Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne devraient entamer le processus de réimposition des sanctions de l’ONU contre l’Iran dès jeudi, a rapporté Reuters, citant des sources diplomatiques. Cette décision intervient dans un contexte d’inquiétudes quant à l’absence de garanties suffisantes de la part de Téhéran concernant son programme nucléaire.
Les trois pays, collectivement connus sous le nom d’E3, ont rencontré des responsables iraniens mardi dans le cadre d’une ultime tentative diplomatique avant de perdre leur possibilité de rétablir les sanctions prévues par l’accord nucléaire de 2015.
Selon des diplomates européens et occidentaux cités par Reuters, l’Iran n’a pas pris d’engagements concrets lors des discussions, ce qui a incité le E3 à entamer la procédure de « snapback ». Le mécanisme de l’ONU permet le rétablissement des sanctions si l’Iran est reconnu coupable de violation de l’accord.
Une fois déclenché, le processus déclenche un compte à rebours de 30 jours avant la réimposition des sanctions affectant les secteurs financier, énergétique et de la défense iraniens. Un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a confirmé que le déclenchement de la procédure de « snapback » restait à l’étude.
Parallèlement, Barak Ravid, journaliste d'Axios, a cité un haut responsable européen qui lui a confié qu'« il faudrait un miracle diplomatique » pour que les sanctions ne soient pas rétablies. Ce responsable a ajouté que l'Iran « viole clairement ses obligations au titre du JCPOA depuis des années, sans qu'aucune mesure concrète ne soit prise pour remédier à cette situation ».
Téhéran, pour sa part, a mis en garde contre une « réponse sévère » en cas de rétablissement des sanctions. Parallèlement, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué que des inspecteurs étaient retournés en Iran pour la première fois depuis juin, bien qu'aucun accord n'ait été trouvé sur l'étendue de leur accès.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré aux parlementaires que les discussions avec l'AIEA étaient en cours, mais que la pleine coopération n'avait pas encore été rétablie. Les E3 auraient proposé de reporter le rétablissement de six mois au maximum si l'Iran acceptait de reprendre les inspections complètes et d'engager des discussions avec les États-Unis.
Un diplomate a noté que de véritables négociations ne devraient débuter qu'après la soumission de la lettre officielle au Conseil de sécurité de l'ONU. Une autre source a indiqué que l'Iran pourrait être disposé à reprendre les négociations avec Washington, mais seulement si les États-Unis garantissent l'absence de frappes militaires pendant les négociations.