Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

Les Etats-Unis perdent de leur influence, révèle un nouveau sondage.

L'Institut Truman a révélé mardi des statistiques montrant que les israéliens et les arabes dits palestiniens veulent une solution à deux états, mais sans la participation des Etats-Unis.

Seulement 41% des israéliens interrogés estiment qu'Israël est tenu d'accepter une solution à deux états négociée par les Etats-Unis, une baisse par rapport aux 52% au début du mandat du président Barack Obama. 43% estiment qu'Israël doit rejeter une solution à deux états, même si il y a une pression américaine pour accepter un accord dans ce sens.

Parmi les arabes palestiniens, la diminution est plus dramatique encore : seulement 36% sont prêts à accepter une solution à deux états sous pression américaine, une baisse par rapport aux 47% du début du mandat d'Obama.

L'objection est seulement sur la participation américaine, les deux parties soutenant une solution à deux états, selon le sondage. Le pourcentage de ceux qui soutiennent une solution à deux états reste stable et élevé des deux côtés, 63% des israéliens et 53% des arabes palestiniens. Ces chiffres montrent toutefois une surprise pour les bien-pensants européens, qui montrent que moins de "palestiniens" soutiennent une solution à deux états que d'israéliens.

Le sondage a également révélé que, compte tenu de l'implication américaine dans les négociations en cours, 39% des israéliens pensent que cette participation va réussir, et 29% pensent qu'elle va échouer. Au début du mandat d'Obama, ces chiffres étaient respectivement de 42% et 30%.

Fait intéressant, le sondage a été mené différemment pour les israéliens et pour les résidents de l'autorité palestinienne. L'échantillon israélien du sondage comprenait 601 répondants, qui ont été interrogé par téléphone en hébreu, arabe et russe entre le 12 et le 21 décembre 2013. La marge d'erreur est de 4,5%. L'échantillon arabe palestinien comprend 1270 personnes interrogées, à Gaza, dans les territoires occupés par l'AP en Judée Samarie, et à Jérusalem Est, entre le 13 et le 16 décembre. La marge d'erreur est de 3%. Il est difficile de comprendre pourquoi les méthodes étaient si différentes, ou pourquoi les répondants étaient deux fois plus nombreux chez les palestiniens que chez les israéliens.

Les résultats sont également en contradiction avec un rapport de Walla! publié en novembre qui a révélé que plus de la moitié des israéliens pensent qu'Israël devrait réduire sa dépendance à l'égard des Etats-Unis, ou même rompre complètement la relation diplomatique. Le rapport a révélé un conflit entre la réalité et la croyance, montrant que si plus de 50% des israéliens voulaient réduire la dépendance d'Israël vis-à-vis des Etats-Unis, et que 45% ne font pas confiance aux Etats-Unis, au moins 70% estiment que trouver un autre allié occidental est très peu probable.

Les résultats publiés mardi suivent une série de rapports révélant l'immense pression des Etats-Unis en ce qui concerne les négociations, avec des rapports disant que le secrétaire d'état américain John Kerry va tenter de forcer un accord entre Israël et l'AP, malgré que les deux parties soient réticentes à accepter un accord. Kerry sera de retour cette semaine dans la région pour faire avancer le projet américain.