Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

L'Europe doit expliquer comment elle réagira si les Etats-Unis se retirent de l'accord nucléaire avec l'Iran, et doit faire plus pour encourager les banques internationales à revenir dans le pays, a déclaré mardi un haut responsable iranien.

Le mois dernier, le président américain Donald Trump a rompu avec ses alliés européens, la Russie et la Chine, en refusant de recertifier le respect par l'Iran de son accord nucléaire de 2015, signé durant le mandat de Barack Hussein Obama.

Le président républicain a donné au Congrès 60 jours pour décider de réimposer des sanctions économiques à l'Iran, levées en vertu de l'accord en échange de la réduction de son programme nucléaire qui vise à construire une bombe, ce que nie Téhéran.

Les dirigeants européens se disent déterminés à maintenir cet accord, qui offre à l'Iran une bouée de sauvetage économique et a ouvert de nouvelles opportunités d'investissement pour les très opportunistes entreprises européennes.

Mais le responsable iranien, qui a refusé d'être identifié, a déclaré que Téhéran s'attendait à ce que l'Europe soit plus proactive dans l'explication de sa position sur les Etats-Unis se retiraient.

"S'ils veulent attendre que Trump décide de prendre une décision, ce sera trop tard," a déclaré le responsable iranien. "Pour le moment, nous entendons de l'Europe qu'ils veulent se tenir à l'accord, mais si Trump décide autrement, ils n'ont pas d'autres munitions."

"Il est important que les pays européens travaillent avec l'Iran," a déclaré le responsable, ajoutant que les capitales européennes devraient respecter leurs engagements "non seulement en paroles mais aussi en pratique".

Le responsable a qualifié de "déficience" l'absence de grandes banques internationales revenant en Iran, affirmant que l'Europe s'était engagée dans le cadre de cet accord à normaliser les relations d'affaires avec l'Iran, ce qui n'était toujours pas le cas.

"Quand Total vient en Iran pour signer un accord avec des entités iraniennes, ils n'utilisent pas les banques françaises, ils en utilisent d'autres, pourquoi ?"

Le responsable a réitéré que l'Iran ne serait pas le premier à quitter l'accord et a accusé la Maison Blanche de créer délibérément de l'incertitude pour les entreprises étrangères qui envisagent de nouveaux investissements en Iran.

"Nous considérons l'approche américaine de l'accord nucléaire comme malhonnête," a déclaré le responsable iranien à Paris.