Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Le secrétaire d'état américain Rex Tillerson s'est rendu en Jordanie cette semaine pour annoncer des bonnes nouvelles pour la Jordanie, mais pas pour l'OLP et l'UNRWA.

Tillerson a annoncé l'engagement de l'Amérique à financer la Jordanie à hauteur de 1,275 milliards de dollars par an pour les cinq prochaines années, une augmentation de 275 millions de dollars par an par rapport à l'engagement précédent de 1 milliard entre 2015 et 2017.

Une partie de cette augmentation semble provenir de la réduction du financement américain à l'UNRWA, qui reçoit environ 355 millions de dollars par an de l'Amérique. 65 millions de dollars à l'UNRWA ont été gelés suite au précédent avertissement du président Trump.

Tillerson a déclaré que la contribution continue de l'Amérique à l'UNRWA dépend de ce que d'autres états non donateurs qui peuvent se permettre de contribuer à l'UNRWA sont disposés à faire.

Trump a également exprimé son mécontentement à l'égard des pays qui prennent l'argent des Etats-Unis et montrent ensuite une attitude hostile aux Nations Unies en votant sur des sujets hostiles aux intérêts américains, comme la décision de l'Amérique de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël et d'y déplacer l'ambassade américaine.

La Jordanie avait voté avec 127 autres pays lors d'une rare réunion d'urgence de l'assemblée générale le 21 décembre 2017 demandant aux pays de ne pas établir de missions diplomatiques à Jérusalem.

Pourtant, la Jordanie n'a pas été sanctionnée financièrement par Trump pour cette décision, mais a plutôt vu son financement considérablement augmenter.

Le secrétaire Tillerson a justifié cette décision lors de sa conférence de presse conjointe avec le ministre jordanien des affaires étrangères Ayman Sadadi, citant :

"Le partenariat stratégique indispensable depuis des décennies entre les Etats-Unis et la Jordanie qui a été essentiel à la sécurité des deux pays, ainsi que de contribuer à la sécurité de la région.

La Jordanie accueille 650 000 réfugiés syriens.

La Jordanie participe activement à la coalition mondiale pour vaincre l'Etat Islamique.

La Jordanie coupe ses relations diplomatiques avec la Corée du Nord."

Les remarques de Tillerson sur la Corée du Nord ont été particulièrement significatives puisque l'ambassade de la "Palestine" reste ouverte en Corée du Nord.

Trump n'a certainement pas non plus oublié l'extraordinaire diatribe anti-américaine et haineuse du dictateur de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, prononcée le 14 janvier.

Tillerson a également souligné l'engagement du président Trump à respecter le rôle de la Jordanie en tant que gardien des lieux saints de Jérusalem. Ce rôle spécial a été assigné à la Jordanie dans le traité de paix de 1994 entre Israël et la Jordanie, et semble être l'un des points cardinaux dans les propositions très attendues du président Trump pour résoudre le conflit judéo-arabe.

Le ministre des affaires étrangères Safadi a déclaré pour sa part :

"Nous continuerons à travailler avec l'administration actuelle (pour résoudre le conflit) parce que nous croyons au rôle clé des Etats-Unis dans la réalisation de cette paix. Nous ne pouvons pas abandonner. C'est une situation difficile. Le défi est de ne pas l'aggraver et de trouver un moyen d'aller de l'avant. Si nous n'avons pas la solution à deux états, alors que pense que nous envisageons une période de conflit plus longue qui ne ferait que jouer dans les mains des extrémistes qui veulent exploiter la souffrance et le désespoir des gens pour répandre leur agenda de haine."

La position de la Jordanie contraste fortement avec celle de l'AP qui n'acceptera pas, selon ses déclarations, le rôle pivot de l'Amérique.

Toute solution négociée à deux états impliquant la création d'un autre état arabe entre Israël et la Jordanie pour la première fois de l'histoire a été rejetée par les arabes en 1947, aurait pu être créée à tout moment par la Ligue Arabe entre 1948 et 1967, et a été encore rejetée par l'OLP en 2000/2001 et 2008.

La Jordanie a maintenant indiqué qu'elle était prête à aller de l'avant avec Trump pour réaliser son "accord final". Le dernier engagement financier de Trump en Jordanie garantit la coopération de la Jordanie pour les cinq prochaines années.

Par contre, la position anti-américaine de l'AP continue de tester la patience du président américain.