Israël : Défense au Moyen-Orient

Il ne fait guère de doute que la direction du groupe terroriste Hezbollah, agissant en collaboration avec ses maîtres de Téhéran, ordonnera une réponse au raid aérien qui a tué d'importants membres de son organisation et du corps des gardiens de la révolution iraniens.

Comme on le sait, le Hezbollah a au cours des dernières années été actif en Syrie, avec l'aide de l'Iran, mais ce qui est moins connu c'est que le Hezbollah a exploité sa nouvelle présence en Syrie pour commencer à créer un second front contre Israël, à côté de sa traditionnelle base du sud du Liban.

Le raid aérien de dimanche, attribué par les medias internationaux à Israël, doit être considéré comme un acte d'autodéfense visant à contrecarrer un réseau terroriste parrainé par l'Iran et le Hezbollah qui complotait une série d'attaques meurtrières, y compris avec des roquettes, des missiles antichars et des infiltrations transfrontalières.

Malgré la nature intrinsèquement défensive du raid, le Hezbollah devrait se sentir obligé de "riposter", suite aux hurlements de mises en gardes faits par son chef, Hassan Nasrallah, et ses activités à la frontière libanaise, signalant à Israël que la dissuasion obtenue après la guerre de 2006 s'amenuise.

La question qui reste maintenant, c'est au sujet de l'étendue de la future attaque du Hezbollah. Une attaque relativement mineure peut entraîner une réponse israélienne proportionnelle, qui pourrait mettre un terme à la série d'attaques, et à un confinement de l'incident. Le Hezbollah n'a rien à gagner par l'ouverture d'un second front contre Israël, à un moment où il reste empêtré dans sa coûteuse intervention en Syrie et sa guerre contre les rebelles sunnites.

Une attaque à grande échelle ouvrirait quant à elle la porte à une détérioration rapide du front nord. La même chose est vraie pour une attaque du Hezbollah à l'étranger qui ferait un nombre important de victimes, qui pourrait entraîner des représailles israéliennes directes contre le Liban.

Ces jours-ci, le front nord comprend le Liban et la Syrie, comme des arènes entrelacées qui ne sont plus vraiment distinctes. En conséquence, la situation est plus explosive que par le passé. Les tensions sont fortes, et les enjeux sont encore plus élevés. Toute erreur de calcul risque d'entraîner la région dans une guerre régionale.