Diplomatie : Israël & le Moyen-Orient

L'ancien envoyé spécial américain au Proche Orient, George Mitchell, a déclaré dimanche que la candidature palestinienne pour obtenir l'adhésion à l'Organisation des Nations Unies va empirer les perspectives de paix avec Israël.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé le mois dernier au conseil de sécurité de reconnaître un état palestinien indépendant. Mais Mitchell a déclaré qu'accorder une pleine adhésion à l'ONU à ce stade n'aiderait pas à relancer les négociations de paix qui sont au point mort.

"Dans ce cas, il semble inévitable que l'hostilité et la méfiance vont croître, et pas diminuer, et la chance pour eux de revenir aux négociations va diminuer," a déclaré Mitchell qui s'exprimait par téléphone depuis New York. "Alors que les deux parties sont d'accord que la seule manière de trouver une solution est via des négociations, il est difficile pour moi de voir comment cela va faire avancer les choses dans cette direction."

Mitchell, ancien sénateur américain du Maine, a servi en tant qu'envoyé spécial du président Barack Obama pour le Proche Orient a partir de 2009 jusqu'à sa démission en mai.

Les précédents pourparlers entre les dirigeants palestiniens et israéliens ont échoué à résoudre leurs différends. Mitchell se dit confiant qu'un accord puisse être atteint à l'avenir parce que c'est dans le meilleur intérêt des deux parties.

"Les palestiniens obtiendront un état que lorsque le peuple d'Israël aura un degré raisonnable de sécurité. Israël ne peut atteindre la sécurité que si les palestiniens ont un état," a dit Mitchell. "Ils doivent donc s'investir dans des accommodations au lieu de s'investir dans la méfiance et l'hostilité, ce qui est le cas actuellement."

Le conseil de sécurité n'accordera probablement pas l'adhésion aux palestiniens parce que les Etats-Unis ont promis d'utiliser leur droit de veto si nécessaire.

Mitchell a déclaré que l'ONU pourrait mettre a niveau le statut des palestiniens, d'observateur à état observateur non membre. Ce statut, identique à celui du Vatican, ne nécessite qu'une majorité simple des 193 membres de l'assemblée générale, aucune nation ne pouvant exercer de droit de veto comme au conseil de sécurité.

Le statut mis à jour pourrait être utilisé par les palestiniens pour rechercher la pleine appartenance à de nombreuses agences de l'ONU, telles que l'organisation mondiale de la santé, l'UNESCO, ou la cour internationale de justice, et signer des conventions internationales sur le changement climatique et d'autres question, tout comme un état réel.

Mitchell a précédemment servi comme envoyé spécial américain pour l'Irlande du Nord, où il a aidé à négocier un accord de paix établi entre protestants et catholiques pour partager le pouvoir au gouvernement. Mais atteindre la paix au Proche Orient est un grand défi, a-t-il dit.

"Par comparaison, le Proche Orient est beaucoup plus compliqué, la situation est difficile," a-t-il dit. "Il y a beaucoup d'autres facteurs."