Israël a lancé un nouvel avertissement au régime syrien et renforcé sa présence militaire le long de la frontière nord, alors que les tensions continuent de s'intensifier suite à la répression meurtrière contre les civils druzes dans la province syrienne de Soueida.
Selon les derniers chiffres, 248 Druzes ont été tués depuis le début des violences, qui ont atteint leur paroxysme lorsque les forces loyales au président Ahmad al-Sharaa (également connu sous le nom d'Abou Mohammad al-Julani) sont entrées à Soueida, marquant leur première présence dans la région depuis la chute du régime d'Assad.
Mardi, l'armée israélienne a déployé des renforts à la frontière syrienne, dont une compagnie de cadets d'infanterie de la Golani, trois compagnies de la police des frontières et des unités de police militaire. Cette mesure vise à faire face à d'éventuelles manifestations frontalières comme celle de lundi à Majdal Shams, et non à des scénarios de lutte antiterroriste. L'armée israélienne a demandé des renforts policiers supplémentaires pour la zone, mais ne les a pas encore reçus.
Le Commandement Nord s'attend à de nouvelles manifestations et tentatives de franchissement de la barrière frontalière par des citoyens druzes du nord d'Israël. L'armée a mis à jour ses protocoles suite à la diffusion d'une vidéo largement diffusée montrant des soldats observant passivement des dizaines de Druzes d'Israël franchir la barrière et traverser vers le village syrien de Khader pour rejoindre leurs familles.
Des rapports ont fait état de nouvelles attaques à Soueida dans la nuit. En réponse, le ministre de la Défense Israël Katz a averti qu'Israël intensifierait son action militaire si les forces syriennes ne se retiraient pas.
« Le régime syrien doit laisser les Druzes de Soueida tranquilles et retirer ses forces », a-t-il déclaré. « Comme nous l'avons clairement indiqué, Israël n'abandonnera pas les Druzes en Syrie et appliquera la politique de démilitarisation que nous avons adoptée. Tsahal continuera de frapper les forces du régime jusqu'à leur retrait de la zone et renforcera rapidement ses ripostes si le message n'est pas compris. »
Cheikh Mowafaq Tarif, chef spirituel de la communauté druze d'Israël, a déclaré à Ynet : « Il ne s'agit pas d'un affrontement entre Druzes et Bédouins, mais entre les Druzes et Daech. Ce sont les mêmes personnes qui ont attaqué Israël le 7 octobre. Les frappes aériennes menées jusqu'à présent sont insuffisantes. Si Israël a déclaré cette zone démilitarisée, pourquoi des dizaines de chars ont-ils été autorisés à avancer – à seulement 130 kilomètres de Damas – pour attaquer les Druzes ?»
Tarif a déclaré avoir été en contact avec le Premier ministre, le ministre de la Défense, l'armée israélienne et d'autres responsables de la sécurité. « Ils ont apporté leur aide, mais pas suffisamment. Nous voulons voir des actes », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous connaissons ces gens. Ce n'est pas parce qu'ils portent cravate et veste qu'ils ont changé ; ce sont toujours des meurtriers. Ces gens ne sont pas amis d'Israël. Ils massacrent, violent, font du porte-à-porte et pratiquent le nettoyage ethnique. Nous recevons des nouvelles terrifiantes à chaque seconde. La situation est désastreuse. »
Il a averti que les manifestations druzes dans le nord d'Israël se poursuivraient si la situation n'évoluait pas :
« Tant que les vidéos d'horreur continueront de circuler, personne ne pourra se taire. Nous appelons la population à manifester, sans bloquer les routes, mais je comprends sa douleur. Bientôt, le monde saura ce qui s'est passé. »
