Un haut responsable israélien a exprimé jeudi son inquiétude quant à la possibilité de récupérer des stocks d’uranium enrichi profondément enfouis dans une installation nucléaire iranienne, ciblée par de récentes frappes militaires américaines, selon l’Associated Press.
Cette évaluation élargit la perspective sur les dommages causés par les frappes du mois dernier, lors desquelles les États-Unis sont intervenus dans le conflit israélo-iranien pour contrer la menace d’un programme d’armement nucléaire.
Le haut responsable israélien, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré qu’Israël pensait que l’uranium enrichi iranien était réparti sur trois sites et n’avait pas été déplacé. Il a ajouté que, si l’uranium enrichi d’Ispahan pouvait potentiellement être récupéré, cela nécessiterait une « récupération très difficile ».
Parallèlement, des responsables de l'Agence américaine de réduction des menaces de défense (Defense Threat Reduction Agency), chargée de concevoir les bombes GBU-57 Massive Ordnance Penetrator utilisées contre Fordow et Natanz, ont indiqué attendre des données pour déterminer si les munitions ont atteint la profondeur prévue.
Le président américain Donald Trump a précédemment déclaré que les principales installations nucléaires iraniennes avaient été « anéanties » à la suite des frappes aériennes du mois dernier.
Le Pentagone a indiqué que ces frappes avaient retardé le programme nucléaire iranien d'au moins deux ans.
Plus tôt cette semaine, le chef du renseignement extérieur français, Nicolas Lerner, a déclaré que le programme nucléaire iranien avait été « très, très retardé » par les frappes américaines et israéliennes.
Lerner a appelé à la « prudence » continue, notamment concernant la localisation inconnue des stocks iraniens d'uranium hautement enrichi et la possibilité que Téhéran poursuive un programme nucléaire clandestin. Il a souligné : « Il existe un consensus sur le fait que les 450 kilogrammes d’uranium enrichi ont peut-être été détruits en petite partie, mais qu’ils restent aux mains du régime.»
Le président iranien Masoud Pezeshkian a affirmé, lors d’une récente interview, que les frappes aériennes américaines avaient gravement endommagé les installations nucléaires de son pays, empêchant tout accès pour évaluation des dommages. M. Pezeshkian a affirmé la volonté de l’Iran de reprendre sa coopération avec l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU, mais a ajouté qu’il ne pouvait pas encore garantir un accès sans entrave aux inspecteurs.
« Nous sommes prêts à assurer une telle supervision », a déclaré M. Pezeshkian, selon l’AP. « Malheureusement, suite aux attaques illégales des États-Unis contre nos centres et installations nucléaires, de nombreux équipements et installations ont été gravement endommagés. »
