, de la part du gouvernement israélien ? Mohamed Morsi n'a-t-il pas réussi, là, une jolie feinte, une manoeuvre redoutable ? ), vient d'y introduire des missiles à moyenne portée : est-ce bien pour lutter contre les groupes terroristes ? - il y a lieu de se poser la question. Cette armée égyptienne en cours de prise en mains par les islamistes, et donc pour l'instant partiellement désorganisée au niveau de son haut-commandement, serait-elle, en cas d'affrontement avec Israël, réellement opérationnelle ?
Il y a néanmoins, à mon sens, un élément qui pourrait amener Israël à ne plus différer longtemps une action armée contre l'Iran : c'est, paradoxalement, que la situation AUTOUR d'Israël ( Syrie, Egypte ) est en voie de recomposition, et de dégradation, rapide. Attendre encore longtemps, c'est peut-être donner aux Frères Musulmans, ceux de Syrie et ceux d'Egypte, le temps nécessaire pour établir et pour consolider leur emprise avant que de refermer la tenaille sur Israël. Sur le jeu actuellement en cours en Syrie et en Egypte, Israël n'a guère de prise. Déclencher une action militaire contre l'Iran nucléaire serait rebattre les cartes avant que les ennemis d'Israël n'aient eu le temps d'organiser leur donne dans leur paume et de prendre la main.
Imaginons quelle pourrait être la situation d'ici quelques semaines en cas de non-intervention militaire israélienne contre l'Iran nucléaire :
- un Iran doté de l'arme nucléaire - " sale " ou " propre " : à la limite, peu importe ;
- une Syrie aux mains des " Frères Musulmans " ;
- une Egypte avec une armée reprise en main par les islamistes et réinstallée avec missiles dans le Sinaï ( C'EST-A-DIRE LE TRAITE DE 1979 REDUIT DE FACTO A NEANT : REMILITARISATION DU SINAI PAR UNE ARMEE EGYPTIENNE AUX MAINS DES ISLAMISTES : On ne peut manquer d'évoquer la remilitarisation de la Rhénanie, en 1936, par une Wehrmacht qui venait de subir une " Gleichschaltung " équivalant à une nazification à peu près complète de l'OKW ).
Est-ce que ce ne serait pas là, pour Israël, la pire, la plus dangereuse des impasses depuis 1948 ?
D'une manière plus générale, Washington qui, concernant l'Iran, a surtout l'air préoccupé de bloquer ou de freiner une possible initiative militaire israélienne, semble au contraire, ces derniers jours, pousser les feux, tant en Syrie qu'en Egypte, pour installer ou pour consolider le pouvoir des " Frères Musulmans " , comme s'il fallait à tout prix " coincer " Israël dans un environnement hautement hostile avant la date fatidique du 6 novembre.
Mais le sable coule maintenant très rapidement dans le sablier. Et les dernières nouvelles semblent raccourcir encore la " fenêtre " disponible : selon certaines informations, ce ne serait plus dans trois mois ( en novembre ), mais d'ici environ six semaines, au début octobre, que l'Iran serait en mesure de disposer d'une bombe nucléaire opérationnelle ( et, d'ici au début de 2014, de deux à quatre bombes ).
Or, même si l'Iran ne tentait pas de la ( les ) lancer - ou de les transmettre à des groupes comme le Hezbollah ), le simple fait pour l'Iran de posséder la bombe le mettrait à l'abri de possibles opérations : il bénéficierait du même type d'invulnérabilité que celui dont bénéficie la Corée du Nord depuis 2009. C'est-à-dire qu'il pourrait développer son arsenal nucléaire en toute tranquillité.
Par rapport à ce que je disais à Yvan ce matin ( un délai, très réduit, d'environ 80 jours ), la marge s'est encore rétrécie puisque, selon les informations dont je fais état, l'Iran ne serait plus éloigné de l'invulnérabilité
que lui procurerai la possession d'une arme nucléaire que par un délai de moins de cinquante jours.
Avant 1936, le traité de Versailles apparaissait, lui aussi, comme une garantie inébranlable. En 1936, Hitler le viola sans problèmes en remilitarisant la Rhénanie sans avoir coup à férir puisque ni La France ni l'Angleterre ne firent seulement mine d'esquisser la moindre réaction.
Mutatis mutandis, ce qui vient de se produire dans le Sinaï est quelque chose comme l'équivalent du coup de 1936 ...
Or, ceci est grave notamment parce que, comme le coup de 1936 montrait de manière éclatante la faiblesse des démocraties, le coup de 2012, la remilitarisation PAR L'EGYPTE du Sinaï manifeste, sinon peut-être la faiblesse d'Israël, du moins qu'il est possible de le feinter avec succès - ce qu'a fait Morsi - et aussi qu'Israël est littéralement paralysé par la crainte de se mettre mal avec Washington. On peut donc manipuler Israël ? - Voilà ce que les islamistes risquent de conclure. La paralysie politique apparaît comme engendrant la faiblesse militaire. Il est à craindre que cela ne soit pas perdu pour tout le monde du côté musulman : il est possible de manipuler et de feinter Israël. Et il est possible, sans même avoir besoin de le dénoncer, de violer pratiquement le sacro-saint traité de 1979. Coup double, donc, pour Mohamed Morsi et les " Frères Musulmans " : " " Gleichschaltung " de l'armée + réoccupation du Sinaï.