Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Avec les Frères Musulmans arrivant aujourd'hui au pouvoir en Egypte et avec la Syrie en flammes, le président russe Vladimir Poutine effectuera sa première visite dans cette région volatile, lundi, avec un rapide voyage de deux jours en Israël et en Jordanie.

Alors que Poutine doit tenir une longue réunion avec le premier ministre Benyamin Netanyahou dans l'après-midi, une discussion en tête-à-tête suivie d'une réunion plus large avec d'autres ministres, la majeure partie de la visite sera symbolique : l'inauguration d'un monument à l'Armée Rouge pour sa victoire sur l'Allemagne nazie, une dîner d'état avec le président Shimon Pères, et une visite à Bethlehem.

Les entretiens entre Netanyahou et Poutine devraient se concentrer sur l'Iran et la Syrie, sujets sur lesquels les deux pays ont de grandes différences d'opinion.

Alors qu'Israël a dit à plusieurs reprises que les pourparlers entre les grandes puissances et l'Iran ne mènent nulle part, et donnent seulement à l'Iran plus de temps pour aller de l'avant sur son programme nucléaire, la position russe est de donner au processus diplomatique plus de temps encore.

Le ministre des affaires étrangères russe, Serguei Lavrov, a déclaré la semaine dernière à une chaîne de télévision russe que pour régler la question iranienne, "il est nécessaire de s'abstenir de menaces constantes de recourir à la force, d'abandonner les scénarios visant l'Iran et d'arrêter de voir les pourparlers comme un échec."

En ce qui concerne la Syrie, tandis que les dirigeants israéliens ont condamné l'effusion de sang, et appelé à l'éviction du dictateur syrien Bachar al-Assad, la Russie continue de lui apporter un soutien politique et militaire.

Malgré les différences, le ministre de la défense Ehoud Barak a déclaré dans une interview au Washington Post la semaine dernière qu'il pensait que les russes pouvaient, "lors d'une discussion honnête et franche," êtres convaincus de coopérer sur la Syrie. "Ils pourraient avoir un rôle majeur pour aider à résoudre la question syrienne," a-t-il dit.

L'ordre du jour abordera également très certainement les développements dramatiques de dimanche en Egypte, où Morsy, candidat des Frères Musulmans, a été déclaré nouveau président du pays, bien que la Russie ait peu ou pas d'influence sur le Caire.

Poutine, qui sera accueillis à l'aéroport dans la matinée par le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman, ira directement à Netanyahou, consacrer avec Shimon Pères un mémorial à victoire de l'Armée Rouge sur l'Allemagne nazie. Netanyahou, qui devait initialement assister à la cérémonie, a annulé à cause de sa jambe cassée et rencontrera Poutine à Jérusalem.

En plus de ses proches conseillers, le premier ministre a également invité Lieberman, le ministre de la diplomatie publique et de la diaspora Youli Edelstein, et le député Likoud Zeev Elkin, tous natifs de Russie, à une réunion qui se tiendra l'après-midi avec le président Poutine.

En outre, Shaoul Mofaz, président de Kadima, qui a rencontré Barack Obama la semaine dernière à Washington, ainsi que le ministre de la défense Ehoud Barak, assisteront également à la réunion.

Suite à ces entretiens, Poutine rencontrera Shimon Pères, qui sera ensuite l'hôte d'un dîner d'état à la résidence présidentielle.

Mardi, le président russe se rendra à Bethlehem, où il inaugurera un centre culturel russe, et de là, il se rendra au pont Allenby pour se rendre en Jordanie pour une rencontre avec le roi Abdallah, avant de retourner à Moscou.

Poutine sera accompagné de quelques 400 personnes, volants dans quatre avions différents. Cet entourage massif comprend l'équipe de Poutine, un grand nombre d'hommes d'affaire et près de 60 journalistes.