Communauté Juive

Dans une cave souterraine dans la vieille ville de Safed, l’activité est frénétique. J’arrive dans cette cave après de nombreuses tentatives de rencontres repoussées pour « des raisons de danger de vie et de sauvetage de prisonniers » comme le définit Ya’akov. Sous la surface, dans un petit bureau qui contient une table, un téléphone et un vieil ordinateur, plusieurs amis agissent pour le sauvetage de filles juives. Des jeunes filles qui, de différentes façons,  se sont liées à des jeunes hommes arabes et sont arrivés à un point auquel aucune d’entre elles n’aurait pensé arriver un jour. Ya’akov (pseudonyme), parmi les fondateurs de l’organisation, est occupé à une discussion avec une de ces filles.

J’attrape Ya’akov entre les appels téléphoniques.

« Bonjour Ya’akov », j’arrive à dire et déjà un autre appel. J’attends qu’il finisse aussi cette discussion. « Excusez-moi mais il n’y a rien à faire, c’est vraiment  une affaire de danger de vie », m’explique Ya’akov sur un ton navré. Ya’akov passe le téléphone à un des membres et nous entrons dans le petit bureau pour discuter.

« Qu’y avait-il de si important dans votre discussion, ce n’est pas que vous deviez sauver immédiatement la jeune fille? ».

Ya’akov sourit, « Les gens pensent qu’à partir du moment où on réussit à faire sortir la jeune fille du village, le probléme est réglé. La plupart du travail ne commence qu’après. Ces jeunes filles sont en général dans un état psychologique très délicat, leur confiance en soi et leur image personnelle est très basse de telle façon à ce qu’il est très important de les « reconstruire ». Leur donner de la chaleur et être disponible à tout moment pour leur venir en aide, même aux heures tardives de la nuit. Le processus est trés long et prend parfois des années. Mais comme on dit: « Celui qui sauve une âme d’Israël, c’est comme si il avait sauvé un monde entier. » Il s’agit particuliérement de l’âme et non du corps. Le corps est relativement facile à sauver mais si il n’y a pas de continu, la situation peut facilement revenir à ses débuts ». Ya’akov soupire « A combien de pareils cas avons-nous déjà assisté?! ». « La fille avec qui j’ai parlé vivait dans un des villages et après beaucoup d’efforts, nous avons réussi grâce à dieu à la libérer de son copain arabe et elle étudie aujourd’hui dans un séminaire loin de la ville de Safed. Cependant, son copain arabe, avec qui elle vivait, cherche toujours à la récupérer. »

Question – Qu’est ce qui améne une jeune fille juive à se lier à un arabe?

Réponse – Il y a plusieurs facteurs qui aménent à cette situation. Le premier est la difficulté économique c’est-à-dire que les parents de la jeune fille ne peuvent subvenir à ses besoins et elle vit dans de grandes difficultés. Soudain, un homme apparaît dans sa vie qui, même si il n’est pas son prince charmant (elle n’aurait jamais pensé sortir avec un arabe), se comporte avec elle très sympathiquement et est prêt à lui faire la cour pendant longtemps, lui envoyer des cadeaux chers (nouveau téléphone, des vêtements chers, des parfums, etc,…) ainsi que la sortir manger dans des restaurants de luxe, des cafés, des clubs privés en dehors de la ville, etc,… Elle sait aussi qu’il y a d’autres copines à elle qui sortent avec des amis à lui.(Ce jeune homme sert parfois aussi dans Tsahal, a une voiture de luxe et beaucoup d’argent). Tout cela la méne directement dans ses bras.

La deuxiéme raison est que parfois, à la maison, il y a un grand manque d’amour de la part des parents et une instabilité sociale ainsi qu’un sentiment de manque de sécurité dans le cadre familial. Cela pousse la jeune fille à chercher une personnalité forte dans sa vie et ces jeunes savent manifester de la force.

La troisième raison est qu’il y a des filles ayant une image de soi trés basse (consciemment ou inconsciemment) et quand quelqu’un est prêt à lui donner de l’attention, elle se donne à lui. Lui, pour sa part, est prêt à lui donner tout ce dont elle a besoin, argent, force, attention, pouvoir, amour, etc,…

Il y a beaucoup d’autres raisons ou de prétextes psychologiques et socio-économiques mais la raison la plus importante est le manque de connaissance de leur identité juive chez ces jeunes juives. Alors qu’on affiche partout qu’il n’y a pas de différence entre un juif et un non-juif, une relation négative comme celle-ci peut devenir légitime.

Question – Est-ce que ces filles sont en danger?

Réponse – Parfaitement. On ne parle pas simplement de danger spirituel. Beaucoup de ces filles subissent de très graves abus psychologiques. Après que la fille est déjà prise au piège dans son filet, elle sent qu’elle devient rejetée par sa famille et ses amies. Elle devient honteuse à ses yeux mais elle se voit pas de moyen de faire marche arrière (il y a beaucoup de familles qui considèrent ces filles comme mortes). Beaucoup de ces filles connaissent une terrible expérience de viol et d’abus sexuel (elles ont cependant peur de se plaindre à la police car elles connaissent le processus de l’enquête, etc.,…).

Après que la fille se résigne à son sort qu’elle vit avec un arabe, parfois dans un village parfois en ville (à Safed il y en a beaucoup comme ça et il y a même une chance que les arabes louent pour plusieurs de leurs copines où elles vivent ensemble et où les arabes viennent de temps en temps  et font ce qu’ils ont à faire). La grande majorité des filles qui vivent dans des villages subissent des abus psychologiques et corporels comme des coups et des humiliations. La jeune fille devient la servante du mari  et de sa famille (pour qui elle est une sale juive).

Même quand elles ont des enfants avec les arabes et que selon l’islam les enfants sont arabes, ces derniers subissent de grandes souffrances à cause de leurs mères juives.

Malheureusement, il y a même des cas qui se terminent par l’assassinat de la jeune fille par son mari ou sa famille.

Question – Qu’est-ce qui pousse un jeune homme arabe à chercher une relation avec une jeune juive: Il sait parfaitement qu’il y aura une grande opposition à ce lien?

Réponse – Il y a plusieurs facteurs qui l’amènent à cela. Le premier est la conquête c’est-à-dire que le fait même qu’il a pris une jeune juive, l’a humilié et l’a amené à vivre avec lui et souvent à se convertir à l’islam constitue une victoire dans la guerre où il a réussi à convertir encore quelqu’un à l’islam, chose qui est pour lui le devoir de jihad que tout musulman se doit d’accomplir. La deuxième chose est qu’il est bien plus facile pour lui d’approcher une jeune fille  juive, la société israélienne est très ouverte aux relations homme-femme. Cette dernière préconise le processus d’interaction et par conséquent, les filles juives apprennent avec les garçons arabes dans les mêmes classes (dans le Collège de Safed il y a 75% d’arabes) et ils savent donc que les jeunes filles juives sont approchables. La troisième raison est que si dans son village il va avec une jeune fille, dés que cela se saura à la famille, lui et elle seront tués à cause du déshonneur de la famille (ils veillent au respect de leurs filles).

Question – Que doivent faire les parents pour que de tels cas ne leur arrivent pas à eux?

Réponse – La chose la plus importante est de donner à la fille dés son plus jeune âge beaucoup d’amour.  La fille doit savoir qu’elle a un pére et une mére qui l’aiment beaucoup. Les parents sont obligés de dire cela à leurs enfants (beaucoup de parents pensent qu’il est évident pour les enfants que leur pére et leur mére les aiment – ce n’est toutefois pas vrai, il faut toujours le dire). La deuxième chose que le pére doit faire est de donner conscience à sa famille qu’il est une personne forte et qu’elle a sur qui reposer. De même, les parents doivent lui donner conscience qu’elle a à qui parler de tout probléme qui pourrait se poser à elle. Ils doivent aussi ne pas donner aux enfants le sentiment que les difficultés économiques sont une chose terrible (de nombreux parents parlent tout le temps du fait qu’il n’y a pas d’argent, ce qui donne à l’enfant le sentiment que l’argent est la chose la plus importante et que tout moyen est légitime pour l’obtenir).

Question – Que doivent faire des parents dont la fille a commencé une telle relation?

Réponse – La chose à ne surtout pas faire est de rejeter la fille, ce qui l’attache à lui encore plus. Ce qu’il faut faire c’est d’essayer de parler avec leur fille ou de lui envoyer des amies qui tenteront de lui parler. Il vaut toujours mieux que la jeune fille sache que le moins de personnes possible sont au courant, et ne pas l’attaquer fortement (l’attaque crée immédiatement une réaction de défense de la part de l’attaquée qui tente de défendre sa position). Il est aussi préférable qu’un des parents fasse comme s’il n’était pas au courant de la situation afin que la jeune fille ait un point d’appui à la maison. La deuxième chose est de s’adresser à des professionnels, des personnes qui connaissent ces cas et savent les moyens d’agissement comment faire pour la sortir de cette situation.

Question – Quelle aide peut recevoir une telle jeune fille de l’association Nékouda Tova?

Réponse – La vérité c’est toute aide, de donner de l’amour sans limite, le sentiment de la famille juive, la personnalité du pére et de la mére ainsi que la construction de la personnalité, de l’identité et de la dignité personnelle, un conseil psychologique par une psychologue spécialisée dans ce type de cas, la possibilité de vivre dans « une maison chaleureuse » où elle recevra un soutien psychologique, économique ( ainsi que de l’argent de poche), une orientation professionnelle, l’apprentissage d’un métier qui lui est adapté, des études d’enrichissement, nous voyons actuellement la possibilité de compléter le diplôme du bac par des études depuis « la maison », protection et garde. Dans certains cas, où il y a danger pour la jeune fille, nous transférons même la jeune fille  à l’étranger et lui trouvons une famille d’accueil là-bas. Finalement, nous trouvons un bon mariage pour la jeune fille selon ses désirs.

Question – J’ai compris que vous agissez aussi au niveau propagande. Comment  le systéme de propagande explique les dangers aux jeunes filles?

Réponse – Le systéme de propagande commence par s’adresser aux écoles et aux séminaires où nous commençons par expliquer aux jeunes filles les dangers liés à ces relations. Cela se passe aussi dans des cours donnés par les conférenciers de l’association aux jeunes filles. Nous publions des flyers expliquant le sujet et nous les distribuons parmi la jeunesse. Actuellement, nous travaillons sur le site web où il y aura tous les matériaux de propagande, des films, des articles, etc,… Il y a aussi une correspondance sur le site de Facebook avec les jeunes filles (il faut arriver à elles de façon indirecte). Et le plus important, nous parlons avec les jeunes et leur expliquons la gravité de la chose et ainsi ça passe de bouche à oreille.

Question – De combien de filles parle-t-on dans la région Nord?

Réponse – Nous évaluons environ 5000 filles de la région de Tibériade à Métoulla?

Question – Y a-t-il de telles problémes à Safed même?

Réponse – A notre grand regret, ce fléau touche aussi Safed et il va en s’aggravant. Actuellement, nous nous occupons d’une cinquantaine de cas pareils. Cependant, selon nous, les nombres sont bien plus hauts.

Question – Quelle est la différence entre l’activité de l’association « Nékouda tova Safed » et l’association « Yad Leahim »?

Réponse – L’association « Yad Léahim » dieu les garde, agit principalement sur des cas à posteriori c’est-à-dire des filles qui habitent déjà dans des villages et qu’il faut sortir de là-bas. De même, la majorité de leur activité  se concentre au Sud du pays, ils font un travail merveilleux avec beaucoup de dévouement.

L’association « Nékouda tova Safed » agit pour empêcher le probléme c’est-à-dire d’empêcher les jeunes filles d’arriver à cette situation. Dans de nombreux cas de tenter de défaire un lien qui vient de se créer avec un arabe. Dans les cas où le lien se poursuit, de sauver la jeune fille de cette situation. Et dans les cas où la jeune fille vit déjà avec un arabe, de la sauver de l’endroit et de l’introduire dans une maison qui lui donnera  tout ce dont elle a besoin c’est-à-dire qu’elle ait un remplacement à la famille qu’elle n’a pas en général. Il y  a des cas où nous devons trouver un refuge dans un pays étranger pour la jeune fille.

Nous, à « Nékouda tova Safed », agissons actuellement particuliérement dans le nord du pays, même si la « maison chaleureuse » peut recevoir des filles de tout le pays.

Question – Est-ce que dans la « maison chaleureuse » que vous créez pour ces jeunes filles vous conditionnez l’habitation des jeunes filles dans la maison par leur Téchouva (repentir)?

Réponse – Vu que dans la « maison chaleureuse » se trouvent des filles dont une partie observent le Shabbat et d’autres non, les filles devront y respecter le Shabbat et les filles qui ont décidé de l’observer. Par conséquent, dans les parties communes de la maison (salon, cuisine, salles d’études,…) il sera interdit de voir la télévision, écouter la radio, etc pendant Shabbat. Toutefois, la décision à propos de sa vie privée et son temps libre est entre les mains de la jeune fille seulement. Nous croyons qu’il ne faut pas imposer la religion et cela n’aide pas ni ne sert la personne mais simplement l’éloigne. Nous croyons que tout celui voit vraiment la lumiére voudra s’y attacher mais il est impossible d’imposer à une personne de suivre la lumiére. Comme nous ne pouvons pas obliger une femme vivant avec un arabe de l’abandonner, nous ne pouvons pas non plus l’obliger à observer la Tora et ses commandements. La chose doit venir du cœur de la jeune fille. Nous nous nommons « Nékouda tova Safed » car nous savons que tout juif a en lui « une bonne étincelle », une étincelle de sainteté, et même si un juif ne fait qu’une Mitsva, cette dernière sera son avocat et cette étincelle de lumiére peut lui éclairer toute sa vie. A propos de la Téchouva (repentir), le fait même que la jeune fille abandonne l’arabe et qu’elle revienne au sein de son peuple n’est-il pas le plus grand des repentirs?