Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman s'est prononcé en faveur de la diplomatie entre Israël et l'autorité palestinienne, dimanche, tout en rejetant certaines des principales exigences de l'autorité palestinienne.

Lieberman a commencé par remercier le secrétaire d'état américain John Kerry pour ses efforts pour parvenir à un accord. "Je tiens à exprimer une véritable reconnaissance pour les efforts de Kerry, et en particulier pour sa position en matière de sécurité," a-t-il dit.

"Toute proposition alternative qu'Israël recevrait de la communauté internationale serait pire que ce que Kerry a proposé," a-t-il soutenu.

Les pourparlers entre Israël et l'AP sont importants même en l'absence de confiance mutuelle, a déclaré le ministre des affaires étrangères. Cependant, a-t-il dit, "sans un échange de terres et de population, je ne peux pas soutenir un accord de paix."

Il a précisé son idée, "contrairement au désengagement, dans le cas des échanges de terres, personne ne sera déraciné. La frontière sera simplement déplacée autour de ce qui est maintenant la route 6."

L'autoroute 6 s'étend du sud au nord d'Israël, en passant bien à l'ouest de Jérusalem. Lieberman faisait apparemment référence à son plan de donner à l'AP la région arabe du "triangle" en Galilée. Les dirigeants arabes israéliens ont catégoriquement rejeté cette proposition.

Lieberman a également rejeté l'une des principales exigences de l'autorité palestinienne, disant qu'Israël n'accepterait pas les millions de descendants d'arabes qui ont fui volontairement ou non l'état juif lors de sa création. "Je ne vais pas accepter un quelconque "droit au retour" à l'intérieur de l'état d'Israël, pas même d'une seule personne," a-t-il dit.

"Laisser cela ouvert comme une option, même sur le plan théorique… mènera finalement à ce que des pressions soient exercées sur ce point," a-t-il expliqué. "Je ne suis pas certain que les gouvernements futurs résisteraient à cette pression."

L'AP devra assumer la responsabilité de ceux qui réclament le statut de "réfugiés palestiniens", a-t-il dit, dont des centaines de milliers se trouvent en Syrie et au Liban, des pays qui, selon lui, "expulseront les réfugiés palestiniens de leur territoire" si un état arabe était créé en Judée, en Samarie et à Gaza.

La création d'un état de l'AP conduirait à une augmentation massive de la population arabe en Judée Samarie, a-t-il noté. Lieberman estime que trois millions de personnes résidant actuellement en Syrie, au Liban ou à Gaza chercheraient à vivre dans la région, plus que doublant la population actuelle.

La question devrait être examinée maintenant, a-t-il averti. "Pensons un peu plus loin. L'économie de la Judée Samarie, qui n'est pas une économie suisse ou norvégienne, pourrait absorber trois millions de palestiniens ? Où vont-ils vivre ? Que vont-ils manger ? Où vont-ils travailler ? Et comment cela affectera Israël ?"

"Nous devons toujours penser à ce qui arrivera demain," a-t-il conclu.

L'autorité palestinienne basée à Ramallah, qui est actuellement responsable d'environ 2,4 millions d'habitants arabes de Judée Samarie, fait face a des crises financières constantes depuis sa création. Le chômage est élevé dans la région, même avec l'accord d'Israël d'employer des dizaines de milliers d'arabes de l'AP. En fait, l'AP ne vie que de la mendicité internationale, une générosité que sera probablement durement mise à l'épreuve si, "enfin", ces arabes dits palestiniens obtiendraient un état. On peut également espérer qu'en cas de création d'un état arabe dans la région, Israël ferme définitivement ses frontières à ces dizaines, voire centaines de milliers d'arabes qui travaillent en Israël. La population israélienne a besoin de travail, ce serait une occasion de remettre les choses à leur place.