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Des analystes ont révélé que la décision du président islamiste turc, Recep Tayyip Erdogan, de lancer une guerre officieuse contre les forces kurdes le mois dernier était un stratagème pour compenser son échec historique aux dernières élections de juin, mais un nouveau sondage publié vendredi montre qu'Erdogan pourrait s'être tiré dans le pied avant des élections anticipées.

Suite à un attentat suicide de l'Etat Islamique (ISIS) contre des militants kurdes en Turquie le mois dernier, plusieurs militants kurdes ont mené des attaques contre la police, étant donné le fait que la Turquie coopère avec l'Etat Islamique. Erdogan a sauté sur l'occasion pour lancer une campagne de répression en deux volets contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), rompant les pourparlers de paix avec le groupe, et laissant des centaines de victimes civiles, ainsi qu'en lançant une campagne contre l'Etat Islamique, du mois officiellement, mais qu'on attend de voir se concrétiser sur le terrain.

Mais un nouveau sondage réalisé par Gezici montre que, malgré les tentatives de mettre sur les kurdes sont échec aux dernières élections, le parti islamiste AKP n'a fait que perdre du pouvoir depuis les élections du 7 juin, voyant même le parti pro kurde gagner du terrain.

L'AKP dispose actuellement de seulement 38,9% de soutien, un chiffre inférieur à ce qu'il avait reçu lors des élections de juin (40,7%), selon Reuters.

Les élections du 7 juin étaient la première fois que l'AKP perdait sa majorité depuis 2002 quand il est arrivé au pouvoir. Les tentatives de former une coalition ont échoué, ouvrant la voie à de nouvelles élections prévues le 1er novembre, qui, selon le nouveau sondage, verront l'AKP perdre encore plus de pouvoir.

Les analystes ont prédit que la répression anti-kurde de la Turquie était destinée à forcer de nouvelles élections après que le parti démocratique du peuple pro kurde (HDP) ait marqué une grande victoire lors des dernières élections, remportant 13% du scrutin et 80 sièges grâce à l'appui d'électeurs non kurdes qu'ils ont pris à Erdogan.

Fait intéressant, le nouveau sondage place le HDP plus loin encore avec un soutien de 13,5%, en dépit de la répression d'Erdogan.

Le principal parti d'opposition à l'AKP, le parti laïc CHP, continue également de se renforcer, passant de 25,1% lors des dernières élections a 27,8% aujourd'hui, tandis que le parti nationaliste MHP baisse légèrement, passant de 16,5% à 16,3%.

Le sondage a été mené plus tôt cette semaine par Gezici dans 36 provinces, avec 4 860 répondants.