Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

On sait que pour Clausewitz, la situation de guerre présente ou introduit un fort élément d'incertitude. Il est donc tout à fait concevable que des hommes d'Etat responsables cherchent à éviter de la faire, non pas à tout prix, mais autant et aussi longtemps qu'il est possible et raisonnable de l'éviter. Le souci de l'amiral Mullen est tout à fait compréhensible et respectable : aucun pays ne s'engage, ou ne devrait s'engager dans la guerre à la légère ou sans en avoir pesé mûrement les inconvénients et les avantages. Moins que tout autre pays au monde, Israël et sa population ( quelque sept millions de personnes sur quelque 21 000 km2 ) ne sont tentés par la guerre. Israël ne s'est jamais résolu à combattre sans s'y être trouvé absolument contraint et forcé. Le genre reître, littéraire ( Jünger ) ou non, ce n'est pas la tasse de thé d'Israël, pays qui juge et qui jauge sa propre conduite, politique et militaire, à l'aune des Commandements.

Et ce sera encore le cas cette fois-ci s'il devait y avoir une intervention israélienne contre le nucléaire iranien. C'est pourquoi la responsabilité de la guerre, si guerre il y a, et si celle-ci devait s'élargir et avoir de graves conséquences, incombera d'abord aux puissances à qui il aurait suffi de claquer des doigts, au début de la route nucléaire de l'Iran, pour imposer à celui-ci d'abandonner toute visée militaire.

Mais formuler ce point de vue en quelque sorte éthique ne dispense pas d'essayer

(suite) de se donner une visée réaliste autant que possible de ce que pourraient être les implications et les conséquences d'une guerre, tout en sachant qu'il n'est pas possible, presque par définition, de tout prévoir ni même de tout imaginer, la guerre étant aussi, comme on sait et comme on le voit, " un caméléon " .

Mais celui qui, par peur d'affronter le " Maître absolu " , reculerait devant la guerre lorsque celle-ci est la condition de la survie et / ou de la liberté, paierait le prix de la lâcheté sous forme de l'esclavage. Et cela ne vaut pas seulement pour Israël, mais aussi pour les Etats-Unis. Périclès a enseigné aux démocrates que le bonheur étant dans la liberté et celle-ci étant dans le courage, il ne fallait pas se laisser émouvoir par les dangers de la guerre.

Un embargo finirait par alimenter des réseaux parallèles comme avec l'Irak pendant le blocus et renforcerait le pouvoir des conservateurs. Déjà en Irak lors du blocus, des centaines de milliards de $ ont échappés aux contrôles et non pas empêché sadam de se refaire une armada avec les russes. Maintenant avec la crise et la pénurie de liquidité, les trafiques contrôlés par des mafias ne feraient que renforcer des pouvoirs sans morales.
L'une des solutions serait de faire péter des installations militaires ou militaro-industrielles, mais il n'y en a pas beaucoup, la majeure partie des équipements iraniens arrivent dans des caisses directement de russie, prêts à l'emploi. Mais même si l'Iran fabrique la bombe, il n'est pas pour autant une réelle menace pour Israel, premièrement pour des raisons logistiques, l'Iran est incapable de lancer une bombe nucléaire sur si grande distance et précision, deuxièmement les mollahs n'ont aucun intérêt de déclarer un conflit nucléaire avec Israel, ils utilisent Israel pour justifier leur course à la bombe sans froisser le reste du monde musulman et leur main mise dans des théâtres d'opération traditionnellement sunnites, mais la réelle motivation des chiites iraniens et d'atteindre un équilibre des forces dans le cas ou les salafistes saoudiens mettent la main sur la bombe pakistanaise. Il s'agit d'une course à la bombe entre chiites et sunnites, avec comme prétexte pour les 2 de s'en prendre à Israel, qui reste hors de cause, pour le moment !

Malgré les troubles et la violence qui ont suivi les élections présidentielles en Iran, de nombreux Juifs iraniens d'Israël ou de l'étranger estiment que la vie en République Islamique est meilleure sous le président Mahmoud Ahmadinejad qu'elle ne l'aurait été sous son rival Mir Hossein Moussavi.

Lors d'une conférence de Juifs iraniens à Jérusalem lundi, des leaders de la communauté juive Mashadi ont déclaré que malgré les allégations anti-israéliennes d'Ahmadinejad, l'Iran est un pays dans lequel les Juifs peuvent pratiquer leur religion en sécurité.

« Ahmadinejad fait des déclarations regrettables à propos des Juifs, mais il est préférable à Moussavi », estime Shlomo Zabihi, rabbin Mashadi. Le gouvernement actuel est relativement stable et fournit un environnement sûr pour les Juifs, a t-il poursuivi.

pffff !!

Pour Moshé : il est certain que les Iraniens instrumentalisent la haine générale de l'Islâm à l'égard des Juifs et d'Israël pour servir leurs desseins d'hégémonie shî'ite. Mais cela ne veut pas dire que leurs déclarations invitant à effacer Israël de la carte du monde ne soient que du faux-semblant. Rien ne garantit qu'une partie de ces excités ne passerait pas un jour à l'acte ; et c'est précisément ce dont Israël ne peut en aucune manière prendre le risque.
Quant aux vecteurs capables de " livrer " des têtes nucléaires sur Israël, ils existent, l'Iran s'en est vanté et a procédé à des essais et simulations jugés satisfaisants. Là encore, Israël ne peut prendre le risque, parce qu'il suffirait d'une seule tête nucléaire sur Tel Aviv pour que le destin d'Israël soit mortellement scellé. Quand il s'est agi d'Osirak, le gouvernement israélien n'a pas balancé : il a écrasé le serpent dans l'oeuf.

Pour ce qui est des possibilités iraniennes de contourner et de faire échouer un embargo, je suis d'accord avec vous. Fondamentalement, ce qui sera vraiment efficace, surtout maintenant, en 2009 ( il en serait peut-être allé autrement il y a encore quelques années ), c'est la destruction des sites et installations nucléaires iraniens.

(suite) Quant aux conditions de vie des Juifs en Iran, permettez-moi, Moshé, d'être légèrement sceptique ...