Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré samedi qu'il s'attendait à ce que le conseil de sécurité de l'ONU débatte de la candidature des palestiniens pour une pleine adhésion pendant quelques semaines, pas quelques mois.

Ses commentaires viennent en réaction à des spéculations que le conseil de sécurité puisse s'asseoir sur l'application étatique pour une période de temps prolongée, afin d'éviter un vote sur la demande controversée.

S'adressant aux journalistes dans son avion de retour de l'assemblée générale à New York, où il a présenté sa demande, Abbas a déclaré que les membres du conseil de sécurité semblaient d'abord peu enthousiastes à l'idée de discuter de la demande palestinienne.

Mais il a dit que l'ambiance semblait avoir changé après qu'il ait prononcé son discours à l'assemblée générale vendredi, au cours duquel il a plaidé la cause d'un état palestinien indépendant aux côtés d'Israël.

Les Etats-Unis ont déclaré qu'ils bloqueraient la demande. Les gouvernements israéliens et américains disent que des négociations de paix directes sont la seule voie correcte pour la poursuite de la paix. Washington détient un droit de veto au conseil de sécurité de l'ONU, composé de 15 membres.

L'autorité palestinienne veut que le conseil de sécurité décide de leur candidature à l'adhésion à l'organisation mondiale dans une quinzaine de jours, selon un haut responsable palestinien.

"Les consultations se poursuivent, notamment avec le Gabon, le Nigeria et la Bosnie-Herzégovine, qui doivent encore définir leur position," a déclaré Riad al-Malki, ministre des affaires étrangères de l'autorité palestinienne.

Comme alternative au conseil de sécurité, les palestiniens, qui ont actuellement le statut d'observateur à l'ONU, pourraient demander à l'assemblée générale de voter pour les faire passer au statut d'état non membre, un statut qui leur permettrait d'appartenir à certaines agences de l'ONU.

Un vote à l'assemblée générale requiert une majorité simple des 193 membres actuels, une proposition apparemment facile pour les palestiniens.

Dans son discours de vendredi à l'assemblée générale après avoir présenté sa requête, Abbas a dit : "je ne crois pas que quiconque avec une once de conscience puisse rejeter notre demande… et notre admission comme état indépendant."

Mais le premier ministre Benyamin Netanyahou, qui a parlé peu de temps après Abbas, a déclaré que la paix ne pourra être obtenue que par des négociations, et a rejeté l'organisme mondial comme un "théâtre de l'absurde".

Peu après que les deux hommes aient terminé leurs discours, le Quartet (Etats-Unis, Russie, Union Européenne et Nations Unies) a lancé un appel pour un retour à des pourparlers de paix directs, ce que la secrétaire d'état américaine Hillary Clinton a présenté comme une "proposition concrète".

"Les Etats-Unis sont très heureux que le Quartet soit parvenu à émettre une déclaration aujourd'hui avec une proposition concrète et détaillée pour commencer les négociations entre les israéliens et les palestiniens, sans délai ni condition préalable," a-t-elle dit.

Abbas accepte que les négociations restent nécessaires, mais il soutien qu'une reconnaissance étatique mettrait les palestiniens sur un pied d'égalité. Israël considère la candidature à l'ONU comme une tentative de saper sa propre légitimité.

Les palestiniens veulent établir un état dans la bande de Gaza, une enclave côtière contrôlée par les terroristes islamistes du Hamas, qui sont opposés aux négociations de paix avec Israël, et en Judée Samarie, avec Jérusalem Est comme capitale.