Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le président américain Barack Obama et le secrétaire d'état John Kerry sont en désaccord sur Israël, a rapporté mercredi le Maariv.

Selon le rapport, la raison de la tension tient dans les remarques d'Obama dans l'interview donnée à Jeffrey Goldberg, que Kerry voit comme ayant été trop critique à l'égard du premier ministre Benyamin Netanyahou.

Dans l'interview, qui a été rendue publique la veille de la visite de Netanyahou à la Maison Blanche, Obama averti que le temps était compté pour négocier un accord de paix entre Israël et l'autorité palestinienne, et a affirmé que le dictateur de l'AP, Mahmoud Abbas, "est sincère sur la volonté de reconnaître Israël et son droit d'exister."

"Quand j'ai une conversation avec Bibi, c'est l'essence de ma conversation," a dit Obama à Goldberg. "Si ce n'est pas maintenant, alors quand ? Et si ce n'est pas vous, monsieur le premier ministre, alors qui ? Comment cela se résout ?"

Selon Maariv, les associés de Kerry ont déclaré que les commentaires d'Obama ont saboté les efforts de Kerry pour assurer la paix entre Israël et l'AP.

Deux sources, une à Washington et une autre à Jérusalem, ont dit au journal israélien que la Maison Blanche n'a pas informé Kerry à l'avance que l'entrevue avait lieu.

"L'interview d'Obama, faite à l'insu de Kerry, et qui attaque personnellement le premier ministre Benyamin Netanyahou, sape les efforts de Kerry," a déclaré une source.

La deuxième source a déclaré que "la plus grande peur de Kerry est que l'interview heurte la confiance de Netanyahou et de l'opinion publique israélienne dans les efforts du gouvernement américain pour assurer la paix."

Goldberg était lui-même cité par le Maariv comme ayant expliqué que l'interview était probablement une tentative de montrer à Abbas, qui a exprimé sa petite colère disant que Kerry était biaisé en faveur d'Israël, qu'Obama fait également pression sur Netanyahou. Obama aurait prévu d'exercer une pression similaire sur Abbas lors de sa visite à la Maison Blanche le 17 mars, selon Goldberg.

Kerry a travaillé très dur pour en appeler directement à l'opinion publique israélienne sur la paix. Cette initiative comprenait une interview télévisée récente avec la journaliste Ilana Dayan, dans laquelle il a laissé entendre que les habitants juifs de Judée et Samarie pourraient ne pas être expulsés de leurs maisons quand un accord sera signé.

Kerry est resté optimiste sur les négociations, précisant en décembre qu'un accord était "proche" malgré les complications et les différends sur les termes, à la fois de la part de l'AP et d'Israël.

Par ailleurs, des responsables de la Maison Blanche ont déclaré que le ton des discussions de lundi entre Obama et Netanyahou n'était pas désagréable malgré les commentaires faits par Obama dans l'interview avec Goldberg.

En fait, selon ces responsables, Obama s'est engagé auprès de Netanyahou à pousser l'autorité palestinienne à correspondre avec toutes les concessions israéliennes dans le cadre d'un futur accord de paix.